Je ne suis pas qualifié [ Terminée ]

Chapitre 9

🌸

J'inspire et j'expire plusieurs fois, faisant le vide en moi. Je suis toujours en chemin et je vois Thomas jeter des petits coups d'œil sûrement pour s'assurer que je ne saute pas de la voiture, chose qui ma tentait plus d'une fois durant le trajet. Alors que j'expire encore une fois, je me mets doucement à ricaner, je vois Thomas lancer un regard d'incompréhension dans ma direction, mais je ne peux pas m'arrêter. Je pense à mes parents et à ce qu'ils me diraient s'ils étaient là " Tu es une Witmore, n'oublie jamais ça !" Faux papa ! Faux ! Et ma mère elle serait plutôt du genre " Bethany tu es parfaite, tu as eu les meilleures gênes, tâche de ne pas les gâcher !" Tant d'amours et de soutien, n'est-ce pas ? Alors que je ris maintenant comme une folle, je m'arrête soudain prise dans un élan de conscience, ma soeur que me dit-elle ? "Fait comme toujours, soit comme toujours Bethany, fait du mieux que tu peux, soit du mieux que tu peux." Voilà de l'amour et du soutien. Je reviens à la réalité quand je sens la voiture s'arrêter et les bruits extérieurs me parvenir. Je suis arrivée.

-Mademoiselle, tout va bien ? Me demande Thomas dans le rétroviseur visiblement accaparé par mon cas.

Je hoche la tête et glisse ma main dans la poignée de la portière.

-Au mieux que je puisse être. Lui dis-je.

J'ouvre la portière d'un coup sec et me précipite à l'extérieur poussé par un soudain courage, qui je le sais ne va pas tarder à s'estomper. Je vois plusieurs autres voitures et des invités en descendre, je fais signe à Thomas qu'il peut me laisser et il se remet en route. Maintenant seule, je m'avance au milieu du tapis ombré, violet pailleté qui se déroule jusqu'à l'entrée. Ce qui signifie qu'il s'étale sur une bonne dizaine de mètres et que je dois les parcourir avec toutes ses rambardes remplit de gens et de journalistes. Je m'élance sur le tapis en compagnie d'autres invités, plus prestigieux les uns que les autres, ceux-ci s'arrêtent pour des photos ou quelques mots et je tente de me faire discrète. J'entends plusieurs personnes me demander qui je suis ou essayer de prendre des photos de moi et j'accélère aussitôt le pas. À l'entrée deux vigiles sont postés et me demande mon identité, je sors alors mon badge et ils me laissent passer.

Changement d'ambiance, loin de la foule criarde et éclairer je me retrouve dans une salle immense, mais là aussi noir de monde. Une ambiance tamisée aux couleurs du tapis d'entrée et du défiler. Je reste statique à regarder de gauche à droite pour voir si je ne trouve pas mes deux collègues ou mon patron, mais aucun signe d'eux. Je me décide à avancer et descendre les quelques marches d'escalier quand un raclement de gorge se fait entendre derrière moi m'intimant l'ordre de dégager le passage. Je vois alors le couple me dépasser et je ris jaune quand je remarque qu'il s'agit des Azaler, des Polonais. Je pense qu'il arrêterait de se croire important et d'avoir cet air hautain au visage s'il savait que sa femme le trompe avec son couturier.

Ne sachant quoi faire, je me dirige vers mon premier instinct : le buffet. Des brochettes de fruits et surtout beaucoup d'alcool sont disposés mr.Browlling n'avait pas menti. Je commence à vider une brochette dans ma bouche quand quelqu'un m'interpelle.

-Chaton ?

Je me retourne vers ce surnom familier et j'aperçois une Maria plus belle que jamais. Elle atteint presque ma taille avec ses talons et porte une magnifique robe rouge qui lui arrive aux genoux. Elle a ramené ses cheveux dans un chignon élaboré avec quand même un serre-tête un peu rock et son cou laisse maintenant parfaitement apparaître ses tatouages. Elle bat des cils plusieurs fois et ne cesse de me sourire, ses yeux presque noirs sont ombrés d'un fard à paupières bleu royal et elle porte un rouge à lèvres rouge.

-Wouah, tu es à tombé ! Dis-je les yeux exorbités et la bouche encore pleine.

Elle rit devant mon compliment ou mon comportement, je ne sais pas trop.