Je ne suis pas qualifié [ Terminée ]

Chapitre 10

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Je bouge lentement, chaque muscle de mon corps me fait mal et ma tête semble peser une tonne. Néanmoins, je réunis mes dernières forces et relève la tête des draps pour respirer, très mauvaise idée : ma vue est floue et j'ai l'impression que tout bouge autour de moi. Je bouge mon corps pour me retrouver étendu sur le dos, en étoile de mer. Plus jamais je ne boirais ! J'ai l'impression qu'on m'a roulé dessus avec un camion, qu'un troupeau d'éléphants est passé sur moi et que pour finir le travail un marteau-piqueur et un pique vert se sont attaqué à ma tête. Je reste quelque temps essayant d'ouvrir les yeux et de distinguer nettement le plafond, comatant dans mon lit. Petit à petit, la brume de mon esprit se lève, le voile posé sur mes sentiments s'estompe et tout me revient comme une balle de pistolet qu'on m'aurait tiré en plein cœur. Un réveil brutal. Qu'est-ce qui s'est passé ? Je me souviens que la soirée n'avait pourtant pas trop mal commencé jusqu'au moment où Carla à débarquer et n'a cessé de s'accrocher au bras de Br'Apolon. Je me souviens être allée au bar, avoir bu plus d'un verre avec un certain Jules ou Ian, je crois, avant de finir par partir et là...Bordel mon patron a embrassé mon amie.

D'un coup, j'ouvre les yeux en grand et saute du lit avant de courir à toute vitesse vers la salle de bains pour me dépouiller de tout l'alcool ingurgité et sûrement aussi du dégoût que m'a provoqué la vision des deux êtres s'embrassant. Je tire la chasse d'eau une fois finit et reste quelques instants agenouillée et appuyée contre la lunette des toilettes. Je n'ai même pas retiré mes vêtements de la veille. Je me relève chancelant encore un peu et me regarde dans le miroir. J'ai une mine affreuse, mon rouge à lèvres ou plutôt ce qu'il en reste est étaler sur mes joues et autour de ma bouche, mon mascara à un peu coulé et mon fard à paupières s'est fait la malle sur mon front, original.

Je soupire et enlève mes vêtements avant de passer sous la douche. J'ouvre le robinet et passe directement ma tête dessous pour me rafraîchir les idées et me débarbouiller. Je colle mon front contre le mur et laisse l'eau agir comme soin, les événements de la soirée deviennent de plus en plus précis dans mon esprit et je distingue clairement avoir bu de la vodka, beaucoup de vodka avec un sosie de Christian Grey. J'espère au moins que personne ne m'a vu dans cet état. Je me savonne ensuite tout en pensant à ce que je vais bien pouvoir faire, car il est clair que je ne suis pas prête à faire face à aujourd'hui. J'aimerais rester dans cette douche pour le restant de ma vie. Comment dois-je agir ? Dois-je faire comme si je n'ai rien vu ? Est-ce que Carla va m'en parler ? Question idiote, je connais Carla, bien sûr qu'elle va me le dire ! Est-ce que c'était juste un baiser comme ça ou bien plus ? Et puis pourquoi ça m'obsède ? Je devrais être en train de me plaindre de mon irresponsabilité et de mon corps qui me fait souffrir pourtant à l'esprit, je n'ai que leur baiser qui repasse en boucle dans ma tête. De plus même si mon corps semble se détendre avec l'eau mon cœur lui fait le contraire, petit à petit une vague de colère m'envahit. Car je le sais, si j'ai bu, c'est de sa faute ! Il m'a laissé seule à cette soirée, et qu'est-ce qu'il fait au lieu de m'aider ? Il va aider Carla à faire un lavage buccal, ça son dentiste aurait pu s'en charger ! Ce n'est pas possible, je ne peux pas rester comme ça, il faut que je pense à autre chose, il me faut de l'air et une aspirine.

Je sors de la douche, m'habille d'un peignoir et rejoins la chambre quand je remarque l'heure sur le réveil ; dix heures. C'est étrange que Mr.Browlling ne m'est pas réveillé, nous devions nous lever à huit heures. Peut-être bien qu'il ait vu mon état et a préféré me laisser dormir ? Quelle horreur ! Ou peut-être bien qu'il ait couché avec Carla après mon départ et qu'il est épuisé ? Ouais voilà, ça doit sûrement être ça ! Je m'habille et je descends dans le hall avant de demander la restauration. Je prends tranquillement mon petit déjeuner avant de remonter dans la chambre faire ma valise, le départ est prévu pour dix-sept heures. Alors que je commence à empiler à la va-vite mes vêtements dans ma valise, j'entends mon téléphone vibrer sur les draps. Sans surprise, c'est Carla qui m'appelle, elle veut sûrement me faire part de sa soirée avec mon patron. Sans entrain et en levant les yeux au ciel, je décroche.