Chapitre 13

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Je le laisse faire, je suis comme paralysée. Paralysée par les courants électriques qui traversent mon corps quand il me touche. Son regard est plongé dans le mien et je ne peux pas le détourner, c'est comme s'il m'ordonnait de le soutenir. Toujours des ordres ! Je ne veux pas que ça aille plus loin, ça ne peut pas, mais pourtant, je ne fais rien pour l'empêcher. J'ai l'impression d'être décomposé en deux parties, l'une d'elles veut se laisser aller dans ses bras et l'autre préfére courir loin d'eux. Je ne sais pas ce que je dois faire, si je le laisse faire qu'arrivera-t-il ensuite ? Cela pourrait être une énorme erreur et avoir un impact colossal, mais si je le repousse, il pourrait mal le prendre. Puis-je prendre le risque de blesser une fois de plus son orgueil ? J'aimerais arrêter de réfléchir, mettre mon cerveau en pause et agir sans penser aux conséquences. Mais je ne peux pas, je ne suis pas comme cela, pas comme Carla. À ce nom, je fronce les sourcils et le courant qui sembler me traverser tout le corps comme de la lave semble s'être transformé en glace. Il l'a embrassé ! Il l'a embrassé et à cause de lui, j'ai perdu mon amie. J'ai abdiqué au moindre de ses ordres pendant deux semaines, tout ce qui s'est produit et entièrement de sa faute ! D'un geste vif, je me retire de sa poigne et ses yeux s'écarquillent de surprise, il tente de faire un pas vers moi, mais je me recule contre la paroi de l'ascenseur. Je n'arrive plus à supporter son regard ou plusieurs émotions si mélange. J'arrive au moins à en distinguer trois ; la surprise, la peur et la tristesse. Mais il est hors de question que je culpabilise, je n'ai pas à le faire et puis cela est mieux pour nous deux. Il vaut mieux en rester là.

-Je ne peux pas. Je suis désolée, mais je ne peux pas vous embrasser.

Je relève la tête vers lui et je rougis d'embarras en annonçant clairement ce que nous nous apprêtions à faire. Mes yeux détails tous les traits de son visage pour déceler ses premières émotions et quand je vois ce qui y passe, je commence à me sentir claustrophobe, je faut que je sorte d'ici et vite. Comme réponse à mes prières, le bruit de fin de l'ascenseur retentit et les portes s'ouvrent. Mon regard dévie vers celle-ci et revient sur mon patron, il fait de même et chacun attend que l'autre ne bouge ou ne dise quelque chose. De mon côté, ma voix ne répond plus et mon corps lui, ne cherche qu'à fuir, mais le regard qu'il me lance m'en empêche. Il sait que je veux sortir en courant de cet ascenseur et ne plus jamais revenir, mais on dirait bien qu'il ne compte pas laisser faire ça. Il est comme un prédateur, un chasseur et moi, je suis un petit lapin sans défense. Il commence à s'agiter et commence à faire des pas lents dans ma direction. Je panique, non, on ne peut pas, je ne peux pas. Il ne faut pas que ça recommence, cette fois, je n'aurais pas la force de le repousser, en dépit de moi-même. Mon regard fait des allers-retours constant entre la sortie et lui, plus il le remarque plus il avance vite. Au dernier moment, je me décide à réagir avant de me retrouver complètement coincé, je tends mes bras et mes paumes rencontrent son torse. Je le repousse de toutes mes forces et je ne réfléchis pas une seule seconde avant de m'élancer dehors.

Je m'élance dans la rue complètement perdue. Que dois-je faire ? Où dois-je aller ? Et maintenant ? Je zigzague entre les passants et en pousse légèrement certains, mais j'avance si vite que leur plainte reste dans mon sillage. Je cours en plein milieu de la rue et je sens des gouttes sur mes joues, pourtant aucune pluie n'est à détecter et lorsque ma vue se brouille, je comprends. Je pleure sans savoir pourquoi, mon souffle saccadé commence à m'étouffer et mes jambes qui me dirigent, je ne sais où tremblotent. Finalement, cela cesse, du moins ma course. Je tourne la tête pour regarder où je suis et c'est dans un reflet que j'ai plus de réponses que j'en attendais. Tout d'abord, l'enseigne m'indique que je suis au Caf'cacao puis qu'Alex est bien en service et enfin que je ressemble à une folle. Je pousse la porte et entre, je me dirige vers le comptoir et une plainte sort de ma gorge comme un grognement. Alex se retourne et son visage me montre sa surprise à me voir ici dans un tel état.

Je ne suis pas qualifié [ Terminée ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant