CHAPITRE 19: EXPLOSION

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Nous pénétrons dans l'immeuble, il fait sombre, mes yeux mettent un putain de long moment à s'adapter à l'obscurité. C'est super frustrant. Bon d'accord je sais que c'est à cause d'autres chose que je suis énervée ! Mais on s'en fou, il fait noir comme dans un trou dans ce tunnel ! C'est plutôt un couloir en fait, où de nombreuses portes sont ouvertes et donne vu sur des bureaux vides, jonchés de papiers. Les lieux recèlent encore, malgré la fermeture du journal, une espèce d'énergie insondable, qui me rend mal à l'aise. J'observe avec attention les papiers qui jonchent le couloir, à la recherche de faits connus, mais la plupart sont illisibles. On se dirige vers une lueur plus claire qui s'élève dans le fond, Tyler me serre davantage la main, pour m'apaiser ou m'avertir, je ne sais pas mais ça ne marche pas vraiment. J'essaie de croiser son regard, mais il s'obstine à regarder devant lui. Je laisse tomber et continue d'avancer calmement tout en regardant où je mets les pieds.

Si j'avais su ce qui se passerait, je serai certainement partie en hurlant. Mais je suis stupide, alors j'y suis allée tête baissée !

Quand on rentre enfin dans la pièce du fond, une femme nous fait face. Avant de m'attarder sur elle j'examine la pièce du regard, il doit s'agir d'une salle de conférence, elle est remplie de fenêtre et au travers j'aperçois la route, non loin de là. J'entends des personnes parler mais elles ne sont pas dans cette pièce-ci. Elle est seule et ne m'accorde aucun regard. Toute son attention est dirigée sur Tyler et l'amour dégouline de ses yeux. Je manque de vomir sur place en interceptant le regard qu'ils se lancent. Elle est vraiment belle et la jalousie me pique comme des milliers d'aiguilles. Ses cheveux châtains atteignent le milieu de son dos en ondulant, elle a une silhouette parfaite, bien sûr, mais ce sont surtout ses yeux bleus encadrés de cils épais qui font son charme. Elle daigne enfin les tourner vers moi et me jauge comme j'ai pu le faire à l'instant. Je remarque avec ironie qu'elle est plus ou moins habillée comme moi et je lève les yeux au ciel.

- Salut Tyler.

Elle lui adresse un sourire mielleux en reportant son attention sur lui. J'ai envie de la mordre pour qu'elle cesse d'afficher cet air enjôleur. Elle bat des cils de façon agaçante, quelle cruche sérieux ! Si vous saviez toutes les insultes que je garde pour moi en ce moment !

- Salut, tu dois te douter de qui il s'agit, psalmodie Tyler en direction de cette fille.

Je me suis demandée s'il allait me présenter ou non, mais de toute façon Inah ne m'accorde aucune attention et s'adresse en particulier à lui.

- Il faut que je te parle, en privé, ajoute-t-elle en lui faisant un signe de tête en direction d'une autre pièce.

- Ok, je peux m'en aller si vous préférez.

Nan mais sérieux !? Je dis ça d'un ton innocent qu'on pourrait prendre pour de la réelle franchise, alors qu'intérieurement le venin me monte à la bouche !

- Eh bien oui effectivement va-t'en, m'intime-t-elle.

La garce ! J'esquisse un pas vers le couloir, mais Tyler me retient par le coude et me glisse à l'oreille :

- Arrête ça Charlie.

J'ai envie de rire qu'il me demande, à moi, d'arrêter mon cinéma. Quel connard ! Je commence à m'énerver, je me dégage de la prise qu'il a sur mon bras, un peu brutalement certes car je ne comprends pas bien pourquoi il m'a demandé de venir. Si c'est pour me balancer son histoire à la figure, on aurait pu tout aussi bien rester à l'appart !

Je sens, plus que je ne vois le sourire d'Inah, puis une légère pression se fait sentir dans ma tête, je me rappelle enfin les talents qu'elle possède. Je me cabre.

FORCE D'ESPRITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant