Le pire est passé. Adrian n'est plus de ce monde, il a eu ce qu'il méritait. Emy va s'en sortir mais pour le moment je ne peux pas la voir, je veux que tout cela se termine et que nous oublions le passé ensemble mais ça ne va pas être simple pour elle. Je bouge ma jambe nerveusement, attendant que le médecin vienne me voir. Je déteste les hôpitaux, l'endroit est si triste et le décor fout les frissons. Cette odeur de trop propre et de désinfectant pour les mains me donnent la nausée. Je m'accoude sur mes genoux, fixant le sol quand une voix s'adresse à moi :
– Monsieur Olson ? Vous pouvez la voir mais elle est entrain de dormir, elle a besoin de beaucoup de repos.
– Ça ira, merci.
Je suis le docteur jusqu'à la chambre d'Emy qui se trouve tout au fond du couloir à gauche, il me laisse devant et quitte les lieus avant même que je ne pénètre dans la pièce. Je l'observe par la vitre, elle est là, allongée sur ce lit d'hôpital et je ne sais comment je vais m'y prendre. Je souffle un bon coup et ouvre la porte. Le silence règne, pas un bruit sauf ceux de mes pas qui avancent doucement vers le fauteuil près de son lit. Je m'assieds et l'observe dormir, elle est si jolie. Ses lèvres ont l'air sèches et abîmées par le froid. Sa peau est très blanche et je suis content de voir qu'elle tient une respiration constante. Je pose ma main sur la sienne et décide de lui dire tout ce que je pense, même si elle ne m'entendra pas. J'ai besoin de vider mon sac. Je me suis bloqué, retenu pendant des années de lui dire tout ce que je ressentais et maintenant mes paroles débordent et il faut que j'ouvre les vannes. C'est la dernière chose à faire sinon je ne supporterai pas le fait de me dire que j'ai pu laisser passer ma chance.
– Je suis content que tu t'en sois sortie, Emy. J'avais peur de te perdre... je t'ai défendu. Adrian n'est plu de ce monde désormais. Je l'ai... tué... il m'a placé un couteau sous la gorge alors le tuer était la dernière solution, je me suis battu pour la première fois de ma vie. Bizarre non.. ?
Je lâche un faible rire et m'arrête de parler quand elle tourne sa tête vers la fenêtre, et bouge un peu, restant dans son sommeil.
– Je te raconterai plus en détails quand tu te réveilleras, je sais que tu vas me poser mille et une questions... je suis désolée de tout ce qu'il a pu t'arriver avec ce type, j'aurai dû te retenir, t'empêcher d'aller le voir mais tu es têtue quand même. Je voulais simplement éviter une dispute entre nous, peut-être était-ce égoïste de ma part ?
Une vague de sentiments monte en moi et m'inonde. Je ne peux empêcher mes larmes de couler car tout est de ma faute, c'était mon rôle de la protéger, je l'avais promis à son frère.
– Emy... j-je... Je suis amoureux de toi. Avoué-je en bafouillant. Depuis qu'on est gosse j'ai toujours voulu t'embrasser, te serrer contre moi, te garder à mes côtés. Tu ne te rends pas compte du mal que tu me faisais quand tu me racontais tes différentes conquêtes d'un soir...
POINT DE VUE DE EMY.
J'entends une voix familière au loin dans mon sommeil. J'ouvre légèrement les yeux avec le peu de force que j'ai et ne trouve pas le courage de me tourner vers Mael alors je l'écoute parler.
– Emy... j-je... Je suis amoureux de toi. Bafouille-t-il. Depuis qu'on est gosse j'ai toujours voulu t'embrasser, te serrer contre moi, te garder à mes côtés. Tu ne te rends pas compte du mal que tu me faisais quand tu me racontais tes différentes conquêtes d'un soir...
Il marque une pause et mon cœur tambourine dans ma poitrine. Mael est amoureux de moi ? Vraiment.. ?
– Quand tu m'as embrassé à la soirée de Gigi, je crois que je n'ai jamais été aussi heureux de ma vie, c'était comme une explosion de bonheur... Mais je savais très bien que tu n'allais pas t'en souvenir et ça n'a pas loupé. Malheureusement ça ne comptait pas pour toi, ce n'était qu'un baiser parmi tant d'autre mais pour moi, il comptait énormément.
J'ouvre les yeux et la lumière passant à travers la fenêtre m'éblouit. Mael ne remarque pas que je me réveille doucement alors je demande au peu de force qu'il me reste de m'aider à sortir les quelques mots que j'ai envie de lui dire :
– Tu y a vraiment cru.. tu as vraiment cru que je ne me souvenais pas de ce baiser.. ? Lui demandé-je à voix basse.
Je tourne ma tête vers lui et il ouvre grand les yeux, surpris de me voir réveillée. Il se rapproche un peu plus et enlace sa main dans la mienne, me faisant comprendre du regard que je dois continuer.
– Mael... depuis des années je me cache derrière moi-même. Ce n'est pas vraiment mon comportement...
– Q-Quoi.. ? Que veux-tu dire ?
– Si je sors avec autant de garçons c'est pour m'éviter de me faire du mal à moi-même, me rappelant que je ne pourrai jamais être avec toi.
À mes mots il détache sa main de la mienne et se lève. Sans dire un mot, il marche vers la fenêtre et reste silencieux. Il court sa main dans sa chevelure blonde et je l'observe. Je l'ai dit. J'ai fait la chose que je ne pensais jamais faire. Lui dire que je l'aimais. La vérité est sous ses yeux, il a tellement été habitué à mon caractère et mon comportement qu'il ne doit pas me croire. Oui, je suis amoureuse de Mael depuis que suis je gamine, tout comme lui et je pensais que jamais je ne pourrais sortir avec lui, que lui de son côté m'aimait seulement comme une meilleure amie, comme une sœur... Comment a-t-on pu gâcher autant d'années à se le cacher l'un l'autre ? Je n'en reviens pas.
– Dis quelque chose... Soufflé-je très faible.
Il se retourne en laissant tomber son bras le long de son corps. Je le vois qu'à son regard il est abasourdi et n'en revient pas de la révélation que je viens de lui faire. À croire que c'est si choquant que cela ? Certes j'ai toujours été directe dans mes paroles, je suis sortie avec un nombre incalculable de mecs le temps d'un soir mais ce n'est pas le vrai « moi » je voulais simplement oublier cette sensation qui me pinçait le cœur à chaque fois que j'étais près de lui et l'effet qu'il pouvait me faire. Ça me fait extrêmement bizarre de lui dire tout cela. Avouer ces sentiments cachés depuis tant d'années, c'est comme une sensation de libération. J'ai lâché les rênes qui les tenaient depuis si longtemps, maintenant Mael les a en sa possession et je ne sais ce qu'il compte en faire.
– Tu es entrain de me dire que t'es amoureuse de moi depuis qu'on est petits ?
Je fais un hochement de tête et tourne le regard pour éviter de croiser le sien. C'est déjà assez gênant venant de moi d'avouer mes sentiments.
– Tu crois que je vais te repousser, Emy ?
– J-Je ne sais pas.
– Je viens de te dire que je t'aimais, pourquoi l'idée de te repousser te vient à l'esprit ?
– Peut-être pour ne pas briser notre amitié.. ?
– Elle n'est plus comme avant notre amitié depuis que tu as rencontré Adrian.
– Je suis désolée... c'est de ma faute, il m'a monté la tête contre toi.
– Oublions-le, recommençons tout à zéros.
Il s'approche du lit et se penche vers moi pour venir déposer un baiser sur ma joue mais quand il se redresse, je dépose mes mains sur ses joues et le rapproche de moi puis l'embrasse. Quand mes lèvres effleurent les siennes, mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je crois que je n'ai jamais embrassé un garçon avec autant d'émotions.
Il ouvre doucement les yeux quand nous arrivons à bout de notre baiser et s'assied à mes côtés.
– Je vais te garder à mes côtés jusqu'à ce que tu ailles mieux et je te promets de faire en sorte qu'il ne t'arrive plus ce qu'il s'est passé ces dernières semaines.
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Killer teacher
Fiction généraleL'histoire que je vais vous raconter est fictive. Elle sort tout droit de mon imagination mais je vais vous demander de vous mettre dans la peau d'Emy quand son point de vu fera surface dans le récit. C'est peut-être inventé mais je sais que des cho...