Chapitre 17

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Ce matin, je me réveillais difficilement. Toute la nuit, j'avais fait le même cauchemar. A chaque fois que je fermais les yeux, j'étais dans la prairie près de chez mes grands-parents et une silhouette avançait vers moi. Puis j'avais l'impression de brûler de l'intérieur, c'était la première fois que je ressentais une si forte douleur. Je n'arrivais jamais à voir la personne de près et je me réveillai toujours, mon cœur battant la chamade et trempée de sueur, quand j'apercevais les bottes qu'elle portait. C'était assez bizarre, j'avais vraiment le sentiment que c'était réel, de ressentir la douleur.

Je me levai et me trainai jusqu'à la salle de bain. Depuis hier, j'avais horriblement mal à la tête qui ne faisait qu'empirer et je n'arrêtais de penser au journal de ma mère mais aujourd'hui j'étais bien décidée à ne penser ni à la douleur ni aux dernières révélations. Je regardais vers le miroir avant de me rappeler que mon père l'avait enlevé.

Hier, on était renté à dix-sept heures et on avait nettoyé ma chambre et ma salle de bain. On a dû retirer mes draps qui étaient recouverts de débris de verre et on a passé plusieurs fois l'aspirateur pour être sûr de ne pas oublier un morceau de verre. Pour les fenêtres, on n'a pas pu faire grand-chose ; comme on avait rien d'autre que des rideaux, mon père décida de les accrocher et me promit qu'il allait s'occuper de tout demain. Il avait aussi décroché le miroir en me disant qu'on allait en racheter un autre.

J'ouvris le robinet de la douche et me mettais sous le jet chaud. J'essayai de ne pas repenser aux découvertes que j'avais fait chez les parents de mon père et me concentrai sur mon objectif de la journée : me réconcilier avec Aïcha. Pendant que je me savonnais, je remarquai quelque chose de bizarre : ma cicatrice était beaucoup plus rouge que d'habitude. Elle ne me faisait plus mal depuis que j'avais repris les entrainements et je n'avais pas reçu de coup à cet endroit. Elle n'aurait pas dû être aussi rouge et ça m'inquiétais. J'inspirai un grand coup pour me calmer. Ce n'était sûrement rien et je me faisais du souci inutilement. Je sortis et me séchai. Je retirai mon bandage et le refit. Pour me porter chance, je mis mon uniforme puis enfilai mon sweat préféré ; un sweat rose pâle avec des chiens en noirs imprimés dessus. Il n'était pas exceptionnel mais c'était un cadeau de ma mère. Je mis mes collants et mes ballerines noires puis j'allai manger.


Après avoir bu mon café et mangé une pomme, je partis. Dès que j'arrivai, je cherchais Antony des yeux. Il parlait avec Aïcha, Miranda et Amande. Je voulais lui parler en privé donc je renonçai à venir le voir pour le moment. Comme j'étais arrivée avant la sonnerie, je n'avais plus qu'à attendre. Je me dirigeais vers un des rares bancs libres et m'assis. Je fus à peine installée, qu'une personne tira une mèche de mes cheveux. Je me retournais surprise et tombait sur le bas d'un polo. Je n'avais pas besoin de lever les yeux pour savoir qu'il s'agissait de Matthew -depuis que je l'avais rencontré, il portait le même parfum.

- Salut, dis-je en me reprenant ma position de départ.

- Capuche, me salua-t-il à son tour en s'asseyant à côté de moi. On porte des couleurs ?

Je ne compris pas tout de suite de quoi il voulait parler avant qu'il me désigne mon sweet. C'était la première fois que je mettais un sweat aussi clair.

- Ah oui ! J'ai décidé de changer.

- Ça te va mieux que le noir, tu es encore plus jolie que d'habitude.

- Heu... merci, dis-je en baissant les yeux.

Je sursautai en sentant ses doigts sous mon menton et je ne pus réprimer un frisson. Je pouvais sentir la satisfaction de Matthew en voyant ma réaction. J'aurais pu me dégager mes toutes mes sensations étaient dirigées vers mon menton où nos peaux se touchaient. Il releva alors doucement mon visage jusqu'à ce que nos regards se croisent. Il me considérait avec une telle intensité que je restai figée. Le temps sembla s'arrêter autour de nous. J'avais l'impression que l'air était plus lourd. Mon regard se posa sur sa bouche pulpeuse. J'avais envie de la goûter, j'étais sûre qu'elle était douce... Ah quoi, je pensais ! Le rouge me monta aux joues et je me mordis la lèvre inférieure, honteuse. Je me rendis alors compte que je fixai toujours ses lèvres. Je secouai la tête mentalement et changeai de position de façon à ne plus être en face de lui mais de profil. Il poussa un long soupir. Un silence s'installa entre nous.

Gealach : Brisée (TOME 1) [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant