Chapitre 14

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🌸

J'étais enfin arrivée...à destination de mon lit. Je m'affale dessus et m'imprègne de l'odeur de lessive de mes draps, cette odeur m'a toujours manqué. J'ai l'impression d'être passé à travers une tornade. Alex semblait dépité quand je lui ai annoncé que je partais le soir même, à l'instant pour le bout le plus au sud du pays. Je jetais mes affaires dans ma valise pendant qu'il tentait de me résonner, mais je ne voulais rien entendre. Nous, nous sommes finalement dit au revoir après m'avoir accompagné jusqu'au taxi et j'ai directement pris le vol qui partait. Je suis arrivée ce matin, tout sourire devant la porte, mes valises en main. Comme je m'y attendais maman ne l'a pas très bien prit, elle n'aime pas l'imprévu même pour voir sa fille en revanche Cassandra, elle s'est jetée dans mes bras. J'ai monté mes valises dans mon ancienne chambre et me voilà. On toque à ma porte et je me relève en entendant la voix de ma sœur, je m'assieds sur le lit et lui fait signe de me rejoindre en ouvrant mes bras. Elle accourt et vient s'y réfugier.

-Tu m'as manqué Bethi.

-Toi aussi, tu m'as manqué Cassi. C'est fou ce que tu as grandi, dit moi maman ne te mène pas trop la vie dure hein ? Demandais-je en appuyant mon menton sur sa tête.

-J'ai vu pire. Mais parle-moi de toi, de ta vie comment c'est ?

Elle se décolle et se redresse à coté de moi, ses grands yeux bleus sont pétillants et cette lueur d'espoir manque dans les miens. Si seulement elle savait, que dois-je lui dire ?

-C'est pas mal. Dis-je en souriant, je remets en place une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Tu sais qu'Alex adorerait te rencontrer.

Alex ne connaît pas ma famille à proprement parler. Ils ne les a jamais vues, mais leur a parlé plusieurs fois au téléphone. Il s'est d'ailleurs fait plusieurs longues conversations au téléphone avec ma sœur et ils ont fini par devenir amis.

-Moi aussi ! Tu aurais dû l'amener. Boude-t-elle.

-Il ne pouvait pas désoler, chérie. Et maman n'aurait pas apprécié.

La voix de ma mère résonne dans la maison comme avant et une impression désagréablement familière me fait frissonner. Je me rends compte que ma sœur me fixe et elle se rapproche doucement de moi.

-Toi aussi, tu le sens ? Me demande Cassandra.

Ça lui fait le même effet que moi et ça me fait mal au cœur. Je ne veux pas qu'elle regrette le passé, qu'elle soit nostalgique. Je ne veux pas qu'elle associe quoique ce soit à de la douleur et encore moins le passé.

-Oui, mais oublie ça d'accord ? Demandais-je avec un petit sourire.

Elle hoche la tête et nous nous levons toutes les deux pour nous diriger vers le séjour où le repas est prêt. Après toutes ces années ma mère a conservé la même place. Je vois Cassandra faire de même et je souffle discrètement en prenant place moi aussi. Difficile de passer à autre chose, de ne rien associer si les choses ne bougent pas. Tout est exactement pareil à une exception : une place est maintenant vide. Je jette un coup d'œil à cette place et je ne sais trop quoi penser, ma mère le remarque et me ramène à elle en prenant un verre de vin.

-Alors comment se passent les études ?

La voilà dans toute sa splendeur Félice Flayers, cette femme blonde comme les blés, bouclé à l'Anglaise, des yeux d'un bleu ciel, mais aussi froid qu'un lac gelé et surtout l'esprit pratique. Évidemment, ma mère ne pouvait qu'être sans émotions, mais j'ai malgré ça un grand respect pour elle. Je ne peux pas non plus nier qu'elle n'ait pas toujours été comme ça, si froide et rigide.

Je ne suis pas qualifié [ Terminée ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant