Je ne suis pas qualifié [ Terminée ]

Chapitre 27

🌸

-On est bientôt arrivé ?

Mon charmant petit ami souffle une fois de plus et tente avec toute sa patience de me faire entendre raison et de me relaxer.

-Bethany, tu m'as demandé ça il y a deux minutes et la réponse n'a toujours pas changé ; non.

Il pose sa main sur ma cuisse quand il remarque la grimace de peur et d'angoisse qui se lit sur mon visage. Ainsi que mon éternel pli au milieu des deux sourcils.

-Calme-toi. Je suis sûr que tout va bien.

Nous avons appris la nouvelle tôt ce matin. Anthony a appelé Castiel et lui a dit qu'il se trouvait à l'hôpital. Alysson avait des complications avec le bébé alors ils sont partis pour l'hôpital. Je n'ai aucune nouvelle d'elle et je suis dans l'attente de notre arrivée à Paris ainsi que d'une sonnerie de téléphone. Je n'ai pas hésitée une seule seconde et j'ai dû dire à Castiel que je partais, mais il a tenu à m'accompagner alors nous avons écourté le voyage. Je me souviens encore d'avoir fait les bagages à la va vite et faisant juste des demis au revoir à la famille de Castiel.

Nous sommes maintenant dans la voiture sous un temps de pluie qui masque le panneau de direction à l'entrée de l'autoroute. Il pleut à torrents et les essuies-glaces ne sont pas assez rapides pour nous permettre d'avoir une assez bonne visibilité pour ne serait-ce apercevoir les autres véhicules sur la bretelle. En plus de cela, quand nous avons quitté la Normandie, nous avons pu constater le changement immédiat de la température et l'on se gèle complètement. Castiel active le chauffage et passe une main à l'arrière pour prendre son manteau.

-Mets-le sur toi. Tu es glacée.

J'acquiesce sans vraiment écouter et je me regarde dans le rétroviseur. Effectivement, mon teint est pâle, mon nez tout rouge et mes lèvres deviennent bleuâtres. Pourtant, tout cela n'a pas la moindre importance, tout ce qui en a c'est Alysson et le bébé. Nous pourrons bientôt savoir s'il s'agit d'une petite fille ou d'un petit garçon et nous avons déjà repéré et acheté quelques trucs pour bébé dans les magasins. Elle a pensé à quelques prénoms, mais rien de très concret parce que tout lui plaît. Elle va me désigner comme la marraine et j'ai déjà hâte de connaître ce petit être. J'ai hâte, mais je ne suis pas pressé au point qu'il arrive maintenant. C'est beaucoup trop tôt. Je culpabilise de l'avoir laissé. S'il elle est avec Anthony c'est qu'il sait et où est passé Alex ?

Je gigote un peu, j'ai trop de questions en tête et tout devient inconfortable. Tout ça n'est pas important. Je veux juste m'assurer de la santé des deux et voir Aly. Castiel m'interpelle et lève le doigt vers un grand panneau en face de nous. Paris. Il faut encore une bonne demi-heure le temps de rejoindre le centre puis l'hôpital et de trouver une place de stationnement. L'angoisse monte, Anthony a dit que ce n'était pas très grave, mais je sais qu'Aly a pu lui demander de ne pas m'inquiéter.

Aussitôt sorti de la voiture, je m'élance en courant sous la pluie vers l'hôpital. J'entends Castiel m'appeler et je jette un coup d'œil en arrière pour le voir habiller de son manteau et protéger par un grand parapluie gris métallisé. En cet unique fragment de seconde, je manque de me faire renverser par une voiture et je me rattrape les deux mains sur le capot. Je fais un signe au conducteur et à Castiel pour dire que je vais bien et je continue sur ma lancée. J'arrive complètement trempée et dégoulinante dans le hall, les cheveux bouclant et collés à mon visage en cherchant frénétiquement l'accueil.
-Bonjour, Alysson Dubois, s'il vous plaît ?

Malgré mon angoisse et mon empressement, j'essaie de rester courtoise et d'avoir l'air un minimum sereine. La femme d'un certain âge de l'autre côté du comptoir fait aller ses petits doigts sur les touches de l'ordinateur.