Chapitre 8

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Aïcha et Antony me considérèrent un long moment, la bouche grande ouverte.

- Tu...tu es sortie avec ce mec ! s'exclama Aïcha ce qui attirait l'attention de Matthew.

Ce dernier me jeta un coup d'œil puis se focalisa de nouveau sur ce que disait Colombe.

- Mouais...confirmai-je les yeux rivés sur mon ex.

- Et vous...commença Antony.

- Désolé mais ça vous dérange si je reviens ? l'interrompis-je.

- Non, non...aucuns problèmes, firent-ils à l'unisson.

Je m'éloignai et d'un mouvement de tête, désignai à mon ex le bout de la clôture qui était caché par des arbres. Ça me rappela mon année de seconde quand je sortais en douce de l'internat. Je ne pus m'empêcher de sourire. J'avais vraiment trouvé des techniques qui s'avéraient payantes aujourd'hui. Je fis un petit détour puis allai jusqu'au grillage. Je le grimpai avec une facilité déconcertante, malgré mon corps douloureux – j'avais rentré mes mains dans les marches de mon sweet pour protéger mes brûlures. Quand j'y repensais, mes premières tentatives s'étaient conclues par des égratignures sur tout le corps. Mon atterrissage se fit plus brutal et je perdis l'équilibre. Je fus rattrapée par des bras fermes. Me dégageant rapidement, je reculai de trois pas.

- Qu'est-ce que tu fais là Thomas ? demandai-je de but en blanc en français –ça faisait un bail que je n'avais pas parlé cette langue.

- Je suis venu voir ma copine, répondit-il simplement.

- Ton ex copine tu veux dire ? répliquai-je mais il ne broncha pas.

- On n'a pas rompu à ce que je sache.

- Le jour où la police est arrivée alors que je t'attendais pour ton soi-disant plan, c'était fini, lâchai-je.

- D'accord très bien, je suis juste venu voir comment tu allais.

- Je vais bien merci, dis-je sèchement.

- J'ai appris pour l'accident, désolé.

- Pas autant que moi...murmurai-je.

Il leva sa main pour caresser mon visage. A cet instant je ne sais ce qui me prit mais je l'attrapai et lui tordis un doigt. Ma main me fit souffrir mais je n'y accordai pas d'attention et rentrai mes mains dans mes poches. Il se crispa et sa mâchoire se serra mais il ne gémit pas.

- Tu me touches t'es mort ! lançai-je.

- Je vois que c'est la fête ici ! s'exclama-t-il les dents serrées par la douleur et par la colère.

- Qu'est que tu fais ici ? répétai-je.

- Je te l'ai dit, je suis venue te voir.

- Vraiment tu serais venu voir la fille à qui tu n'as même pas rendu visite à l'hôpital, cette même fille que tu as balancée, jusqu'en Irlande ! m'exclamai-je à bout de nerf.

Il resta un moment silencieux, bouillonnant à l'intérieur.

- Ce n'est pas ma faute si la police est arrivée ! se défendit-il finalement. Et puis, j'ai des choses à faire.

- Ah encore et encore des affaires, franchement je ne sais pas ce que je t'ai trouvé.

- J'ai besoin de toi, avoua-t-il ignorant ma remarque.

Gealach : Brisée (TOME 1) [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant