Le suspens me rend folle, pourquoi ils n'entrent pas ? Ils savent qu'on est là, c'est pas comme si on se cachait. On attend juste devant cette putain de porte, qu'elle s'ouvre et qu'enfin je puisse voir le visage des personnes à ma recherche. William ne dit rien, il se contente d'attendre, ça me rend folle. Je décide d'agir. Je force la porte à s'ouvrir, elle s'écrase directe contre le mur dans un fracas surprenant, mais qui ne laisse aucun dégât. Pendant quelques secondes le visage des personnes qui se trouvent derrière reste ébahi. Mais tout de suite après leurs lèvres esquissent un sourire, nullement étonnés.
Il y a deux hommes et une femme, qui se tient en retrait, c'est sur elle que mon regard se pose. Dès le premier coup d'œil elle m'est familière, je suis à peu près certaine de l'avoir déjà vue quelque part. Elle me transperce également de son regard glacial. Son visage ovale et ses cheveux court noir hérissés sur son crâne me rappelle un vague souvenir. Il y a aussi quelque chose de familier dans la façon dont ses yeux creusent son visage. Je dois rester un peu trop longtemps concentrée sur elle, car elle me retourne un regard entendu, comme si elle m'indiquait de garder secret son air familier. Je suis surprise, car elle ne parait pas hostile. Je reste sur mes gardes, car les deux hommes me jaugent avec une animosité palpable lorsqu'ils franchissent le seuil.
- William, le salut la femme, d'une voix très grave.
- Caren, répond-t-il tendu.
Caren ? Je fouille dans ma mémoire, mais ce prénom ne m'est guère coutumier. Les deux hommes hochent la tête vers lui également, avec un petit sourire satisfait pour l'un deux. Comme s'il existait une rivalité. Bizarre que je remarque ça maintenant ! William ne le quitte pas des yeux, méfiant. Je l'examine plus attentivement, je n'arrive pas à dire si je le trouve mignon, vue la situation, je dirais qu'il est séduisant mais à l'heure actuelle je ne remarque que son regard plein de malice. J'érige une sorte de barrière entre eux et moi. Mentalement je les empêcherais de dépasser la zone de sureté que je viens d'établir. Si l'un d'eux décide de s'aventurer vers moi, ou William, il sera aussitôt bloqué par ma volonté. Facile.
Leurs regards se tournent enfin sur moi, comme si c'était la chose qu'ils s'apprêtaient à faire depuis le début, mais qu'ils ne pouvaient s'empêcher de saluer William avant d'accomplir leur mission. Ils s'attardent tous sur ma silhouette, les hommes avec plus de soin que ne le permet la politesse et la femme avec une espèce de... nostalgie ? Je ne dis rien, je me contente de scruter la scène d'un regard extérieur, comme si mon âme était déconnectée de mon corps. Je suis enfin en face de ce qui semble être la tête de l'organisation.
William, qui ne s'en rend pas compte, se décale vers moi pour utiliser son corps en guise de bouclier. NON ! Direct le souvenir vicieux du corps d'Hannah qui heurte le trottoir apparaît devant mes yeux. Je frisonne, je ne vais pas tenir longtemps à ce rythme-là.
La connexion entre nous doit être bien plus que psychique et corporelle, car il a compris ce que je ressens et me lance un regard attendrissant. Ce n'est pas pour autant qu'il se recule et s'écarte de moi, non, il tient à me protéger cet imbécile. Je prends la parole avant qu'ils ne remarquent son comportement protecteur et mon attitude revêche, ce qui est déjà le cas de la femme, qui essaie de dissimuler ce qui parait être... de l'approbation ? Je suis perdue, elle n'est pas sensée vouloir m'enlever pour m'utiliser ou je ne sais quoi ?
- Pourquoi vous êtes là ? N'avez-vous pas déjà obtenu de moi ce que vous attendiez ?
Je pense à Tyler en disant ça et malgré moi je suis hargneuse, telle une gamine râlant sur des adultes. Ce qui est plus ou moins le cas, la femme a au moins quarante ans, les hommes quant à eux sont plus jeunes qu'elle, peut-être de l'âge de William.
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FORCE D'ESPRIT
Roman pour AdolescentsJe m'appelle Charlie j'étais du genre banal avant. Avant quoi ? Avant que ces enfoirés ne tuent ma ... Putain ! J'ai pas eu le choix, j'ai du changer sinon j'y serai certainement passée moi aussi. Il m'a sauvé, vous savez le héros de toutes ces his...