Docteur ?

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Il y a un récurrent problème dans notre société, celui des médecins. Il y en a de moins en moins, que ce soit généraliste ou spécialiste, pour une population toujours vieillissante. Les docteurs se font tous vieux, certains travaillent même jusque l'honorable âge de 70 ans, essayant en vain de retrouver un successeur. Cela se passe généralement ainsi dans les campagnes. Les milieux urbains sont moins touchés.


La question à se poser est la suivante : pourquoi est-on en manque de médecin ? Eh bien, cette question, je peux vous la résumer en deux mots : Numerus Clausus. Il s'agit du nombre de places au concours d'admission de la PACES (Première Année Commune aux Etudes de Santé). Et il s'agit aussi d'un nombre ridiculement minime. Dans la ville où je suis, pour plus de 1200 élèves au démarrage, seul 171 sont pris en médecine, et quelques dizaines de places supplémentaire en y ajoutant les autres spécialités. Ce qui représente à la louche une dizaine / quinzaine de pour cent de la promotion. Alors, vous me direz probablement que c'est normal, que c'est dur parce que sinon les médecins seront pas bien formés blablabla.


Je suis pas là pour critiquer la PACES. Mais je pense qu'une augmentation du nombre de place, ne serait-ce que de quelques pour cent, un peu partout en France, aiderait grandement les médecins partant à la retraite. Car le nombre de médecins en baisse amène à d'autres solutions. Du coup, l'Etat décide d'engager des personnes qui ont fait médecine ailleurs, comme les médecins venant des pays de l'est de l'Europe. Certes, bien, mais ils ne sont pas du tout formés à la même manière. Et puis, pourquoi engager des médecins d'ailleurs, alors qu'avec une formation plus ouverte, nombre de personnes compétentes passeraient le premier concours, alors que pour l'instant, il est restreint à une élite.


De plus, affaire récente dans les médias, la France a décidé de ne plus former d'allergologue. Dans un pays où le nombre d'allergiques est d'une personne sur trois de nos jours, et qui a comme prévision pour 2050 une personne sur deux d'allergiques. Ma foi, c'est une des meilleures décisions du monde. Ainsi, le médecin généraliste devra, s'il le souhaite, avoir des cours et passer un diplôme pour pouvoir se substituer aux allergologues, tout en étant un généraliste. Je vous laisse imaginer un jour alors que vous entrez dans la salle d'attente de tomber nez-à-nez avec un estropié, un qui a une rage de dent infâme, une personne allergique de type grave avec des boutons qui lui poussent partout, un chien aussi, parce que nos médecins pourront pourquoi pas être vétérinaires, et vous, qui venez pour votre pauvre rhume. 


Alors, généraliste, oui ou non ? Manque de médecin, oui ou non ?

Les Plumes d'Onyx - Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant