Chapitre 15

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Mes yeux ne quittaient plus la lettre. Un vent chaud souffla en moi. Une vague de haine se fracassa dans mon corps. Des rayons de tristesse brûlaient ma gorge. Tout ce temps, elle était au courant. On m'a caché qui j'étais depuis ma naissance ! Tout ce temps, tout le gens autour de moi le savait ! Il aurait pu m'arriver tellement de choses. Mes yeux rouges glissèrent vers Mike. La feuille rencontra le sol. Son regard avait suivit la feuille. Il la fixa un moment puis me regarda.

- Tu le savais ! Comment as tu pu me le cacher ?

- Lou, tu risques ta vie ! Ta grand-mère aurait dû attendre encore un peu. Tu n'es pas prête.

- Prête à quoi exactement ? Si ça fait longtemps que tu me suis, tu devrais connaître ma réaction lorsque j'apprends les choses trop tard.

Il ne dit rien. Je me levai des perles salées étaient prêtent à couler. Je ramassai la feuille. En pleur je murmurai :

- Reste si tu le souhaites.

Je passai à la salle de bain. J'observai mon reflet, ma peau me tirai, mes yeux étaient gonflés... Comment est ce qu'il avait pu garder ce secret aussi longtemps ! Je retournai dans la chambre sans un regard pour Mike. Gaël avait pris tout la place dans le lit, je le poussai et me glissai sous les draps. Une heure passa sans que je trouve le sommeil. Je pensais à tous mes rêves, ceux ou un loup défendait ma mère. Étais ce moi ? Tout s'embrouillait dans ma tête, ma vision se troubla et je tombai dans un profond sommeil.

« Des cris s'échappaient de la forêt, une jeune femme de dos tremblait. Ses vêtements m'appartenaient. Je me penchai par dessus son épaule pour mieux distinguer son visage. Je chutai, cette jeune fille ne portait pas mes vêtements pour rien car c'était moi ! Je hurlai mon prénom mais elle ne m'entendait pas, un trou noir se forma sous moi, je me senti aspiré. Je criai de toute mes forces, elle se retourna qu 'au moment ou je ne pu plus résister. J'examinai son regard avant de sombrer. Je me retrouvai dans les rues. C'était les mêmes moments que dans les autres rêves. Le loup chuta contre les falaises. Les deux silhouettes apparurent. Mike tenait une fille par les épaules. Elle était bien trop jeune pour lui mais son visage me rappela mystérieusement le mien. Ce qui paraissait vraiment bizarre c'était que son visage évoluait et qu'elle me ressemblait, maintenant, comme deux gouttes d'eau. Je ne pu détacher mon regard d'elle jusqu'à ce qu'apparaisse une autre silhouette, il s'agissait de Gaël. Quant il s'arrêta en face de nous, un brusque grondement retentit, les deux jeunes hommes s'écroulèrent. Des filets de sangs se regroupaient pour forcer une rivière. »

Je me réveillai en hurlant. Gaël qui s'était retourné, me tenait fortement pendant que Mike me rassurait en me caressant le visage. Je tentai tant bien que mal de me libérer de leurs emprises mais Gaël avait beaucoup trop de force. Au bout d'un certain temps je n'avais plus la force de me débattre. L'aube jouait avec la lune pour prendre sa place. Les oiseaux chantaient leurs plus beaux chants. Les garçons me soutenaient encore, je pris une grande inspiration et puisai dans mes dernières forces pour les repousser une dernière fois. Un peu trop peut-être car ils percutèrent violemment le mur. Gaël porta un regard incertain à Mike :

- Il serait peut-être temps de l'entraîner, non ?

Mike qui s'était laissé glisser contre le mur, hocha la tête. Ils se relevèrent difficilement, leurs regards étaient perdus. Comme vide. La peur y rodait. Que se passait-il ? Je commençai à m'inquiéter !

- Pourquoi me regardez-vous comme ça ?

Leurs bouches s'ouvrirent mais aucun son n'en sortit. Gaël se leva et me sauta dessus, il murmurait à mon oreille. Je sentais son souffle saccadé par ses paroles mais je n'entendais rien. Ma vision avait changée. Les battements de mon cœur avaient accéléré. Mon monde avait basculé. Je baisai la tête, mes mains avaient laissé place à des pattes velues. La panique s'emparait de moi. Je fis un bond en arrière ce qui fit chuter Gaël. Les murs me regardaient, ils se jouaient de moi. Ils se resserraient sur moi. Je suffoquai ! Mon regard filait dans la pièce, je cherchai une sortie. Mike comme si il venait de réaliser ce qui se déroulait, sauta sur ses deux pieds et courut jusqu'à la porte qu'il ouvrit d'un coup sec, je le suivais du regard tout en avançant ventre à terre et crocs sortis vers la porte. Je débouchai dans le salon, je tournai sur moi même, inspectant chaque recoin de la pièce et me retournai vers les garçons qui me fixaient paniqués dans l'entrebâillement de la porte de ma chambre. Ils n'osaient plus bouger. Je mis à courir dans toute la pièce, dévastant tout sur mon passage. Je ne contrôlai plus rien comme si la bête sauvage avait pris place en moi ! Un bruit sec retentit. C'était la porte d'entrée ! L'affolement avait troublé ma vue, je m'immobilisai. Une femme se dressait devant moi, chaque partie de mon corps se contractaient, j'étais sur la défensive. Crocs sortis, je tentai, tant bien que mal de reprendre mon calme, ma vue se rétablit peu à peu, cette femme ce trouvait être ma grand-mère. Voyant que je restais immobile elle avança d'un pas. Un grognement sourd emplit mon torse. Elle s'inclina comme par respect devant moi, elle ne relevait pas la tête, elle avança doucement sa mains dans ma direction. Je la saluai à mon tour et plaçai mon museau au creux de sa main. Comment se pouvait-il qu'elle se trouve devant moi ? Comment savait-elle ou je me trouvais et surtout pourquoi maintenant ? Une voix dans ma tête me demanda comment j'allais. Je relevai mon museau et cherchai d'où provenait cette voix puis reposai mes yeux sur ma grand-mère qui me fixait. « Oui, c'est bien moi qui te parle ! », « Comment » cette pensée me valu une réponse inattendu « Je suis comme toi mais je suis plus expérimenté et plus vieille malheureusement ! ». 

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