Chapitre 36

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Six années s'étaient écoulées depuis qu'Hermione était venue passer l'été au Terrier

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Six années s'étaient écoulées depuis qu'Hermione était venue passer l'été au Terrier.
Ron ne buvait plus une goutte d'alcool et cela, il le devait à sa famille et à son meilleur ami qui l'avaient soutenu dans son chagrin. Après des excuses auprès des formateurs, le rouquin avait repris sa formation d'Auror un an après Harry. Les deux amis avaient réussi leur rêve, ils travaillaient pour le Ministère de la Magie, essayant de faire régner l'ordre dans le monde des sorciers. Ginny s'était tournée vers une carrière médicale et était à présent médicomage à l'hôpital Ste Mangouste. Le trio faisait la fierté de Molly et Arthur Weasley. Harry et Ginny s'étaient fiancés et vivaient à présent ensemble dans un coquet appartement situé non loin du Chaudron Baveur. Ron, lui, avait rencontré une jeune sorcière blonde de six ans son aînée et qui avait un petit garçon de 11 ans, qu'elle avait eu très jeune. Ils vivaient ensemble dans une petite maison située dans un quartier moldu, en plein centre de Londres. Cette relation ne plaisait pas beaucoup à Mme Weasley, mais voyant son fils heureux, elle le laissa tranquille, estimant qu'il avait assez souffert dans le passé.

Tout allait pour le mieux, mais un soir de début décembre, le cours des choses changea. Amy, la petite amie de Ron, avait fait appel à un Professeur en soutien scolaire pour son fils qui avait quelques difficultés dans sa première année d'études à Poudlard. La jeune femme, âgée de 30 ans, attendait sagement avec son fils la venue du Professeur à qui elle avait fait appel. Ils jouaient tranquillement aux échecs version sorciers quand la sonnette retentit. La jeune femme abandonna ses pions et alla ouvrir la porte en compagnie de son fils. Elle fit alors face à une jeune femme brune âgée d'une bonne vingtaine d'années.

- Bonjour. Dit la jeune maman dans un sourire. Entrez, je vous prie. Ajouta-t-elle en laissant passer la jeune femme.

La jeune femme brune entra dans un « bonjour » des plus poli et attendit à l'entrée du salon, observant une décoration chaleureuse.

- Je me présente, Amy Johnson. Dit la jeune femme en tendant sa main au futur Professeur de son fils.

- Hermione Granger, enchantée. Dit-elle à son tour en serrant la main de la jeune femme blonde.

Les deux sorcières s'adressèrent un sourire, puis se lâchèrent la main. La jeune maman regarda alors son fils qui faisait son timide et le présenta au jeune Professeur.

- Voici Jamie, mon fils âgé de 11 ans et qui aurait bien besoin de vos services. Dit-elle en montrant le jeune garçon qui regardait ses chaussures.

Hermione s'avança vers le petit garçon, se mit à sa hauteur et lui demanda gentiment :

- Alors Jamie, dans quelle matière as-tu le plus de mal ?

- Euh ... potions et défenses contre les forces du mal, Madame. Répondit-il en jouant avec ses doigts.

- Très bien, et bien on va travailler tout ça. Lui répondit-elle dans un clin d'œil.

Le petit garçon acquiesça dans un sourire et sa maman l'emmena, ainsi que son Professeur, dans la cuisine, là où cette dernière allait aider le petit Jamie à mieux comprendre ses cours. Le petit garçon avait ramené son chaudron et Hermione lui expliquait depuis une bonne demi-heure la façon dont il fallait s'y prendre pour bien réussir ses potions sous l'œil attentif de sa mère. Hermione, qui voyait que le petit Jamie s'embrouillait, lui suggéra une petite pause qu'il accepta sans rechigner et alla jouer dans le salon. Amy en profita alors pour proposer une boisson au Professeur de son petit garçon.

- Désirez-vous un thé, Melle Granger ?

- Oui, je vous remercie. Répondit-elle en esquissant un sourire.

La jeune maman ne mit pas longtemps à préparer le thé. Elle en servit une tasse à la brunette, puis se servit à son tour. Les deux jeunes femmes se mirent alors à discuter des difficultés du jeune Jamie quand elles entendirent la porte d'entrée s'ouvrir.

- Chérie, t'es où ? demanda une voix masculine depuis l'entrée du salon.

- On est dans la cuisine, viens ! répondit-elle au jeune homme. C'est mon compagnon, ne vous inquiétez pas. Précisa-t-elle à l'encontre d'Hermione qui l'interrogeait du regard.

- Je reviens des courses, il y avait ...

Le jeune homme s'arrêta net dans sa phrase en entrant dans la pièce. Il fut estomaqué quand il vit la jeune femme brune assise dans sa cuisine. La brunette qui allait boire une gorgée de sa boisson chaude s'arrêta et fixa le jeune homme, la bouche entrouverte. Ce dernier, qui n'était autre que Ron, lâcha les sachets de courses en même temps qu'Hermione lâcha sa tasse en porcelaine, qui se brisa en mille morceaux.

- Oh, désolée ! s'exclama Hermione en se levant d'un bond avant de prendre sa baguette et de lancer un « réparo » sur la tasse en porcelaine qui reprit aussitôt sa forme initiale. Elle la ramassa et la posa sur la table, les mains tremblantes, tout en évitant le regard de Ron qui lui, n'avait pas bougé.

- Ce n'est pas grave. La tranquillisa Amy. Ça arrive. Ajouta-t-elle d'une voix rassurante à la brunette avant de nettoyer le liquide répandu sur le sol d'un coup de baguette.

Le jeune Professeur acquiesça ne sachant que faire.

- Que suis-je bête ! Je n'ai pas fait les présentations ! s'exclama la jeune femme blonde. Chéri, voici ... elle s'arrêta dans sa phrase en voyant le rouquin sans réaction. Chéri ? Se répéta-t-elle en claquant des doigts.

- Hein ? Ouais !

- Je te présente Melle Granger, le Professeur particulier de Jamie.

- Le Professeur particulier ? Répéta-t-il en regardant sa compagne les yeux ronds.

- Oui. Affirma-t-elle. Et Melle Granger, je vous présente Ronald Weasley, mon compagnon. Ajouta-t-elle un sourire aux lèvres.

- Enchantée Mr ... Mr Weasley. Réussi à dire la brunette en réajustant bien sa veste pour éviter le regard du rouquin.

- Euh ... Enchanté. Dit-il, le teint pâle, avant de prendre les sachets de courses et de les poser sur la table se demandant s'il ne rêvait pas.

- Jamie ! cria la jeune maman. Allez, viens, tu vas finir ton cours. Dit-elle tout en rangeant les courses que Ron avait ramenées.

Le petit garçon laissa ses jouets, donna un baiser à Ron et vint se placer devant son chaudron attendant que son Professeur lui donne le reste de son cours. Hermione essaya de ne pas faire attention au rouquin et donna la suite de son cours au petit Jamie, malgré l'angoisse qu'elle ressentait au fond d'elle. Voyant la brunette l'ignorer, Ron alla aider sa compagne tout en jetant de brefs coups d'œil sur Hermione. Les courses rangées, Ron, bouleversé, alla s'asseoir dans le salon pour réfléchir. Pendant ce temps, Amy regarda en silence le Professeur finir de donner son cours qui apparemment intéressait beaucoup son fils. Un quart d'heure plus tard, Hermione avait fini de donner son premier cours de soutien au jeune sorcier et se leva pour ranger ses affaires dans son sac. Le petit Jamie remercia son Professeur et alla ranger son chaudron pendant qu'Amy s'expliquait avec la brunette quant aux paiements des cours. Après une petite explication de la part d'Hermione, elles se dirigèrent alors toutes les deux jusqu'au salon où Ron était perdu dans ses pensées.

- Je vous contacterai pour un prochain cours. Dit la jeune femme blonde à l'encontre d'Hermione en la raccompagnant vers l'entrée.

- Bien sûr. Affirma la brunette.

La jeune maman lui sourit puis se tourna vers le rouquin qui fixait une bougie posée sur la table du salon pour lui demander gentiment :

- Ron ? Tu viens dire au revoir à Melle Granger ?

Le rouquin qui avait très bien entendu sa compagne, lâcha la flamme de la bougie du regard puis alla la rejoindre.

- Au revoir. Dit-il la mine décomposée.

- Au ... Au revoir. Lui répondit-elle la voix tremblante en évitant de fixer le rouquin.

Amy serra la main du jeune Professeur, lui ouvrit la porte et lui souhaita une bonne soirée. Hermione sortit et entendit la porte se refermer derrière elle. La brunette resta plantée quelques secondes sur le palier et soupira, ayant du mal à croire à ce qu'elle venait de voir dans cette maison. Elle secoua la tête et rentra chez elle, perturbée.

Ron, qui était encore sous le choc, alla dans la cuisine, s'assit à table, posa les coudes sur celle-ci et enfouit sa tête entre ses mains pour réfléchir à ce qu'il allait bien pouvoir faire. Amy entra dans la pièce et fut surprise de voir son compagnon dans une telle position.

- Ron ? Ça ne va pas ? lui demanda-t-elle, inquiète.

- Si ... si, ça va... répondit-il en relevant la tête avant de lui sourire.

La jeune femme lui rendit son sourire et lui déposa un baiser sur les lèvres avant de lui demander son avis sur le Professeur de Jamie.

- Alors, comment tu trouves cette jeune femme ?

- J'en sais rien. Dit-il en s'amusant avec le verre posé sur la table.

- Elle a l'air ... Amy s'arrêta dans sa phrase quand elle vit un livre sur la table qui appartenait de toute évidence à la brunette. Mince ! Elle a oublié l'un de ses livres, elle en a peut-être besoin, je vais aller le lui rendre. Ajouta la jeune femme en prenant le livre.

- Tu sais où elle habite ? demanda Ron, soudain intéressé.

- Oui, j'ai sa carte, regarde. Répondit Amy en sortant de la poche de son pantalon la carte de visite de la brunette.

Ron observa attentivement la carte, les yeux ronds, puis sa compagne et lui dit l'air sérieux :

- Je vais aller le lui rendre, toi, prépare le repas, j'ai faim.

- Mais ...

La jeune femme n'eut pas le temps de protester que le rouquin avait pris la carte de visite ainsi que le livre d'Hermione des mains de la jeune maman. Elle le vit alors prendre une veste et sortir à toute vitesse de la maison. Amy haussa les épaules et alla préparer le dîner comme lui avait gentiment demandé son compagnon.

Ron, qui connaissait le quartier où vivait Hermione, transplana pour se retrouver dans un petit square peu fréquenté en cette période de l'année. Il chercha le numéro de la maison des yeux et après quelques minutes de marche, il trouva la maison où habitait Hermione. C'était une jolie petite maison en crépi blanc, entourée de petites haies bien taillées. Le rouquin, stressé, hésitait à aller frapper, mais voulant des explications de la part de la brunette, Ron prit son courage à deux mains et se rendit à la porte d'entrée. Hermione, qui était confortablement assise dans son canapé en train de lire un roman moldu pour essayer de chasser le rouquin de ses pensées, fut interrompue dans sa lecture par la sonnette.

- Qui ça peut bien être à une heure pareille ? Se demanda-t-elle en regardant sa montre qui affichait 20h18 avant de poser son livre et de se diriger vers la porte d'entrée à pas rapides.

Hermione ouvrit la porte dans un « oui ? » quand elle la referma immédiatement en ayant vu un grand rouquin sur son palier. Elle resta figée derrière la porte, ne sachant quoi faire. Ron, qui s'attendait très bien à cette réaction tenta en tapant à la porte :

- Hermione ?

La brunette paniqua en entendant le rouquin dire son prénom et ferma les lumières de sa maison, espérant qu'il s'en aille.

- Hermione, ouvre, je sais que t'es là ! Dit-il d'une voix forte à travers la porte.

La jeune femme savait très bien que le rouquin ne laisserait pas tomber si facilement. Elle se décida alors à lui faire face. Elle ralluma les lumières, puis ouvrit la porte.

- Qu'est-ce que tu veux ? lui lança-t-elle d'un ton grave. Et comment tu as su que j'habitais là ? demanda-t-elle curieusement.

- T'as oublié ça. Répondit-il en lui tendant son livre.

La jeune femme lui prit brusquement des mains et l'interrogea du regard.

- J'ai su grâce à ça. Lui dit-il d'un ton calme en lui montrant sa carte de visite.

Hermione leva les yeux au ciel pestant contre elle-même. Elle fixa alors le rouquin et lui dit d'un ton sec :

- Merci !

Elle voulut refermer la porte, mais Ron l'en empêcha de sa grande main. La brunette fronça les sourcils quand le rouquin lui dit d'un ton calme :

- Il faut qu'on discute, tu ne crois pas ?

Hermione n'avait en aucun cas envie de lui parler, mais comme lui, elle voulait des explications, elle lui fit alors signe d'entrer. Le rouquin passa devant la jeune femme pour s'arrêter à l'entrée du salon. Hermione entra à son tour et referma la porte derrière elle. Elle se tourna alors vers Ron et les deux jeunes gens s'observèrent quelques instants sans rien dire. Le rouquin scrutait la jeune femme dans les moindres détails. Il n'en revenait pas d'un tel changement physique chez elle. En effet, elle était toujours aussi fine, mais ses atouts féminins s'étaient apparemment très bien développés. Il avait remarqué aussi qu'elle prenait bien soin d'elle, ses cheveux étaient beaucoup plus soyeux qu'avant et elle déposait sur son visage un léger maquillage qui faisait ressortir ses beaux yeux couleur chocolat. Il la trouvait sublime. Le rouquin se dit alors que ce n'était plus une adolescente, mais une jeune femme plus qu'attirante. Hermione, de son côté, trouvait également un réel changement physique chez le jeune homme. Selon elle, il avait une carrure d'athlète. Elle trouvait aussi que la barbe de 3 jours qu'il se laissait pousser lui allait à merveille. La brunette le trouvait encore plus beau qu'avant et se dit qu'il n'était plus le jeune garçon qu'elle avait connu, mais un homme incroyablement séduisant. Les deux jeunes gens qui se sentirent gênés tout à coup se quittèrent des yeux. Hermione posa son livre sur un guéridon quand Ron lui demanda curieusement:

- Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Je suis chez moi, Ron. Répondit-elle d'un ton sarcastique.

- Oh, arrête ! Tu sais très bien de quoi je veux parler ! s'énerva-t-il.

- Je suis à Londres pour le boulot ! Je travaille en accord avec Poudlard, t'es content ?! répondit-elle d'un ton sec.

- Quoi ?! s'étonna le rouquin.

- Tu as très bien entendu ! Tu croyais peut-être que j'étais là pour te revoir ? lui lança-t-elle en fronçant les sourcils.

- Tiens, parlons-en de ça ! Pourquoi tu m'as laissé tomber il y a six ans ?!! lui demanda-t-il en haussant le ton.

- Je rêve où ...

- Oh, fait pas l'innocente, hein ! la coupa-t-il d'un ton sec. Tu m'as laissé tomber et t'imagines même pas tout ce que j'ai enduré ! Mes parents m'ont ramassé à la p'tite cuillère, figure-toi et c'est de TA faute ! ajouta-t-il, le regard noir, en la pointant d'un doigt menaçant.

- Quoi ?? s'exclama-t-elle, abasourdie.

- T'as très bien entendu, espèce de ...

Ron n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il se prit une gifle de la part de la brunette. Il se caressa la joue en lui lançant un regard rempli d'éclairs quand la brunette lui demanda d'une voix forte en lui adressant un regard des plus noirs :

- Tu allais encore me traiter de gourgandine, c'est ça ?!

- On s'en fiche !! s'écria le rouquin. Pourquoi tu m'as fait ça ?! Hein, pourquoi ??! s'énerva-t-il, voulant absolument une réponse.

- Je te retourne la question. Répliqua-t-elle d'un air sérieux ?

- Mais j'ai rien fait moi ! se défendit-il.

- Ah oui ?! Alors pourquoi j'n'ai jamais eu la date pour ces fameuses vacances d'Halloween, hein ? Pourquoi ?! lui demanda-t-elle d'une voix forte.

- Mais je te l'ai envoyé, le courrier ! répondit-il d'un ton sec.

- Arrête de mentir, Ronald Weasley, je ... Je n'ai jamais rien reçu ! lui lança-t-elle la voix tremblante en repensant au mal qu'elle avait ressenti en n'ayant aucune nouvelle de lui.

- Je ne mens pas ! J'tai envoyé des centaines d'hiboux express en voyant que je n'avais pas de réponse de toi. Répondit-il sur un ton redevenu plus calme.

- Mais... Mais moi aussi je t'en ai envoyé des centaines ... dit-elle sur un même ton.

Les deux jeunes gens se regardèrent droit dans les yeux, étonnés par ce qu'ils venaient d'apprendre. Ron se mit à réfléchir à la situation et demanda bêtement à Hermione :

- Tu crois que les hiboux se sont perdus ?

- Qu'est-ce que j'en sais, moi ! répondit-elle, agacée, en croisant les bras sur sa poitrine.

- Écoute, si ça se trouve ils se sont réellement perdus et c'est peut-être pour ça qu'on n'a jamais rien reçu. Dit-il d'un air sérieux avant de se mettre à réfléchir.

Le rouquin, qui faisait les cent pas tout en réfléchissant à la situation, se stoppa quand il entendit Hermione se mettre à pleurer. Il se tourna vers elle et son cœur se serra quand il la vit assise sur l'accoudoir de l'un de ses fauteuils, la tête entre les mains en train de pleurer. Inquiet pour elle, il se dirigea vers la brunette, se mit à sa hauteur et lui demanda d'une voix douce :

- Hermione, ça va ?

La brunette sortit la tête de ses petites mains et regarda le rouquin de ses yeux rougis par les pleurs. Un air triste s'afficha sur le visage de Ron, malgré tout ce qu'il s'était passé depuis son départ, il n'aimait pas la voir dans cet état. Il lui prit les mains quand tous les deux ressentirent un frisson leur parcourir tout le corps ainsi qu'un énorme pincement au niveau du cœur. Ron, qui avait fermé les yeux un bref instant, les rouvrit et se risqua à lui demander :

- Pourquoi tu pleures ?

- J'n'avais pas prévu que tu réapparaisses dans ma vie, Ron. Dit-elle, des sanglots dans la voix.

- Moi non plus ... avoua-t-il, de la tristesse dans la voix. Mais ce n'est pas la peine de pleurer... On va essayer de comprendre ce qu'il s'est passé, d'accord ? ajouta-t-il d'une voix rassurante avant de se lever et de lui lâcher ses fines mains.

La brunette acquiesça puis se leva à son tour. Elle essuya ses larmes d'un revers de main quand elle fixa le col de chemise du rouquin, un léger sourire au coin des lèvres. Ron remarqua très vite que la jeune femme l'observait attentivement, il lui demanda alors curieusement :

- Qu'est-ce qu'il y a ? Je me suis encore taché la chemise, c'est ça ?

- Non. Le rassura-t-elle dans un léger sourire.

- Ben pourquoi tu fixes mon col de chemise ? demanda-t-il d'un œil interrogateur.

- Tu l'as gardé. Lui répondit la brunette, quelque peu étonnée.

- Gardé quoi ? demanda Ron qui ne comprenait pas la jeune femme.

- Le collier que je t'avais donné. Répondit-elle d'un ton calme en lui montrant du doigt le bijou en question.

Ron déglutit. En effet, il avait gardé la chaînette que lui avait donnée la brunette avant son départ, six années plus tôt. Il regarda le bijou puis Hermione et lui avoua, embarrassé :

- J'n'ai pas réussi à l'enlever... Ça fait six ans qu'il est autour de mon cou.

Hermione n'arrivait pas à y croire. Il ne l'avait donc pas totalement oublié depuis tout ce temps. Elle esquissa un sourire et lui avoua à son tour :

- J'ai gardé ton pull.

- Ah bon ? s'étonna Ron.

- Oui. J'admets qu'à un moment, j'ai voulu le détricoter, mais je n'ai pas pu m'y résoudre. Dit-elle, un air sérieux sur le visage.

Ron, content de savoir qu'elle avait gardé le pull qu'il lui avait gentiment offert, lui sourit. Hermione lui rendit son sourire quand elle lui dit d'un ton calme :

- Merci pour le livre... Tu devrais rentrer maintenant, on doit t'attendre chez toi.

Ron afficha un air des plus sérieux en entendant cela. En effet, il avait une petite amie qui avait un fils et il se devait d'être à leur côté. Ron regarda autour de lui et ne vit aucun signe d'une autre présence humaine auprès d'Hermione. Cela lui fit de la peine, mais il n'osa rien dire, de peur de vexer la jeune femme. Il la regarda et lui dit, de la sincérité dans la voix :

- Dans le fond, j'suis content de t'avoir revue.

- Moi aussi. Répondit la brunette, un léger sourire au coin des lèvres. Allez, va-t'en, maintenant. Ajouta-t-elle en lui montrant la porte d'un signe de tête.

Le rouquin acquiesça et sortit de la maison en évitant le regard d'Hermione. La brunette, qui était au milieu du salon, fixa un moment la porte qui s'était à présent refermée, puis laissa couler une larme le long de son visage. Revoir le rouquin avait remué des tas de sentiments en elle. Elle se surprit à penser qu'elle était toujours amoureuse de lui. « Oublie ça, Hermione, les choses ont changés » se dit-elle avant d'éteindre la lumière du salon et de monter à l'étage pour se coucher.

Ron était en chemin vers le petit square pour y transplaner en toute sécurité pour rentrer chez lui quand il s'arrêta.

- Harry et Ginny ! Il faut que je leur raconte ça ! se dit-il, encore tout étourdi du retour d'Hermione dans sa vie.

Ron n'avait aucune envie d'attendre le lendemain pour annoncer à son ami sur leur lieu de travail qu'Hermione était soudainement réapparue. Il décida alors de se rendre chez sa sœur. Il reprit sa marche et, une fois arrivé dans le petit square, le rouquin transplana, direction chez Harry.  

A cents milles lieues de moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant