Chapitre 22

8.9K 569 12
                                    

🌸

-Dépêche-toi un peu où je pars sans toi !

-Hors de question ! J'aimerais bien t'y voir toi. Ce n'est pas de ma faute si mes pieds ont gonflé.

Alysson ne cesse de ronchonner car elle n'arrive pas à mettre ses talons tandis que je ronchonne à la porte en l'attendant. C'est enfin la soirée de gala et Alysson à tenue à m'accompagner, plus pour Anthony que pour moi.

-Oh, je te rassure ; il n'y a pas que tes pieds qui ont gonflé et tu es toi-même gonflante !

La jeune femme fait quelques pas avec une unique chaussure aux pieds et s'accroche à la chaise pour pouvoir enfiler l'autre. Forçant le passage pour mettre son pied boudiné, elle me rejoint à l'entrée en boitillant et je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel.

-C'est ridicule, tu ne vas pas rester toute la soirée comme ça ! Pourquoi ne mets-tu pas des chaussures plates ?

-Pour ne pas gâcher mes chances avec Anthony, peut-être ? Dit-elle ironiquement. Je veux être sexy.

Elle se regarde dans le miroir accrocher au mur à côté de l'entrée et passe une main dans ses cheveux. Je me retourne et me place derrière elle, tout en parlant, je la regarde dans le miroir.

-Une femme enceinte de cinq mois, il n'y a rien de plus sexy ! Dis-je aussi ironiquement qu'elle.

-Ça, il ne le sait pas.

Je tourne la poignée de la porte d'entrée et l'ouvre tout en poussant Alysson par l'épaule avec ma main où ma pochette blanche menace de tomber.

-Tu as raison. Au pire, il se dira que tu es juste grosse.

La grosse femme enceinte me donne un coup de pochette et passe la porte. Elle se dandine comme elle le peut avec ses chaussures trop serrées et sa robe beaucoup trop large pour cacher son ventre. Elle ressemble à une meringue, une meringue bleue et je ne peux m'empêcher de ricaner, ce qui me vaut un regard noir.

-Aller, c'est parti.

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

J'ouvre la portière de la voiture et sors assez respectablement. Je remets en place quelques mèches de mes cheveux blonds qui volent avec le vent frais de la soirée et je regarde autour de moi. Quelques petites, mais larges marches en marbre précèdent la double porte de l'entrée où un réceptionniste attend. Quelques personnes sont là à fumer et discuter en petit groupe. Le jardin est magnifique ; des tas de fleurs bordent l'allée et deux petites statues sont placées de chaque côté de l'entrée. L'une représente un ange jouant du violoncelle, l'autre à une flûte. Je m'apprête à avancer sur les graviers pour rejoindre l'entrée quand la voix de mon amie m'apprend que je l'ai oublié.

-Bethany ! Rugit-elle. Tu es dans la lune ou quoi ? Tu ne m'entends pas te demander de l'aide pour sortir de cette foutue voiture.

Alysson est toujours assise, les jambes en dehors de la voiture, mais pas encore au sol et les deux bras cherchant activement dans le vide une prise à laquelle s'accrocher. Je lui prends les bras et tire pour l'aider à sortir, mais elle est bien coincée.

-Désolée, j'admirais, c'est tout.

-Oui, ben, tu ne veux pas non plus m'admirer pendant que tu y es !

Alysson devient de plus en plus chiante, peau de vache, sarcastique et méprisante au fur et à mesure que sa grossesse avance. Au départ, je laissé faire, mais maintenant je n'hésite plus à lui renvoyer la balle. Je garde ses mains dans les miennes, mais j'arrête de tirer et la regarde blaser.

Je ne suis pas qualifié [ Terminée ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant