Chapitre 36

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Nous nous retrouvions sur la route après avoir plié bagage. Cette fois, Lou Ann étais seule sur la banquette arrière et elle dormais profondément, emitouflé dans le pull géant de Caleb. Il n'y avait aucun bruits à part le son du vent qui s'engouffrait dans l'habitacle. La radio ne captait aucune stations et il n'y avait de CD ni dans le lecteur ni dans la boîte à gants.

Il n'y avait maintenant aucuns doutes pour moi que cette histoire de scientifiques et de piqûres étaient reliés avec notre présence ici. Il suffisait juste que je trouve le lien. Je me le disais à chaque fois que je regardais les yeux claires de Lou Ann, car, oui, sa couleur de yeux n'étais pas... "naturelle" pour ainsi dire.

- Est-ce que tu te rappelle de la reprise de Nina Simone, "Ne me quitte pas" que je mettais quand nous étions encore chez moi ?

- Tu veux dire celle où elle chante en français ?

- Oui, celle-ci.

- Pas tellement. Tu écoutais l'album entier et je me souviens plus des chansons en anglais que de celle-ci.Pourquoi ?

-J'y pensais, c'est tout. Le titre m'a fait penser à toi.

-Je vois. J'y penserais quand jee la réécouterais.

- Je te le déconseille fortement.

- Ah oui ?demandais-je perplexe.

- Oui. C'est une histoire d'amour et je ne tiens pas spécialement à ce que tu penses à moi en l'écoutant, tu comprends. Mais après tu fais ce que bon te sembles.

Je restais muette et fis mine d'observer le paysage. J'eprouvais une large satisfaction en restant assise tout en parcourant ce que je ferais en une dizaine de minutes à pieds. Je me moquait de mon fantôme qui aurait été forcé de la faire avec plaisir et j'essayais de ne pas penser au jour où je serais forcé fe réutiliser mes pieds pour aller aussi loin.

- On est où?

Lou Ann étais assise et regardais sans voir à l'intérieur de la voiture.

- Sur la route qui mène à la ville suivante, répondis Caleb. On arrive d'ici un quart heure.

Elle hocha la tête en oubliant sûrement qu'il ne pouvait pas la voir. Et pendant plusieurs minutes, elles resta immobile, reposant sur la portière en regardant le paysage défiler. Son regard se posa sur moi et je le soutint aussi longtemps que ses yeux claires étaient plongés dans les miens. Pauvre petite fille. Il y avait quelques jours de cela, avec tout ce qu'il s'était passé et tous ce qu'elle m'avais raconté sur elle, j'aurais sûrement pensé quelque chose comme "une fois de retour dans le vrai monde, je l'aiderais pur qu'elle ne soit plus utilisé". Mais en cet instant, je ne savais même pas si je pouvais m'aider moi même. Et ceci étant dit, je comprenais bien toutes les personnes à qui j'avais fait promettre de m'aider. S'ils ne pouvaient pas eux-mêmes se venir en aide, personne ne l'aurait fit pour moi.

Une fois notre échange visuel terminer, je me retournais pour observer le paysage. Du coins de l'œil, je pouvais encre voir Lou Ann, installer comme si elle était abattue de quelque chose. Et je la comprenais.

-Regardez, lança Caleb après un moment.

je dirigeais mon regard vers là où pointait le doigt de Caleb et Lou Ann se penchait en avant entre nos deux sièges pour espérer apercevoir quelque chose. La ville pointait le bout de son nez et, plus intéressant encore, une grande roue dépassait d'entre les arbres.

-Qu'Est-ce que c'est ?demanda Lou Ann en se penchant un peu plus.

-A vu d'œil on aurait dit une grande roue. Et par déduction, je dirais qu'il y a une fête foraine pas loin par là.

A Sleepy World    [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant