Chapitre 11 : Mon corps... ?!

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Antoine et Alexeï doivent maintenant dormir depuis quelques heures, je quitte alors mon lit, prête à m'introduire dans le bureau de mon hôte. Rien de bien difficile en somme.

Le chemin jusqu'à ce dernier s'avère être des plus simples. Ce qui l'est moins, c'est la serrure verrouillant la porte me séparant de mon objectif. Je peste rageusement puisque je ne possède point la clé de l'ouverture.

Nouvel objectif configuré.

Et, pour ce faire, je n'hésite pas une seule seconde à m'introduire dans la chambre du brun aux ridicules chemises. Ce dernier dort à poings fermés, confortablement blotti dans ses draps blancs.

Petit homme, dors... dors... et surtout, ne te réveille pas, pensé-je avec un étrange accent russe. Amusé par cette réflexion, je ne peux réprimer un sourire étirer mes lèvres.

La clé est de couleur métallique, brillante, à tête ronde, des plus simples. Je me rappelle qu'elle faisait tâche parmi son trousseau affublé de multiples badges et clés aux formes et aux couleurs des plus extravagantes.

Ce même trousseau s'avère être sagement posé sur la table de chevet, impossible de ne pas le voir. En particulier lorsque l'on possède une aussi bonne vue que la mienne. Je m'en empare discrètement, avant que mon regard ne se pose sur le visage endormi du propriétaire des lieux. Un sadique sourire étire alors mes lèvres. Je sais que je ne dois pas faire ce genre de chose mais... c'est si tentant.

Je dessine finalement un pentacle sur son front, son sommeil lourd compensant avec le contact, avant de sortir silencieusement.

VADE RETRO SATANAS !


La porte désormais ouverte et le bureau d'Antoine maintenant accessible, je contiens tant bien que mal la joie intense qui m'envahit. Je suis une petite nature, il m'en faut peu.

Réfléchissons... Il s'agit de documents récents, de fait et connaissant notre vis-à-vis, je suppose qu'ils ne doivent guère être bien rangés.

Et on dirait que j'ai raison à la vue des papiers reposant de façon anarchique sur le bureau.

Il serait facile, pour quelqu'un de mal attentionné s'infiltrant dans le bureau, de s'emparer desdits documents. D'autant plus qu'ils me concernent directement.

Je m'installe sur son fauteuil... Un bien confortable fauteuil ! Il épouse parfaitement la forme de mon dos lorsque je m'y affale. De plus, à son contact, on devine aisément qu'il s'agit de véritable cuir animal. Je m'empare du premier dossier concernant... mes yeux ?

"... et l'on peut déceler un dispositif implanté dans le cristallin relié directement au cerveau puisque connecté au nerf optique..."

Un frisson d'effroi me parcourt et je repose directement le dossier. Une grimace de pur dégoût déforme alors mes traits : ai-je vraiment une telle chose dans l'œil ? Cela ne m'étonne pas. Ils ont pensé à tout.

Je poursuis la lecture d'un autre document :

"... sûrement est-ce par manque de temps. Ils auraient pu ajouter un second cœur puisque ce dernier n'est malheureusement pas suffisamment puissant pour permettre au sang d'exécuter un tour complet rapide et en un battement, lorsque l'hormone épinéphrine, dite adrénaline, augmente drastiquement..."

Un second cœur ? Cet homme est... ils sont...

Ma mâchoire se contracte, tandis qu'un bruit d'interrupteur actionné se fait entendre. J'aurai aimé poursuivre ma lecture, mais, hélas, Alexeï fait son apparition.

Et, avec lui, de futurs ennuis.

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