Chapitre 7

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Louis m’a acheté des médicaments. 

Trois comprimés par jours. C’est saoulant à la fin. Cela fait peut-être, un mois que j’en consomme. Je dois limiter les efforts physiques. Je fais moins de quintes de toux, ça c’est bien. Je suis rendue à une par jour environ. J’ai fais des tests avec docteur Burridge pour savoir si les médicaments vont détruire la tumeur ou non. Je vais le savoir ce soir. À vrai dire, je m’en moque un peu. Même royalement. Louis passe faire un tour à la maison chaque jour. Je trouve ça génial. J’en suis très reconnaissante et ça me fait du bien de savoir qu’il est là pour moi. Et j’adore être en sa présence, je me sens bien. Je ne me sens pas en fille malade qui a le cancer du poumon. Je me sens en fille normale, heureuse et… amoureuse. 

Je suis en train de manger un grilled-cheese avec mamie sur la terrasse. Il fait très beau. J’écoute les oiseaux chanter et laisse mes cheveux châtains volé par la brise fraîche. Mamie est sur sa fameuse chaise-berçante et fait un sudoku. J’entame mon repas et rentre aller porter la vaisselle dans le lave-vaisselle. Je ressors avec mes lunettes de soleil.

-Je vais prendre l’air, je reviens bientôt. Dis-je.

-À tout de suite chérie. Me dit grand-mère.

-Bisou.

Je marche jusqu’au deuxième coin de rue et va sous l’arche. Je vais où le saule-pleureur et m’assoit devant la tombe de maman. Je vois une vielle dame porter un bouquet sur une tombe et un jeune couple marcher dos à moi. 

-Salut maman. Il fait un temps splendide. Dis-je. Je m’approche de plus en plus de Louis. Nous tissons des liens serrés. À chaque instant que je le vois, mon cœur bat si vite… J’aurais tellement voulu te partager ces moments. 

Je prends une grande respiration par les narines en fermant les yeux.

-On est quitte, n’est-ce pas? Je te tue, tu me tues. 

C’est juste. 

Je replis mes genoux contre moi et m’appuis le menton dessus. 

-Je ne t’en veux pas, je t’ai bien fait la même chose. 

Je fais une pause.

-On se verra bientôt. Dis-je finalement en expirant. 

Je rampe vis-à-vis la tombe de papa.

-Allo papa. J’ai joué aux échecs avec Louis hier. Je me souviens comment tu adorais ce jeu. Tu connaissais toutes les failles pour avoir une victoire assurée. J’étais trop jeune pour que tu me les apprennes, mais tu me laissais toujours gagnée. 

Je souris en fixant le sol.

-Je me trouvais tellement douée. Mais à vrai dire, Louis m’a battu les trois parties. 

Je ricane.

-Ne sois pas fâché contre maman. Elle a bien droit à une vengeance. Ne lui en veux pas, car moi je ne lui en veux aucunement. Et c’est moi que ça concerne. 

Je m’approche de la tombe, si près que je peux sentir la froideur de la pierre sur ma peau chaude. J’y dépose un léger baisé et retourne à la maison. Je vois mamie, endormie sur sa chaise, son livre de sudoku déposé à l’envers sur sa cuisse. 

Mon rendez-vous est dans deux heures. Je décide donc de prendre une bonne douche pour m’aérer les idées. Je m’observe dans le miroir. J’ai maigris. Énormément. Ce doit être à cause des médocs. J’ai la peau blanche. On peut bien distinguer mes os sous ma peau. J’ai les joues creuses. J’ai l’air vraiment mal-en point. 

***

Je suis dans la salle d’attente avec Louis. La pièce est assez grande, aux murs blancs et au plancher de marbre. C’est plein. Il y a un homme qui n’arrête pas de tousser, une jeune fille en béquille, un vieillard qui somnole, une dame avec son nourrisson qui n’arrête pas de pleurer… Et moi, tenant la main de Louis, fixant la porte en espérant de voir docteur Burridge y apparaitre. 

Après maintes hallucinations, je vois enfin docteur Burridge m’appeler. Je regarde Louis, inquiète et il me fait un sourire rassurant. Nous suivons le docteur dans un couloir pour enfin entrer dans la même pièce bleue poudre. 

-Bonjour Romy. Dit-il. 

-Bonjour docteur. Dis-je.

-Nous avons les résultats des tests. La tumeur va très 

bien. Elle a diminuée de taille. 

Il me montre deux radiographies. Une des mes poumons avant les médocs et une après. Je ne vois pas très bien la différence. Je vois toujours un maudit point noir sur mon poumon.

-Mais malheureusement, les médicaments ne pourront parvenir à la détruire complètement.

Je hoche la tête. 

-Nous pouvons essayer la chimiothérapie. 

-Et sinon? Dis-je. Et si je ne fais pas de chimio? 

-Vous vivrez encore pour… six mois peut-être. Dit docteur Burridge.

Ok! Je meurs dans six mois. 

Vengeance *terminée*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant