Stockholm Syndrome Tome 1 [Harry Styles]

* C H A P I T R E : V I N G T - T R O I S *

Gemma vient de repartir. Il est un peu plus de vingt heures et la nuit est déjà tombée sur Londres. Olivia se dirige dans la cuisine et remarque pour la première fois Harry qui regarde par la fenêtre, l'air pensif. Elle s'avance lentement vers lui et lui touche timidement le bras pour le prévenir de sa présence. Le jeune homme n'a même pas réagi à ce contact ― ce qui la fait soupirer.

― À quoi tu penses ?

Les yeux du bouclé restent figés sur l'horizon.

― J'essaie de me vider la tête.

― Ça fonctionne ?

Il soupire.

― Pas tellement.

― Même après que Gemma soit venue ?

― Elle m'a fait rire, mais ça m'a pas apaisé.

― Je comprends...

La jeune Kane pose ses mains sur les épaules du brun.

― C'est quoi ton plan ? Je veux dire, comment on fait si la police...

― T'inquiète pas pour ça.

Sa prisonnière se sent mal à l'aise.

― J'ai jamais fait ça de ma vie, tu pourrais au moins m'expliquer.

― Tu verras bien quand et si l'occasion se présente.

Elle lève les yeux au ciel.

― Je sais pas si « occasion » est le bon mot.

― Bref, tu m'as compris.

― Et pourquoi tu veux pas me dire ?

Harry se retourne et pose son regard sur son interlocutrice.

― Parce que t'as peur et je veux pas t'inquiéter encore plus. J'ai été dans le même état que toi, je sais de quoi je parle. Je vois bien à ta tête et à ton comportement que tu paniques, ça sert à rien que je t'explique quoi que ce soit parce que ton inquiétude va s'empirer.

Olivia soupire bruyamment.

― Je veux pas prendre de risque. Déjà que tu dors pas bien...

― S'ils nous retrouvent et que je suis pas au courant de ton plan, je risque de tout faire foirer.

― Ça risque pas d'arriver, je te le promets. Si ça doit rater, ça sera uniquement de ma faute.

La jeune femme baisse les yeux. Harry lui prend fermement le menton et la force à relever la tête.

― Ça va bien se passer, fais-moi confiance.

― J'aimerais te croire...

Il la rapproche de lui et la prend dans ses bras.

― Je ferai tout pour que tu sois en sécurité, même au péril de ma vie.

― Fais pas ça...

― Si je le fais, c'est que j'ai une bonne raison.

― Et c'est quoi ta bonne raison ?

Le bouclé plonge son regard émeraude dans celui azur de son interlocutrice.

― Je tiens à toi et je veux pas briser ta vie comme on m'a brisé la mienne. J'en vaux pas la peine, vraiment.

― C'est pas vrai... je veux pas qu'il t'arrive quelque chose...

― Je suis cambrioleur, je risque à tout moment de me faire attraper par la police et même de mourir en cas de course poursuite.

Sa prisonnière avale difficilement sa salive.