Je ne suis pas qualifié [ Terminée ]

Chapitre 17

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La voix annonce l'arrivée du train et j'attends impatiemment avec les autres passagers que les portes s'ouvrent. Valises en main, collée contre les autres, je suis en retard pour mes cours à la fac. Ce qui me prouve à quel point mon retour à Paris est réel. À cause des arrêts répétés, nous avons pris du retard et tout le monde semble assez agacé de ce contre-temps. Les portes s'ouvrent et je suis une des premières à m'élancer pour sortir, je n'ai pas de temps à perdre. Aussitôt, je sors de la gare et attrape à toute vitesse un taxi parisien. Il me dépose en bas de l'appartement et m'aide à sortir mes valises du coffre, je lui dis de m'attendre quelques minutes et je monte les escaliers au pas de course les bras chargés de bagages.

J'ouvre la porte et laisse tout en plan au milieu du salon pour ne prendre que mes cours et redescendre immédiatement. J'arrive à atteindre l'amphi et je repère Meredith dans la salle, je passe entre les rangées pour la rejoindre. Nous nous saluons et j'essaie vite fait de repérer si Carla n'est pas dans le coin.

-Elle ne vient plus. Réponds Meredith ayant compris mon manège.

-Oh.

Voilà la seule chose que je peux dire. J'aimerais avoir l'occasion de la revoir pour pouvoir m'expliquer avec elle. J'ai peut-être réagi excessivement et il est vrai que je n'ai pas vraiment cherché très loin pour l'accuser, mais elle est mon amie et elle me manque. Nous avons une réaction d'enfant toutes les deux, ce n'était pas vraiment malin de ma part.

-Ouais. À ce qu'il paraît, elle aurait rencontré un mec assez fortuné et se serait barré pour le suivre aux quatre coins du monde.

Meredith ne prend pas de pincette et ses yeux au ciel m'indiquent qu'elle n'apprécie pas vraiment tout ça. Peut-être qu'elle s'en fait pour elle, c'est aussi son amie. Ou bien, elle trouve ça complètement idiot.

-C'est complètement idiot, a-t-elle au moins réfléchi ? Elle m'a appelé et ma dit qu'elle partait vivre une dolce vita. Elle m'a également fait part de votre dispute...elle ne m'en a pas dit beaucoup, rassure toi...

Je souris un peu, Meredith est une vraie gentille ce qu'on ne remarque pas souvent à cause de sa franchise. Mais je sais aussi reconnaître une fausse confidence ou du moins son ironie.

-Elle t'a tout balancé, pas vrai ?

Meredith me fait comprendre que c'est le cas et je sors mes affaires en soufflant. Bien sûr, entre Carla et moi seulement une deux nous deux peut se comporter en enfant parce que l'autre en est déjà une tout simplement et j'imagine bien le côté pimbêche de Carla ressortir pour railler sur moi.

-Écoute, tu n'as écouté que ça version de l'histoire.

-Je sais, mais ce n'est pas la peine de me donner la tienne. J'imagine très bien ce qui a pu se passer. Je sais comment est Carla et elle n'aurait pas dû faire ça.

Je la regarde et souri. Bon sang, j'apprécie vraiment cette fille.

Nous nous concentrons sur le cours et je lui propose de se retrouver à la fin de notre dernière heure pour discuter et réviser au parc. Il me reste encore deux cours de trois et deux heures avant de terminer et je n'arrive vraiment pas à me concentrer. Je n'arrive pas à croire que Carla est vraiment suivie un inconnu et a tout laissé derrière elle. J'avoue avoir un petit sentiment de culpabilité, on peut se dire que je l'ai poussé dans les bras d'un autre et peut-être poussé à fuir. Cette pensée me retourne l'estomac et je décide de l'appelé un peu plus tard.

Une fois les cours finis je me dépêche d'appeler Carla avant que Meredith n'arrive, mais celle-ci reste sur répondeur. Je souffle et raccroche quand Maredith arrive derrière moi.