Je ne suis pas qualifié [ Terminée ]

Chapitre 20

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Je bouge un peu en m'étirant dans mes draps. Ma gorge est sèche et j'ai très mal aux pieds et à la tête. J'ouvre doucement les yeux et tente d'avaler le peu de salives qu'il me reste. Je me redresse en position assise dans mon lit et je ne manque pas de faire une petite grimace parce que tous mes muscles semblent endoloris.

J'ai dû faire un gros dodo.

Je ne sais pas l'heure qu'il est, mais le soleil est déjà levé et me brûle les yeux. Je grogne et me lève pour aller fermer les rideaux. Mes pieds rentrent en contact avec le plancher froid et apaisent un peu ma douleur. J'ai l'impression d'avoir le bruit d'un marteau et d'une pierre tapant dans ma tête et je passe ma main dans mes cheveux pour tenter de me calmer.

Je suis dans le flou total. Je ne réfléchis pas. Mon cerveau est bien trop embrumé pour ça. Je me contente d'agir et je me dirige directement sous la douche quand je remarque que mon ventre est sans dessus dessous. J'ai l'impression d'être malade, je tente de me souvenir de quelque chose, mais rien ne vient. J'ai la sensation d'avoir fait un plus long sommeil que La belle au bois dormant.

Je reste plus d'une demi-heure sous la douche et je constate que mes souvenirs s'arrêtent à hier après-midi. Après ça, j'ai fait un rêve bizarre comme quoi je me retrouvais au restaurant avec ma meilleure amie, mon patron et son ami. Je crois bien que ça a tourné au fiasco d'ailleurs et ce à cause de moi. Je rigole un peu même si très vite un goût amer me vient à l'esprit. La suite de mon rêve indiqué que finalement il y aurait peut-être quelque chose entre lui et moi. J'entends encore ses mots, cela sembler si réel "fait de beaux rêves, ma belle" il a vu juste. J'en ai fait un beau si seulement il savait que c'était lui mon rêve.

Je ressens un pincement au cœur quand je me remémore mon rêve et je sors de la douche. J'enfile une serviette autour de mon corps et je me penche pour ramasser mes vêtements au sol. Je retourne dans la chambre pour me changer et je me dirige ensuite vers le comptoir de la cuisine où je sens une étrange sensation, celle d'être observé. Je tourne la tête vers le canapé.

-Bon sang Alysson, qu'est-ce que tu fiches chez moi ?

-Nous devons parler. Assieds-toi.

Je suis surprise. Je n'avais jamais entendu Aly me parler comme ça et surtout je me demande pourquoi elle est dans mon appartement. Je repose le paquet de céréales et part la rejoindre dans le canapé. Je place mes mains sur mes genoux et j'attends qu'elle parle, son attitude me rend nerveuse.

-Il n'est plus question que ce qui s'est passé hier se reproduise à l'avenir, tu m'entends ?

Oui. Je ne l'entends que trop bien à vrai dire. Je me demande s'il s'agit bien de ce que je pense.

-Hier...soir ? Demandais-je pour être sûr.

-Oui, hier soir ! Tu te souviens de t'être donné en spectacle au restaurant, j'espère ?

Oh.Mon.Dieu. Trois petits mots qui résument la situation et ce que je ressens en ce moment. Tout semble se débloquer alors que depuis le début ce n'était pas un rêve. Je n'arrive pas à croire que j'ai pu le penser et même oublier Alysson. Je n'ai vraiment pas été à la hauteur hier soir et la soirée défile dans ma tête tandis que ma mine devient de plus en plus affligée.

-Je suis désolé, j'ai perdu le contrôle...

Je repense à ce que j'ai pu penser, à ce que j'ai pu dire et à ce que j'ai pu éprouver. J'étais en colère, tellement en colère que je le ressens toujours et c'est plus que déplaisant.

-Tu étais complètement saoule, Bethany ! Je sais que tu ne veux pas qu'on parle de Tu-sais-quoi alors ne me donne pas une raison de le faire.

-Cela n'a rien à voir ! M'emportais-je.