CHAPITRE 5: TOUT BASCULE

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Il nous fait prendre la sortie de devant, je ne récupère pas ma veste, j'ai tellement chaud façon. Il me tient encore par la main et ça suffit à maintenir ma température corporelle.

A peine dehors et éloigné de la foule amassée autour de la porte, il me prend au dépourvu en me collant contre son torse. Mon esprit se vide, je me laisse entrainer de bonne grâce. C'est si apaisant d'être à ses côtés. Mon corps me réclamait ce contact depuis plusieurs mois. Ma tête se loge au creux de son cou, son souffle chaud s'étale sur ma joue et j'ai tellement envie de tourner ma tête pour rencontrer ses lèvres... Pourtant aucun de nous ne bouge, nous restons ainsi un bon bout de temps, sans parler, pour savourer cette sensation perdue. Pour une fois je ne me pose aucune question, le moment est juste parfait.

- Tu m'as manqué.

Il rompt ce silence apaisant et provoque des frissons dans tout mon corps, ses mots sonne merveilleusement bien à mes oreilles. Ils agissent comme une drogue sur moi.

- Toi aussi tu m'as manqué.

Plus que tu ne le crois voudrai-je ajouter, mais je ne le fais pas. Je le sers d'avantage dans mes bras, il me regarde comme si j'étais le plus beau des cadeaux de Noël. Mes yeux se reflètent dans les siens malgré le léger éclairage de la ruelle, je peux voir à quel point ils sont plein de vie.

- Tu t'imagines même pas le bien que ça me fait de t'entendre dire ça... reprend-t-il. Même si je sais que tu ne partages pas mes sentiments...

Sa voix me retourne, j'ai une seconde d'hésitation, puis je pose mes lèvres sur les siennes. Je ne peux plus tenir, il m'a tellement manqué, j'ai tellement regretté ma décision que je me dois de l'embrasser, même si ce n'est que ce soir, j'en ai terriblement besoin. Le monde cesse aussitôt d'avoir de l'importance, l'extase explose dans tout mon corps. Mes membres se relâchent. Plus rien n'existe, ni le vieux lampadaire qui grésille, ni les personnes aux alentours, ni la musique. Il ne reste que son corps chaud contre le mien et son souffle sur mes lèvres. Après quatre mois de vide, mon cœur se rempli à nouveau de bonheur. Le moment est de courte durée, le sentiment que je ne comprends pas s'insinue dans mon crâne et me ronge de l'intérieur. Il me dit que c'est mal ce que je fais, mais je l'enfouis direct au fond de ma tête.

Je voudrais qu'il sache à quel point ces quatre mois ont étaient difficiles, l'insulter pour avoir osé m'éviter à son retour, lui dire qu'il m'a manqué, mais lui mettre ma main dans la figure pour la peur qu'il m'a fait quand je l'ai vu avec sa sœur. Mais je ne peux m'empêcher de l'embrasser et il ne pouvait me faire plus plaisir qu'en me serrant dans ses bras, comme un chaton égaré.

C'est en entendant les sifflements de l'autre bout de la rue que je me rends compte que je suis dans ses bras, les jambes enroulées autour de sa taille. Oh mon dieu, je le relâche rapidement pour atterris sur mes pieds et m'écarter de lui. Comment je me suis retrouvé agrippé à lui ! Je me mords l'intérieur de la joue pour essayer de reprendre contenance. Il sourit comme un enfant, l'air très satisfait de lui. Le revoilà le vrai Tyler, insouciant et téméraire, voire un brin sale gosse. Comment il m'a manqué ! Je ricane tout en m'excusant de lui être grimpé dessus.

- Je suis vraiment désolée de t'être grimpé dessus comme une sauvageonne. C'est... c'est l'alcool ?

Je le regarde entre mes cils de crainte qu'il ne se foute de moi, mais il me caresse la joue en mode super attendris.

- Tu veux rentrer ?

- Ouai, allons-y, je dis en soufflant de soulagement. J'étais censée passer la soirée avec les filles en fait, je le réprimande.

FORCE D'ESPRITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant