CHAPITRE 15: TENSIONS

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Tyler est là à me fixer parmi l'assemblée. Je ne suis pas vraiment surprise de le voir là, magnifique, vêtu de son costume noir. Il continue de me fixer et je n'arrive plus à me détourner de lui. Ses cheveux lui tombent devant les yeux, il les dégage tout en s'avançant vers moi.

Je remarque mon père du coin de l'œil, il s'avance pour s'interposer mais je l'arrête d'un regard suppliant. Il faut que je lui parle. Il s'arrête l'air de peser le pour et le contre, puis se retourne furax, vers la foule amassée aux alentours. Je suis soulagée, je reprends mon chemin vers Tyler. Lorsqu'enfin la distance qui nous sépare s'amenuise nos parapluies se heurtent. Je lève les yeux vers son beau visage, marqué par la tristesse. Je suis étonnée de l'amour que je ressens pour lui, je ne lui en veux pas, je comprends maintenant qu'il n'ait pas su se contrôler, moi-même j'ai failli tuer deux hommes à cause de ma colère, donc j'aurai certainement pu mettre le feu, ou pire. Ma main va à la rencontre de son visage pour lui effleurer la joue, puis sa lèvre où le coup de William est encore visible. Ce contact le fait tressaillir et il me regarde, surpris.

- Je suis désolée pour ce que je t'ai dit l'autre soir, je lui dis sincèrement.

Il enroule ses doigts autour de mon poignet et me caresse la main tendrement. Toute la colère et les doutes disparaissent. Je me plonge dans son regard turquoise.

- Je t'aime.

Mes mots sont sortis tout seul, sans que je ne puisse les retenir. C'est la première fois que je les lui dis. Il écarquille les yeux d'incrédulité, mais se ressaisi en me prenant dans ses bras.

- Oh putain... Charlie.

Nous lâchons nos parapluies simultanément nous offrant à la pluie. Son corps surplombe le mien, de fait, je suis plus ou moins protégée par la pluie. Il passe une main sur ma nuque pour m'attirer encore plus près de lui. Mes lèvres glissent sur les siennes et sa langue envahie ma bouche. C'est avec plaisir que la mienne part à sa rencontre pour la caresser. Des centaines de souvenirs assaillent ma mémoire, nos corps emmêlés, ses mains caressant ma peau, son odeur, j'en frissonne de plaisir. Il détache sa bouche de la mienne. Bien que notre baiser ait été chaste il est à bout de souffle. Je regarde ses yeux brillant de bonheur malgré le lieu où nous nous trouvons.

- Je t'aime me souffle-t-il à son tour.

Cette fois-ci il n'y a que les papillons qui se déversent dans mon ventre. Le sentiment néfaste qui occupait une partie de mon esprit s'est évaporé. Plus d'insectes qui courent dans tous les sens apparemment. Ce qui me permet de savourer pleinement ses paroles. Je lui souris d'un sourire timide et il me sert trop fort contre lui. Lorsqu'il me relâche l'eau goûte de ses cheveux, il est magnifique. Il me prend par la main puis m'attire sous le parapluie qu'il vient de ramasser.

- C'est inutile, dis-je en rigolant un peu. On est déjà trempés.

- Alors allons chez moi nous changer.

Sa voix est grave, emplie de désirs peut-être ? Je n'arrive pas à déterminer s'il est sérieux ou pas, mais je ne veux pas le quitter. Je veux me libérer de ce poids qui pèse sur mon cœur et si c'est lui qui me permet de le faire, alors pourquoi pas. Nous allons reprendre là où nous nous sommes arrêtés il y a quatre mois. Je veux qu'il m'aime car je l'aime.

Mon esprit fourmille de questions auxquelles je n'ai pas encore de réponse. L'endroit m'amène à me poser la question inévitable, si je devais le perdre lui aussi ? J'enfouis toutes mes questions dans un recoin de ma tête avant que ça me pète au visage.

FORCE D'ESPRITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant