CHAPITRE 13: DETERMINEE

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Une fois sortie de la douche j'enfile un jogging et ramasse mon sweat par terre dans ma chambre pour l'enfiler. Je rejoins mon père dans la cuisine l'odeur d'ail m'assaille et l'eau me vient à la bouche. Je m'installe rapidement devant l'assiette de bolognaise qui m'attend et l'attaque sans même dire un mot.

- Merci papa c'était délicieux, je lui dis avec un petit sourire, une fois l'assiette vide.

- Tu veux faire quoi aujourd'hui ?

Il pose ses couverts dans l'assiette d'un air cérémonieux, ce qui me ferait presque sourire.

- Rien de spécial, je vais rester ici, me remettre... enfin...tu sais quoi, essayer d'oublier. Je détourne le regard, pas sûre d'y arriver du tout.

- D'accord, tu veux que je reste? Je dois aller au poste, mais ils comprendront si je n'y vais pas.

Apparemment il espère pouvoir prendre soin de moi, mais je vais y arriver toute seule, pas question de l'avoir dans les pattes toute la journée.

- Non, bien sûr que non, va travailler je vais m'en sortir. Et je t'en prie demande à tes hommes de partir. Ils ne servent pas à grand-chose en plus.

J'essaie cette petite plaisanterie mais elle tombe à l'eau lorsqu'il m'adresse un regard de reproche.

- Je t'assure que je peux me débrouiller, tu n'as qu'à partir avec eux.

- OK, ok. Il lève les mains devant lui pour endiguer le flot de mes arguments. Je sais que tu peux y arriver mais je veux t'aider.

- Tu m'aides assez, maintenant va bosser.

Je ponctue mes paroles de petits gestes pour le chasser vers la porte. On se sourit tous les deux et nous prenons dans les bras avant qu'il s'en aille. Je le regarde avancer jusqu'à sa voiture et discuter avec ses collègues, qui ont l'air de s'ennuyer à mourir. Ils sourient dès que mon père commence à parler. Apparemment ils n'étaient pas passionnés par leur mission. Ils s'en vont immédiatement, avant même que mon père ait le temps de remonter dans son véhicule. Il se retourne vers la fenêtre, là où il est sûr de me voir l'épier et il lève les yeux au ciel. Je rigole légèrement et j'en suis étonnée.

J'en profite pour m'atteler à la vaisselle que mon père m'a gentiment laissée. Blague. Je me sens un peu... mieux ? Même si la tristesse rode aux alentours. Je ne peux pas m'empêcher de penser à elle. Tout ce qui a fait que nous sommes devenues meilleures amies. La rencontre de nos parents lorsque nous n'avions que quatre ans, notre entente immédiate, notre vœux de rester meilleurs amie pour la vie comme toute les petites filles, nos premiers amoureux, son attitude protection et mature à mon égard... Elle était si merveilleuse... C'est trop douloureux, aussi j'y mets un terme rapidement, j'essuie les larmes qui m'ont échappées.

Sans m'en rendre compte mes pensées dévient vers l'étendue de mes capacités. Je m'étonne en me demandant de quoi je suis capable. Apparemment une partie de moi apprécie le fait d'être comme ça maintenant. Je fronce les sourcils je ne suis pas d'accord ! Pourtant je veux voir comment ça marche, je suis curieuse de savoir ce que je peux faire. Je ne veux pas être enthousiaste face à ce « don » mais je me rends compte que c'est pire, je suis vraiment excitée par les possibilités qui s'offrent à moi. Je fais la moue, mais je veux essayer. Je suis bipolaire je crois ! De l'extérieur je dois ressembler à une gamine examinant son nouveau cadeau de Noël, toute peine envolée.

Je ne sais pas par où commencer, je regarde autour de moi pour trouver l'inspiration. J'ai trouvé, ça y est. Je me concentre sur les assiettes sales posées sur le bar, pour les amener jusque dans mes paumes. Je ne sais pas vraiment comment faire, à chaque fois que j'ai fait bouger des choses j'étais sous l'influence de la colère. Et la plupart du temps je ne savais pas ce que je faisais. Maintenant que j'ai accepté cette chose, nous ne faisons plus qu'un et me servir de celles-ci me paraît plus difficile. Je suis seule à décider et apparemment je ne suis pas très douée.

FORCE D'ESPRITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant