Je ne suis pas qualifié [ Terminée ]

Chapitre 31

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Je traine ma valise à bout de bras et mes talons commencent à me faire mal aux pieds. La chaleur est écrasante et mes cheveux me collent partout au corps. Je suis enfin arrivée aux Philippines, il était temps. J'ai dû passer à l'aéroport et prendre le premier vol et celui-ci a duré près de quinze heures avec une escale à Singapour. J'ai vraiment détesté ce vol et je me rends compte du privilège que j'ai eu de voler en jet avant. Il y avait de tout. Le bébé qui pleure, le gamin hyperactif, l'homme qui se croit à un concert de musique, celui qui ne fait que parler, un autre qui s'étale trop et mon préféré vomito. J'ai oublié le dragueur, celui qui vous aide à mettre et à enlever votre valise du compartiment, mais tout ça n'a plus d'importance maintenant.

Tout ce que je me dois de faire c'est retrouver Castiel.

Il m'a été dit par Anthony que les Browlling avaient des hôtels ici du côté de l'île de Palawan à El Nido. D'après ma carte, je suis à Manille qui est la capitale des Philippines. D'après les instructions d'Anthony, je vais devoir reprendre l'avion pour El Nido. Je m'en fais déjà une joie !

Bon sang, Castiel ! Une fois que je t'aurais retrouvé, tu vas m'entendre !

J'aborde un tricycle et je rejoins l'aéroport international de Ninoy Aquino pour rejoindre au plus vite El Nido. J'arrive à l'aéroport et je me presse de trouver l'accueil pour prendre un billet et je vais ensuite m'installer sur les chaises d'attentes. Les yeux dans le vague, la tête ailleurs, je vois un petit garçon avec ses parents en face de moi. Il doit à peine être âgé de cinq ans et il joue avec un ballon de basket, ses parents ont l'air éreintés par la fatigue. Le petit ressemble énormément à son père et je me mets à penser à Alysson et son bébé. J'aimerais le voir grandir ce petit, mais j'aimerais aussi accomplir ma vie. Je travaille si dur et depuis si longtemps que si je ne le réalise pas, je considérerais cela comme un échec. D'un autre côté, il y a Castiel. Il m'a conduit à remettre en question tout ce que je voulais et aujourd'hui je ne serais pas capable de lui donner une réponse parce que je ne la sait pas où que je ne veux pas le savoir.

Je manque de rater l'appel pour mon vol, mais le petit garçon m'interpelle en regardant la tête penchée le billet que je tiens dans ma main.

-C'est ton avion !

Ses petits yeux s'écarquillent et sa bouche forme un rond. J'entends en fond l'appel pour mon vol et je me relève avec un sourire pour l'enfant. La main sur la poignée de ma valise, j'attrape mon sac et j'ébouriffe les cheveux bruns du petit devant le regard tendre de ses parents.

-Oui merci, p'tit gars.

Je rejoins la zone d'embarquement et adresse un sourire à l'hôtesse de l'air avant de montée dans l'avion. C'était un de mes choix de carrière, j'aimais les voyages et j'avais plus que tout envie de partir, je ne comptais pas avoir de famille avant très longtemps alors je pouvais me permettre ce mode de vie. Puis ma passion pour l'écriture m'a rattraper et j'ai décidé de combiner les deux. Au final, j'ai visé plus haut, plus grand, plus loin mais encore faut-il avoir les épaules pour et l'envie. Ai-je encore l'envie ? Castiel est tombée comme un cheveux sur la soupe et pourtant dans mon monde à moi, ça a été un véritable tremblement de terre et j'ai été ensevelli sous les murs bien fabriqués de ma vie.

Je continue ma progression dans l'avion en avançant en pas de côté comme un crabe et je trouve mon siège, une fois encore, je suis entre deux personnes. Je me charge de mettre ma valise au-dessus, je n'allais pas l'enregistrer juste pour ce vol et une unique valise. J'ai pris le strict nécessaire et beaucoup de "au cas où". Je m'installe prudemment entre les deux hommes en essayant de me faire aussi petite et fine que possible. L'homme dodu à ma droite dort déjà avec son casque autour de son cou qui l'enserre et celui à ma gauche semble dans ses pensées en regardant par le hublot. Je tente de retirer son journal qui glisse vers moi et nos mains retiennent en même temps le papier. Il se tourne alors vers moi d'un air surpris.