CHAPITRE 25: JE SUIS EN FEU

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Je n'arrive pas à quitter la porte des yeux, j'ai peur que ce départ ne soit qu'un piège et qu'ils ne tardent à revenir. Je suis toujours dans les bras de Will et il est toujours en train de me dire à quel point je l'ai étonnée, je ne l'écoute plus vraiment. Mon cerveau est concentré sur l'afflux de questions qui y flotte. Ma mère ne cesse de revenir au centre des conversations et cela avec toutes les personnes que j'ai pu croiser depuis quatre jours. Il faut que je me fasse à l'idée qu'elle faisait bien partie de cette organisation, son rôle reste encore à déterminer, mais j'espère pouvoir croire Will lorsqu'il dit qu'elle voulait nous aider. Apparemment elle l'a aidé lui, je ne vois pas d'autres raisons pour elle de rejoindre ces gens.

- Charlie tu m'écoutes ?

Je lève la tête vers lui, revenant au moment présent.

- Ils ne vont pas revenir, tu peux arrêter de fixer la porte s'te plait ? C'est flippant là.

Il rigole brièvement, je hoche la tête et me force à le croire, je ferme mentalement la porte, en douceur cette fois ci. Je me retourne vers lui décidée à éclaircir la situation.

- Will, ton père est mort il y a combien de temps ?

Je lui adresse un regard d'excuse quand je le vois plisser les yeux sous ma question brutale. Un peu de tact Charlie sérieux !

- Sept ans.

- Ok et quand as-tu rencontré ma mère ?

Faut vraiment que j'essaie de rassembler les morceaux du puzzle, c'est comme si elle m'avait laissée des miettes de pain, un message qui m'est destiné mais sur lequel je n'arrive pas encore à mettre le doigt.

- Il y a neuf ans, elle m'a trouvé quand j'étais avec mon père.

- Et ta mère ?

Je n'y ai pas pensé mais il ne m'a pas encore parlé d'elle.

- Je ne l'ai pas connue.

Sa réponse dépourvue d'émotion me retourne le cœur. Il n'a pas connu sa mère et son père est mort. Ce sont des moments comme celui-ci qui me rappelle la chance que j'ai eu d'avoir connu un tant soit peu ma mère.

- Tu vas peut être me prendre pour une folle mais je suis sûre que nos parents ne sont pas morts par hasard. Il doit y avoir un lien entre leur rencontre, leur mort et ces gens de tout à l'heure.

C'est obligé, certaines personnes doivent être dignes de confiance et je pense que c'est ce que ma mère essaie de me faire comprendre. Il ne dit rien, cette fois ci c'est lui qui semble être l'élève. Il finit par hocher la tête en me regardant, je pourrais presque voir les rouages de son cerveau se mettre en branle.

- Mon père a travaillé avec ta mère contre ces gens, devine-t-il.

- C'est ce que je pense aussi, mais pas tous. Certains sont bons. Et c'est ce que tu as deviné tout à l'heure en observant Caren. N'est-ce pas ?

- Je l'a connais, elle ne voudrait certainement pas que les choses se passe ainsi. Mais j'ai surtout senti qu'elle ne contrôlait plus rien. Pourtant elle insiste pour garder les choses en ordre et donner le change.

Il secoue la tête en signe de désapprobation.

- C'est claire, c'est pas elle la responsable, il doit y avoir quelqu'un d'autre dans l'ombre qui a beaucoup moins de morale. Et c'est peu dire...

FORCE D'ESPRITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant