Chapitre 23

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Matthew nous fixait avec de grands yeux étonnés.

- Est-ce que tout va bien ?

- Oui, très bien, dis-je en me dégageant.

Je le contournai et fendis la foule pour me rendre à l'extérieur. Il n'y avait pas grand monde dehors. J'inspirai un grand coup et alla dans un endroit un peu isolé, près des bois. Le vent sifflai et soulevai mes cheveux. L'odeur des pins chatouillait mes narines et me détendit.

- Ça va ?

Je sursautai et me tournai vers Aïcha.

- Oui.

- Tu es sûre ? insista-t-elle.

- Je ne sais pas, avouai-je avec un petit sourire.

- La vipère a craché un peu trop de venin, comprit-elle.

Je ricanai.

- Oui un peu...

- Qu'est-ce qui s'est passé au juste ? demanda-t-elle.

- Je ne sais pas, je ne comprenais pas même pas de quoi elle parlait.

- Mais tu as craqué quand elle a parlé de Matthew ? insista-t-elle.

Je soupirai mais ne dis rien. Mon silence voulait tout dire.

- Tu l'aimes bien non ?

- Qui ? demandai-je même si je savais très bien de qui elle parlait.

- Matthew.

- Un peu, marmonnai-je en jouant avec l'ourlet de la robe.

- J'aurais plutôt dit beaucoup, s'enquit-elle.

J'hochai la tête.

- J'ai toujours raison, dit-elle fière. Bon on ne va quand même pas rester ici, tu ne t'es pas disputée avec la sorcière pour ne pas profiter.

Je rigolai et la suivis. Elle avait raison après tout. On alla dans le salon où les gens ondulaient collés les uns contre les autres au rythme de la musique. Nous nous frayâmes un chemin entre les danseurs et une fois au centre, Aïcha se déhancha en me souriant. Je lui rendis son sourire et commençai à bouger en rythme. Très vite, j'oubliai tout et me laissai emporter par la musique. Antony et les autres nous rejoignirent. On dansa ensemble pendant trois musiques. J'étais en sueur mais je m'amusais et me sentais bien.

La musique ralentit et on décida d'aller se rafraichir. Nous nous rendîmes au bar et nous nous servirent de la bière. Il faisait si chaud que je sortis. Je relevai mes cheveux qui étaient collées à mon front pour profiter de la brise. J'aimais sentir le vent sur moi et je souris à cette sensation de fraicheur. Après quelques minutes, je décidai de rentrer pour rejoindre les autres. En me retournant, je tombai sur Thomas ; il était adossé au mur près de la porte et fumait une cigarette.

- Je croyais que tu avais arrêté, dis-je en me rapprochant.

Il leva les yeux vers moi et soupirai en tapotant du doigt la cigarette. Je regardais la cendre tomber et s'envoler au gré du vent.

- Ca me détend, répondit-il enfin.

Je secouai la tête et m'adossais au mur à côté de lui.

- Je suis surpris de te voir, m'avoua-t-il, brisant le silence.

- Pourquoi ? J'ai toujours été une fêtarde.

Gealach : Brisée (TOME 1) [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant