26. Vivre à Paris. Aina Elisabeth

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Les jours, les semaines, les mois ont passés. Nous sommes en mars et ici à Paris, il fait plutôt froid. Un peu trop à mon goût. J'ai donc un peu de mal à porter mes habituelles robes ou jupes. Ou je m'oblige à porter des collants sauf que ce n'est pas ce que je préfère. Depuis deux mois, je fais passer des entretiens à des français ou encore à des étrangers qui vivent à Paris et qu'ils veulent travailler dans l'entreprise. Certains sont mannequins, d'autres vendeurs - parfait pour la boutique que l'on va ouvrir bientôt, ou des apprentis styliste et j'en passe. Ces deux mois ont été très éprouvant, je n'ai eu pas une minute à moi. Si je ne passe pas des entretiens, je vais voir les avancés des travaux dans les futurs locaux et la boutique. 

Depuis deux mois, j'ai le cœur vide. J'ai un énorme manque tous les jours et j'aimerais juste partir de cette belle ville pour retrouver celle que j'aime. Mais je ne peux pas. Je tourne donc en rond depuis deux mois, je me demande comment je vais faire à mon retour. Je sais qu'elle va m'attendre, je la connais. Et moi, je vais réussir à attendre ? Six mois sans la toucher ? Surtout que nous avons rompue. Enfin, elle l'a fait sous le coup de l'énervement, je sais. Sauf qu'elle n'a pas tort. On aurait pas tenu une relation à distance... Alors, pourquoi je ne vais pas voir ailleurs ? Elle ne pourra pas m'en vouloir après tout. Je secoue la tête. Je vais devenir folle à force de pas la voir. 

Je contacte souvent mes frères, Liam, Crystal ou encore mes parents. Je demande des nouvelles de Nahéma et tous me disent qu'elle va très mal. Elle est mal au point. Joshua est lui aussi triste de plus me voir mais surtout de voir sa mère dans cet état là. Il dort souvent chez mes parents ou Liam d'après ce que j'ai compris. 

Mes frères m'ont d'ailleurs fait une leçon de morale, ce qui m'a mise encore plus bas que je l'étais. Eden m'a dit que j'étais inconsciente de lui avoir dis la vieille de mon départ. Aaron m'a crié dessus un long moment au téléphone, je lui ai même raccroché au nez. Chose que je n'aime pas faire habituellement. Sauf que j'en ai marre d'être traiter comme une gamine, et mon seul moyen on dirait c'est d'être méchante. Ma mère m'a demandée si je vais rentrée pour mon anniversaire qui a lieu dans un mois et je lui ai dis qu'il était préférable que je reste sur Paris. J'ai presque peur de revenir en Amérique. 

Quelqu'un s'assoit en face de moi, ce qui me fait froncer les sourcils. Je lève les yeux pour voir un bel homme d'une vingtaine d'année. Il a des cheveux noirs corbeaux avec des boucles qui lui tombent devant ses yeux noisettes. Il a aussi une peau mate, descendant sûrement des pays comme l'Espagne. 

- Bonjour, me dit-il avec un drôle d'accent britannique. 

- Je suis américaine, pas besoin de parler français. 

- Oh génial, parce que le français et moi ça fait deux. 

Je lui souris et il imite mon geste. Il a de belles lèvres rosées ainsi que des dents blanches. Je baisse les yeux puis je fixe un moment sa façon de s'habiller. Il est en costard, il doit être quelqu'un qui aime prendre soin de lui. Peut-être que c'est un homme d'affaire, quelques choses du genre. Enfin, il peut aimer porter des costard, j'en connais plus d'un qui aime en porter tous les jours. Comme mon père, j'ai envie de dire. 

- Que fait une jolie demoiselle toute seule ? 

- Je prends mon café, je prends d'ailleurs la tasse et bois une gorgée, et vous bel Apollon ? 

- Apollon ? Je suis flatté. Et bien moi, je viens tous juste d'arriver. A vrai dire, un de mes clients vient de me faire faux bond. 

- Dans quoi vous travaillez ? 

- Je suis avocat, il sourit fièrement. Je suis en France pour un certains temps. Et vous ? 

- Et bien, je viens ouvrir ma boutique de vêtement. J'en ai déjà une populaire en Amérique. Ainsi que mon entreprise de stylisme. 

My prince charming is a princessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant