Chapitre 28

8K 522 27
                                    

🌸

Avril ne te découvre pas d'un fil. J'aurai peut-être dû y penser avant de partir en débardeur au boulot. Surtout que les gens dans la rue me regardent assez bizarrement. Je comprends, je suis la seule fille capable de me ramener en jupe et débardeur début Avril. Pourtant c'est quelque chose que je lâche très rarement. J'adore l'ensemble jupe / petit haut et talon ce sont des éléments indispensables pour moi. Je me sens plus femme, plus forte dans le monde du travail comme ça. C'est peut-être débile, mais pour l'instant c'est tout ce que j'ai.

Sauf que voilà. En ces mois encore froids, j'aurais pu faire un effort. C'est d'ailleurs ce que pensent Aly et Meredith avec qui je fais les boutiques pour le bébé. Après leur avoir raconté toute l'histoire rocambolesque de ma vie, elles ont décidé de s'attarder sur mes sentiments pour mon boss. Parce que oui, voilà ce qu'elles m'ont dit. Elles ont raison, c'est mon boss et j'ai peur d'oublier cette ligne de conduite que je tente de conserver depuis le début de notre relation. Cela va faire un mois que nous sommes ensemble et il m'emmène dans un endroit bien particulier demain pour fêter ça. Je trouve ça dingue que ce soit mes amies qui aujourd'hui me le rappellent alors qu'avant elles me jetaient dans ses bras. Pourtant, j'ai n'ai pas besoin qu'elles me le rappelle, je sais qui il est et où cela mène. Mais comme je l'ai déjà dis, je veux juste profiter du moment présent. Je ne peux pas leur expliquer pourquoi, je ne peux le dire à personne. Je sais seulement que je vais faire de gros dégâts.

-Tu angoisses ?

Je me retourne vers Meredith pensant qu'elle a pu lire dans mes pensées et je me rends compte qu'elle engage une discussion avec Aly.

-Du fait d'avoir un bébé et de l'élever seule ? Carrément. Je n'aurais jamais cru avoir d'enfant. Tu moins pas si jeune.

Je lâche le petit bavoir pour bébé et je prends le bras d'Aly pour la tourner vers moi.

-Eh, tu n'es pas seule. On est là, on élèvera cet enfant tous ensemble.

Meredith me donne raison pourtant je vois qu'Alysson ne bronche pas et quand elle finit par le faire, elle se contente d'un petit sourire avant de tourner la tête. Quelque chose ne va pas, je l'ai vu dans ses yeux. Elle ma regardé d'une manière. De notre manière quand l'on sait quelque chose et que nous mentons à l'autre. Celui qui signifie que l'autre en sait plus que nous-même sur la chose. Je préfère laisser passer pour l'instant, peut-être que je me fais des idées.

Nous continuons à parcourir le magasin tout en faisant une liste de naissance. Alysson a prévenu ses parents pour sa grossesse. Heureusement pour elle, ce sont les plus douces et gentilles personnes que je connaisse. Si moi je tombais enceinte, ma mère m'enterrait. Je chasse cette pensée de ma tête, c'est trop bizarre et ce n'est pas encore de mon âge. Je réalise que Castiel vient de fêter ces vingt-trois ans. J'ai toujours tendance à oublier son jeune âge. Mon Dieu, il faut aussi que j'arrête de penser à lui.

-On devrait commencer à acheter quelques trucs.

Meredith se retourne vers nous avec le carton d'un lit parapluie blanc d'après la photo. Wouah, ça va être serré. Nous n'avons déjà pas de place dans l'appartement.

-On l'a déjà fait.

Aly continue à se promener sans prêter attention à Meredith et je reste planter là à regarder les deux filles échangées leur avis. Je suis figée. Qu'est-ce que je fous là ? Ce n'est pas dans mon plan ! Je ne devrais pas faire les boutiques pour bébé ou m'angoisser parce que nous n'aurons plus de place pour bouger à l'appartement. Je devrai sortir en boîte avec mes amis ou être en train de réviser mes cours. Pourtant, je suis là à tenir un biberon dans les mains et à penser à quel genre de cadeau je pourrais offrir à mon boss pour son anniversaire. Je réalise que je suis cloué au sol par la peur.

Je ne suis pas qualifié [ Terminée ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant