Gealach : Brisée (TOME 1) [TERMINEE]

Chapitre 22

Je restai longtemps assise devant l'immeuble à pleurer. Finalement, je me relevai et rentrai. Je n'avais qu'une envie : m'allonger, mais une mauvaise surprise m'attendait dans le salon. Mr Buner, le directeur, était assis sur le canapé et parlait avec mon père. Ils semblaient tous les deux préoccuper. Je restai un petit instant à les observer les yeux écarquillés. Mais je me repris et me recoiffai avant de toussoter. Ils sursautèrent puis se retournèrent à l'unisson.

- Bonsoir, dis-je.

- Bonsoir Julie, répondit le directeur en se levant avant de s'adresser à mon père qui se leva à son tour :

- Je vais y aller, nous continuerons notre discussion plus tard.

- Bien sûr.

Ils se serrèrent la main puis le directeur se dirigea vers la porte d'entrée. Avant de sortir, il se retourna et m'observa un peu trop longtemps à mon goût. Je détournai le regard, perturbée. Quand j'entendis le claquement de la porte, je poussai un soupir de soulagement.

- Chérie ! Pourquoi as-tu pris autant de temps à rentrer ? Je commençais à m'inquiéter, fit mon père en se rapprochant.

Il ne semblait pas avoir remarqué ce qui venait de se passer.

- Je... Le cours a duré plus longtemps que prévu.

- C'est pour cette raison que tu portes ça ? demanda-t-il sévère en désignant ma tenue.

Je réalisai que je ne m'étais pas changer et serrai mais bras autour de moi.

- On... on s'est juste échauffé, rien de bien méchant, expliquai-je.

- Alors pourquoi tu m'as menti ? renchérit-il.

Je grimaçai. Je ne pouvais pas lui dire que j'avais failli me faire et qu'à cause du choc, j'avais tout oublié.

- Je ne voulais pas que tu t'énerves, désolé.

Il pinça les lèvres en m'observant puis il hocha la tête. Je soupirai et me dirigeais vers ma chambre. Mais la voix de mon père m'arrêta :

- Julie, tu es sûre que ça va ? Tu trembles.

Je hochai la tête et murmurait :

- Ca va, il faisait juste froid dehors.

Sur ces mots, je marchais jusqu'à ma chambre. Pendant tout le reste de la soirée, je fis des recherches pour savoir s'il était possible de figer le temps. Je ne trouvais rien de très constructif. Je tombai soit sur des histoires impossibles soit des explications sur des pouvoirs mais rien qui ne me semblait pas farfelue. Je commençai à croire que c'était à cause l'adrénaline que j'avais eu cette impression mais comment expliquer la chaleur. Quand je tapais « contrôler le corps » ou « objets qui bougent seuls », on ne parlait que de lévitation, de manifestations de fantôme et d'hypnose. J'avais l'impression de tourner en rond.

Je poussai un soupir agacé et fermai violement l'ordinateur. Ca ne servait à rien de faire des recherches. Je m'allongeai sur le lit et restai un long moment à fixer le plafond. Le souvenir de mon baiser avec Matthew me revint d'un coup. Je me rappelai de la sensation de ses lèvres sur les miennes, de leur douceur et leur goût salé, et de ses cheveux incroyablement doux entre ses doigts. J'avais des papillons dans le ventre, juste en y repensant. Sans m'en rendre compte, j'avais porté mes doigts à ma bouche. J'avais tellement envie de me perdre de nouveau en lui pour tout oublier. Je secouai la tête. Qu'est-ce qui m'arrivais ? Entre Matthew, et tout le reste, je ne savais plus quoi penser.