Je pose lentement mon téléphone sur la table, il ne faut absolument pas que je me laisse envahir par mes sentiments. Je me dirige vers la salle de bain, sans jeter un coup d'œil aux chambres vides. Il faut que je me lave de toutes ces horreurs, je ne suis pas prête à affronter Tyler, les paroles de Mélissa hantent mon esprit et ne font que confirmer le sentiment présent dans ma tête.
Je laisse tomber ma robe sur le sol de la salle de bain, ouvre le robinet de la douche et me faufile sous le jet. Je le laisse couler sur mon visage, il me lave de ma peine. Littéralement, l'eau enlève toute la poussière qui recouvre mon corps et le sang sur mes jambes. Je regarde le tourbillon d'eau salle qui s'évacue par le siphon, en essayant de me convaincre que je peux faire de même avec mes pensées. J'y reste jusqu'à ce que la fatigue m'engourdisse les membres et sors à contre cœur, pour m'enrouler dans une serviette. Je suis immobile sur le tapis de bain, laissant les gouttes d'eau glisser à leur guise sur ma peau. J'ai l'impression que mon âme à quitter mon corps, qu'elle est parti en même temps que ce coup de feu et que je ne peux vivre sans. J'ai un sursaut quand je me rends compte que je fixe avec intérêt la lame de rasoir sur le coin de l'évier. Un frisson d'horreur me parcours tout le corps à cette simple idée. Je me secoue et m'apprête à essuyer la buée sur le miroir pour voir la tête affreuse que je dois avoir, mais j'entends la porte d'entrer s'ouvrir. Inconsciemment j'espère voir débouler Hannah. J'étouffe cet espoir, puis sort discrètement pour observer en catimini mon visiteur. C'est une silhouette beaucoup plus massive que j'aperçois, j'allais crier mais mon cri reste coincé dans ma gorge lorsque je remarque les yeux qui me scrutent attentivement, je respire calmement pour faire passer le choc. Je dévisage mon visiteur d'un air sévère.
- William !? Mais putain qu'est-ce que tu fou là ? Comment t'es entré ? C'est quoi ton foutu problème ! je cingle essoufflée.
J'ai encore la main sur ma poitrine de la peur que j'ai eue.
- Je voulais m'assurer que tu aller bien, explique-t-il calmement.
- Tu sais pas frapper à une porte ? je l'agresse.
- J'ai tapé plusieurs fois Charlie, mais personne n'a ouvert, c'est pour ça que je suis entré.
Il a l'air agacé mais tant pis. Mon prénom dans sa bouche à une sonorité particulièrement agréable aussi je ne fais pas attention au ton qu'il a employé.
- Mais maintenant je vois pourquoi.
Il m'adresse un signe de tête et me détaille de la tête aux pieds pas franchement à l'aise, il rougit comme pas permis. Je baisse les yeux sur mon corps juste quand je me rappelle que je ne suis vêtue que d'une serviette.
- Oh...Euh... Dépêche, entre et ferme derrière toi. J'arrive.
Je le laisse là où il est, sans lui donner la possibilité de répondre et me retourne en prenant garde de bien recouvrir mon corps. Je ne peux pas m'empêcher de rougir également en sentant son regard sur moi. Une fois à l'abri dans ma chambre j'enfile rapidement mon pyjama, short et maillot. Je passe aussi le sweet-shirt de la fac et sèche rapidement mes cheveux sans les démêler. Pourquoi est-ce qu'il est là ? Mais plus important pourquoi un sourire est en train de se dessiner sur mes lèvres ?
J'arrête de me poser des questions et retourne dans le salon. Il est toujours devant la porte, l'air complétement perdu. Bah bienvenu au club ! Pourquoi faut-il que la moue qu'il affiche sur son visage me fasse autant d'effets ? Je râle et marmonne des choses inintelligibles tout en l'invitant à s'assoir sur le canapé à mes côtés. Il se détend visiblement ravi de réduire l'espace qui nous sépare.
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FORCE D'ESPRIT
Novela JuvenilJe m'appelle Charlie j'étais du genre banal avant. Avant quoi ? Avant que ces enfoirés ne tuent ma ... Putain ! J'ai pas eu le choix, j'ai du changer sinon j'y serai certainement passée moi aussi. Il m'a sauvé, vous savez le héros de toutes ces his...