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Je souffle une fois de plus en regardant la lente progression de l'impression de la photocopie. La dernière feuille sortie, je la place avec les autres et tapote le gros tas de feuille pour qu'il soit en ordre. Voilà à quoi se résument la plupart de mes journées depuis deux semaines, depuis le retour du voyage. Je sers de secrétaire, de factrice, même si j'ai plus l'impression d'être considéré comme un larbin. Je ne sais pas ce qui me vaut tous ces rôles, mais la seule chose que je puisse dire est que mr.Browlling se comporte comme un véritable idiot avec moi. Il est exécrable, acerbe, cassant, il a pris le rôle d'un tyran, mais seulement avec moi. John et Maria ne comprennent pas non plus, ils m'ont pourtant assuré qu'il avait adoré ma critique du défilé qui d'après ses dires a été "une des meilleures depuis bien longtemps". Également papa Browlling que j'ai croisé à mon retour ne semblait pas se plaindre du comportement de son fils, il n'y en a donc que pour moi. Que j'en ai de la chance ! Je me dirige vers son bureau et toque avant qu'il ne m'indique d'entrer. Aussitôt, j'aborde un calme et un sourire de convenance telle une véritable secrétaire.
-Voilà les photocopies demandées, 200 exactement.
Je m'approche de son bureau d'un pas actif où le bruit de mes talons résonne dans la pièce. Je les pose devant lui et il daigne à ce moment-là sortir la tête de ces papiers pour me regarder. Il jette un rapide coup d'œil à l'horloge posée à ses côtés et me regarde de nouveau.
-Il est 17 heures, vous pouvez rentrer chez vous. Dit-il en se reconcentrant sur ses papiers.
Pas de merci, pas de petit regard, pas de petites phrases intrigantes, non. Juste un calme et un froid déconcertant. Avec quelqu'un d'autre, je ne me plaindrais pas de cette attitude qui peut être vue comme du professionnalisme d'excellence. Mais avec lui cela me gêne et quelque part, je sais que c'est de ma faute s'il agit comme ça. Je reste quelques instants hésitants et je finis par soupirer avant de me diriger vers la porte. À chaque fois, c'est pareil, je veux lui demander ce qui ne va pas puis je me dégonfle et repars. Je me souviens du jour où j'avais essayé, c'était trois jours après notre retour de Milan, je venais de passer mes partiels et je me sentais libéré. J'étais même prête à lui demander si je pouvais prendre quelques jours pour aller voir ma famille. C'était également la première fois depuis le retour que nous nous revoyons et il s'est montré tellement désagréable que j'ai cru que quelque chose de grave était arrivé. Je lui ai alors demandé le problème et il m'a dit de m'occuper de mes affaires, restant décontenancé devant lui, il avait ajouté ;
-Si vous comptez rester ici pour me servir de plante verte, non merci comme vous le voyez, j'en ai déjà une. Maintenant retourner travailler.
Je souffle en me rappelant cette scène qui s'était passée ici, devant dans ce bureau et un léger agacement fait surface. Je claque donc la porte et prends mes affaires avant de rentrer à l'appartement.
Je retrouve Alex allongé sur le canapé devant la télé. Il m'avait manqué, mais en ce moment les choses sont un peu tendues entre nous deux. Le fait que mr.Browlling se montre exécrable avec moi à des répercussions et je deviens moi-même désagréable avec les personnes autour de moi surtout Alex. Il insiste pour savoir pourquoi je suis comme cela depuis mon retour, et ce qui s'est passé durant le voyage car je ne lui ai rien dit. Je n'avais pas envie qu'il donne tort ou raison à Carla ou moi et surtout, je ne voulais pas lui dire qui est réellement l'homme pour lequel je travaille. Mais cela devient de plus en plus difficile de tout cacher et garder pour moi.
-Toujours pas décidé à me dire ce qui ne va pas ? Demande-t-il toujours concentré sur l'écran.
-Comme toujours, je te dis que tout va bien.
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Je ne suis pas qualifié [ Terminée ]
RomanceBethany Flayers est stéréotypement parfaite aussi bien mentalement que physiquement. Elle réussit tout, contrôle tout et a tout. Elle est qualifié de son diplôme de fin d'étude, de son permis de voiture et même de son brevet de secouriste. Elle e...