Chapitre 19

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Malheureusement, il était trop tard. Je le secouai dans tout les sens. Mon corps d'adolescente laissa place à un majestueux loup noir ! J'avançai vers les garçons. Je respirai le plus calmement possible pour garder le contrôle. La peur se lisait dans leurs yeux. Je ressentais leurs cœur battre à tout rompre. Gaël attrapa la manche de Mike et le tira vers lui. Un tronc d'arbre leur bloqua le passage. Lorsqu'ils ne purent plus reculer, je m'inclinai devant eux. Ils avaient les yeux fermés, je ne bougeai plus. Ils ouvrirent les yeux doucement, l'un après l'autre. Gaël porta ses mains sur son corps pour vérifier qu'il était bien entier. Ils n'en revenaient pas. Je leurs avait fais assez peur. Je laissai mon corps de fille reprendre sa place. 

    - Comment as tu fais ça ?

    - Je ne sais pas, je me souviens qu'étant petit, je le faisais avec ma mère. Elle me disait que j'étais extraordinaire, que je progressais à une allure phénoménale. Elle disait également que j'étais la seule qui avait réussi à le faire à mon âge.

    - Waouh !

    - J'avais un blocage qui m'empêchait de me souvenir des moments qui évoquaient le loup.

En cœur ils reprirent « Waouh ! ». Je me mis à rire de bon cœur.

    - Vous êtes tellement mignon !

Le rouge leurs montèrent aux joues, ce qui me fis d'autant plus rire.

Au levé du jour, je m'entraînai à gérer ma force. Chacun leur tour, Gaël et Mike se présentaient pour m'attaquer. En fin d'après midi, écorchés de partout, on s'installa sur des rondins de bois autour d'un feu que Mike avait allumé. On discuta jusqu'au milieu de la nuit. Malheureusement, on fût surpris par une averse. On courût jusqu'à la voiture pour se mettre à l'abri. On n'arrêtait plus de rire. Cette journée nous avait vraiment rapprochés ! Les garçons se taquinaient, se bousculèrent pour monter dans la voiture et sur le chemin du retour ils discutaient de voitures. Soudain surgissant des feuillages, une bête se dressa sur la route. Elle nous barra le chemin, Mike freina brutalement pour l'éviter. Le souffle court on examina la forme brune. Personnes n'osaient bouger.

«  Sors »

    - Non !

Les garçons se retournèrent surpris.

    - Ce n'est pas vous qui m'avez demandé de sortir ?

Ils secouèrent la tête négativement. Ensemble nous nous retournions vers la route, la bête nous regardait, de la fumée sortait de son museau à chaque respiration. J'eus un frisson dans le dos lorsque je remarquai que c'était moi qu'il regardait. Je tendu la main vers la poignée de la porte. J'ouvrai. Mike m'attrapa le poignet de sorte à m'immobiliser.

    - Lou, ni vas pas s'il te plaît.

Je me retirai de son emprise et sorti. Un vent glacial souleva mes cheveux. Je frissonnai ! Mon pouls s'accéléra. J'avançai, un pied après l'autre, fixant la bête. Je sentais le regard pesant et inquiet des garçons mais je continuai ma progression. « Que veux-tu ? ».La bête s'inclina. «  Je ne te veux aucun mal, rassures toi ! ». Je m'inclinai à mon tour. « On a besoin de toi, Lou ! ». Je me redressai vivement, comment savait-il mon prénom ? «  Pourquoi ? Qui es tu ? ». «  Peu importe qui je suis. Tu es notre seul espoir ! ». « De quoi parles-tu ? ». Son regard qui jusqu'à maintenant était posé sur moi, s'orienta vers les feuillages. «  On se reverra. ». En un saut il disparut. Je me retournai vers la voiture, je n'osai pas regarder les gars, cette rencontre m'avais perturbé. Je remontai dans la voiture, m'installant de manière à ne voir que l'extérieur. Mike redémarra la voiture sans poser la moindre question. En quittant la forêt je me retournai, de nombreux yeux luisant fixaient la voiture. Des frissons remontèrent le long de mon dos, mes yeux s'humidifièrent, la fatigue et la peur prirent le dessus sur le soulagement et la joie de la journée. Je me retournai et posai ma tête contre la vitre. Les paysages défilaient, les arbres commencèrent à disparaître pour laisser place à la ville. Mes paupières se fermèrent comme un rideau sur mes yeux. Je sentais la voiture ralentir, puis des bras autour de mon corps ; on me soulevait. J'ouvris légèrement les yeux, Gaël me portait vers la chambre. Il me posait délicatement sur le lit. Il me retirait mes chaussures et ma veste et vit glisser la couette sur mes épaules, sa chaleur m'enveloppai. L'oreiller prit la forme de mon visage. C'était tellement agréable, je me sentais protéger. Je pouvais encore sentir la présence de Gaël. Il essayait de se faire discret mais son téléphone le trahi. Il décrocha mais ne dit rien s'attendant peut-être à ce que je bouge. 

    - Allô ?

    - ...

    - Oui mais non, elle dort.

    - ... 

    - Non jamais je ne ferai ça ! Elle est en sécurité !

    - ...

    - Non ! Si je suis parti c'est pour une bonne cause et c'est elle !

Il raccrocha, ces derniers mots avaient été prononcés avec beaucoup de haine. Je me retournai mais Gaël avait déjà quitté la pièce... Me relevant doucement,j'attrapai mon téléphone et hésitai un instant à le consulter. Le bruit d'un vase fracassant le sol me fit sursauter. Je me précipitai dans le salon, seul le tic-tac de l'horloge animait la pièce. D'un seul coup elle s'arrêta et sonna. Mais ne redémarra pas. Le temps semblait avoir été arrêté. Je regardai la cuisine et ses grands placards, l'évier était rempli d'assiettes sales. Une goutte préparait sa chute. Le bar ou nous déjeunions cachait les tabourets. En face les canapés dominant entouraient la table basse ou régnait des morceaux de verres. Sur la cheminée l'horloge regardait la scène. Mon regard parcourut une seconde fois la pièce. La porte à coté du bar était entre-ouverte. Mon cœur s'accélérait en remarquant un lambeau de vêtement appartenant à Mike.

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