CHAPITRE 16: VERITE

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J'ai parlé trop vite tout à l'heure, la voilà la tension assourdissante, qui fait naître une boule dans ma gorge. J'ouvre ma portière et me précipite vers mon immeuble. Quand je me retourne je vois Tyler avancer nonchalamment sous la pluie. Il prend bien son temps ! Je décide de ne pas l'attendre et me dirige vers mon appartement, je laisse la porte ouverte derrière moi. Je ne suis pas en colère non, mais je ne veux pas qu'il y ait d'obstacles entre nous. Les secrets ne font pas bon ménage avec la confiance.

Quand il entre dans l'appartement il affiche un air revêche si irrésistible qu'il me fait fondre. Envolées les questions ! Il est si beau qu'il faut que je me retienne de lui arracher ses vêtements sur le champ. Des réponses d'abord Charlie ! Ok. Je lui adresse un petit signe de tête pour l'inviter à commencer.

- Ok...

Il essaie de se donner du courage ou de rassembler ses idées je ne sais pas, il frotte ses mains sur son pantalon mais elles terminent plus mouillées qu'avant. On est vraiment trempés, ses cheveux lui tombent sur le front et ses yeux brillent d'un éclat sauvage... il me sort de ma contemplation :

- Quand je suis parti de chez toi, il y a quatre mois...

- Je suis désolée, je m'empresse de lui dire.

Je lui ai coupé la parole rapidement mais je ne veux pas l'empêcher de parler alors je me tais.

- Moi aussi. Mais écoute-moi maintenant.

Je hoche la tête docilement.

- Quand je me suis retrouvé entouré par les flammes, j'étais carrément paumé et j'arrivais même plus à respirer. Sérieux, c'était ouf ! Je crois que j'ai perdu connaissance parce que je me suis réveillé dehors et y'avait des gens autour de moi. Aucun que je ne connaissais, mais ils m'avaient sauvé, en fait j'ai pas cherché plus loin. Je ne comprenais rien, mes mains irradiaient des flammes sans que je ne puisse rien y faire, putain ! J'avais envie de chialer comme un putain de môme ou de leur défoncer la tronche, je ne contrôlais plus rien, mon corps refusait de répondre, tout ça parce que tu m'avais envoyé chier !? Je t'en ai tellement voulu pour m'avoir forcé à déclencher cette merde !

Il regarde ses mains avec colère, je sursaute devant sa rancœur. Je ne pensais pas qu'il tenait autant à moi, que le fait que je le quitte puisse l'affecter aussi profondément. Pourtant c'est bien un homme brisé qui se tient devant moi. Il passe ses doigts dans ses cheveux pour se ressaisir et me lance un regard d'excuse. Je n'arrive plus à lui en vouloir et je ne le veux pas de toute façon. Il se rapproche de moi puis me prend dans ses bras. Je lève la tête pour le regarder dans les yeux, je n'y lis aucune rancœur, juste de l'acceptation, tout comme j'ai dû le faire.

- Excuse-moi de te dire ça, j'ai voulu être honnête. De toute façon j'essaie de m'y faire, j'ai bien compris que je n'avais pas le choix et que ce n'est pas de ta faute. Mais ce n'est pas vraiment ce que tu veux savoir de toute façon.

J'allais ouvrir la bouche pour lui dire que oui, mais il y pose un doigt et me dit non de la tête.

- Ils voulaient que je sois avec eux, pour les aider à trouver des gens, je ne sais pas trop en fait, j'ai dit non direct et me suis barré en les menaçant s'ils me cherchaient, j'ai joué les gros dur je ne sais pas pourquoi, mais mon instinct m'a carrément conseillé de cavaler. En plus tu venais de me dire que tu ne voulais plus de moi alors j'ai convaincu mon père de m'envoyer en Angleterre pour le dernier semestre, et tout aller bien là-bas, même pas une étincelle. Je me contrôlais à merveille et j'ai appris à m'en servir. Mais tu n'étais pas là et j'ai eu beau essayer de me convaincre que tu ne me manquais pas... ça n'a pas marché. Tu étais si loin de moi... Quand j'ai eu mon année je me suis empressé de rentrer. Mais ça n'a pas manqué ils m'ont envoyé Jay et Brad (je n'arrive pas à contrôler les tremblements qui émanent de mon corps à la mention de ces hommes, il s'en rend compte et me sert plus fort dans ses bras). Je suis désolé qu'ils soient venus pour toi...

FORCE D'ESPRITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant