Chapitre 6 : Blue

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Le mystérieux blessé et ce qui semblait être son ami discutaient dans un gigantesque salon éclairé par l'immense baie donnant une vue panoramique enchanteresse de la ville éclairée. La vie nocturne pouvait être des plus lumineuses mais paradoxalement si sombre... qu'elle en devenait dangereuse.

"Te rends-tu compte de ce que tu as ramené chez moi ? S'ils nous chopent, ils nous tueront ! Ils ne nous ont pas autorisés à...

- Calme-toi, Antoine, s'il te...

- Que je me calme ?! s'exclame l'intéressé. Une machine à tuer se trouve dans mon lit ! On devrait l'euthanasier et leur ramener son corps !"

L'homme dénommé Antoine se tient alors l'arête du nez de son pouce et de son index, signe d'un énervement certain. Il se tourne vers son "ami" dans le but de lui annoncer ses intentions mais, en dépit du fait que ce dernier affiche un visage des plus sereins, sa vision affûtée de médecin lui permet d'observer une certaine anxiété chez lui.

"Je vais lui administrer une nouvelle dose de calmants, énonce-t-il en soupirant, et fais comme chez-toi." finit-il par lui dire en russe. Il sait que lui parler dans sa langue natale le détend.

Il quitte la pièce à vivre, un salon agencé de façon moderne et stylisée, dont les tons dominants varient du gris au blanc. Un canapé d'angle couleur neige se situe au centre de la pièce, et, face à lui, se trouve une table basse en verre surplombant un tapis de fourrure noir. Sur le mur se trouve accrochée une télévision à écran plat, suffisamment grande pour rendre les soirées cinéma attrayantes.

Il rejoint sa chambre en empruntant un long couloir décoré de multiples œuvres d'arts : tableaux, sculptures, vases,... Sûrement s'agit-il d'objets de collection. Ouvrant une porte au fin fond du corridor, son regard se pose sur un corps alangui dans ses draps de soie blancs. Il perçoit sans hésitation aucune les courbes de la demoiselle endormie ainsi que le mouvement régulier de sa poitrine, prouvant qu'elle dort à poings fermés. Cela le rassure car il n'ose pas en parler à son compère, mais il craint cette jeune femme. Après tout, il ne sait strictement rien la concernant, hormis sa véritable nature.

"Pauvre chose... ", ne peut-il s'empêcher de penser à haute voix, après avoir refermé la porte de sa chambre. Il ouvre une mallette posée au pied de la table de chevet puis en sort une seringue auriculaire, remplie d'un liquide bleu azuré, mortel. Un poison.

La tenant verticalement, il tapote l'embout de son index avant d'exercer une légère pression sur le piston afin de retirer l'air se trouvant dans le corps de l'objet.

Alors qu'il s'apprête à planter l'aiguille dans le bras de la jeune femme, celle-ci se redresse brusquement. Elle stoppe net le mouvement du médecin en agrippant fortement son poignet de sa main libre. Antoine, surpris, laisse alors la seringue lui échapper. La voyant tomber sur la moquette, il ne peut s'empêcher de jurer.

Alors qu'il s'apprêtait à engueuler la soi-disant "Lyuda", l'observant d'un peu plus près, il remarque les pupilles de ses yeux dilatées à l'extrême : elle n'est, en vérité, pas encore réveillée. Il comprend que c'est un réflexe de défense effectué par son inconscient.

Et il trouve cela incroyable ! Il veut étudier cette femme, en apprendre un peu plus quant au fonctionnement de son organisme.

La disséquer.

Mais il n'est pas certain qu'Alexeï lui en donne l'autorisation... 

FugitiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant