Chapitre 30

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Les maisons étaient vraiment en ruine. Pire même que la dernière Ville Fantôme que j'avais visité quelques jours avant que je ne découvre Caleb. Je montais les escaliers du second immeuble que je visitait et montait jusqu'au dernier étage. Là, j'allais dans l'appartement que j'avais repérer d'en bas et qui menait à un balcon avec vu que la rue que Caleb et moi occupions s'est deux derniers jours. Le corridor était éventré et donnait vue sur d'autres appartements tout aussi éventrés et serrés les uns contre les autres. Le toit du salon s'était envolé et les murs menaçaient de s'écrouler. D'ailleurs, je voyais chaque briques se dessiner bien séparément, déchirant le papier peint et les murs associés au toit envolé semblaient réellement ne tenir qu'avec la puissance d'un quelconque esprit protecteur. Merci esprit protecteur.

J'arrivais enfin sur le balcon et me tint aux bords d'une ancienne baie vitrée, ne me risquant pas à attraper les barreaux déjà bien trop penchés vers le vide à mon goût. C'était un très grand quartier, s'étendant sur plusieurs kilomètres de longueurs et de largeur où s'y ajoutait sûrement des maisons sauvages , quelques magasins et restaurant ainsi qu'une ancienne crèche effondrée, mais dont la pancarte planté au sol avait survie avec peine. Une petite ville-citée en quelques sortes. Caleb appelait ca un "bidonville propre".Mais j'avais le sentiment que les gens qui vivaient ici avant qu'ils ne disparaissent étaient heureux malgré tout et ça me serrait l'estomac de melancholie.

J'admirais les appartements et le ciel qui s'étendait à l'horizon. J'avais toujours aimé faire ca aussi loin que je me souvienne. J'avais un sentiment de liberté inégalable et une envie de m'envoler sans ne plus jamais toucher au sol. C'était mon utopie idéale. Je repirais une dernière fois l'air frais de cette fin d'après midi et retournait à l'intérieur.

Mon but était de trouver des choses pour Caleb. Il avait tout perdu et je m'en voulais toujours énormément, alors si ce n'était qu'un sac, des vêtements, et éventuellement des livres, ça me ferait plaisir de les lui offrir. Je fouillais les chambres, la cuisine, le salon et la salle de bain. Mais recherches n'étaient pas très florissantes mais j'avais réussi à mettre la main sur quelques tee-shirt extra-large, des Jean, une ceinture pas trop abîmé, un nécessaire de toilette neuf, des compotes sans dates de péremption et un livre se nommant "comment trouver le bonheur".

Je laissait se dernier à sa place sur la comode poussiéreuse avant de fourrer le reste dans un sac à dos qui semblait faire l'affaire pour le moment. Je restais un moment assise sur les draps du lit en admirant les photos dans les cadres. C'était une famille afro-américaine. Une petit garçon couleur chocolat noir tenait un gant de base-ball dans sa main et une batte dans son autre main.
Une autre photo, cette fois une femme , le ventre rond souriait de toutes ses dents, ne regardant pas l'objectif trop occupé à parler avec le groupe l'entourant de l'autre côté de la table. Ca devait être un repas de famille. Encore une autre photo : toujours la même femme assise et son gros ventre, mais cette fois, un homme en embonpoint la tenait par les épaules et la regardait amoureusement. Ca devait être l'homme à qui apartenant les tee-shirts.

Je soupirais et me leva pour voir si Je ne denichais pas quelques petites autres choses intéressantes. Au dernier tiroir que j'ouvrais, je tombais sur une petite boîte métallique noire : une petit appareil photo à polaroïdes ! Finalement la chasse n'aurait pas été vaine. Je le fourrais dans mon sac et il rejoignis les autres. Je redescendis les étages à la vitesse de la lumière et je parti vers le lieu de rendez-vous dans le Mc Donald rejoindre Caleb. Arrivé à sa hauteur, j'appuyais sur le bouton et le flash se déclencha.

- Arggg, mais ça ne va pas ?

- Tu es très photogénique. Tu as un beau profil en fait.

Je le rejoignis et lui montrais le polaroïd. Je l'avais pris en plein action de rangement des jouets de Mc Donald. La lumière venait de mon côté alors un halo l'entourait et rendait un effet agréable à voir. Il avait l'air d'être d'accord avec moi. Ça ferait un début de souvenir pour remplacer les photos qu'il a perdu.

A Sleepy World    [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant