Différente

Chapitre 16

Je ne pouvais pas le croire... Je me tenais allongée au sol, mon ventre caressait le parquet à chacune de mes inspirations. « Écoutes moi Lou, si tu veux te retransformer, il faut tout d'abord que tu te calmes, tu es trop nerveuse ! Ton esprit a du mal à tout assimiler et c'est normal mais si tu ne te calme pas et que tu n'es pas capable de gérer tes émotions tu risque de blesser quelqu'un ! ». Je me redressai, du haut de mes quatre pattes je dominai largement ma grand-mère. Je suivis ses conseils et calmai ma respiration. Mike s'approcha de moi, sous le regard approbateur de ma grand-mère comme si il lui avait demandé l'autorisation de m'approcher. Il paraissait si petit à mes cotés, si fragile. Il tendit sa mains vers moi, je glissai mon museau au creux de sa mains, ma fourrure s'aplatit contre celle-ci. C'était tellement agréable de sentir la chaleur de sa main. Soudain je perdis l'équilibre, je sentis que Mike me rattrapa mais après ce fut le trou noir.

Des voix portaient de la cuisine, je me redressai difficilement et tentai tant bien que mal de progresser vers la porte qui ne cessait de bouger. Je me retenais a l'encadrement de la porte et forçai sur mes yeux pour distinguer qui se trouvait dans la cuisine, il y avait trois personnes. Qui pouvait bien être la troisième ? Je glissai et me rattrapai de justesse sur l'étagère. Gaël accourut pour m'aider à traverser la cuisine et me soutenu lorsque que je m'asseyais.

- Qui c'est, lui murmurai-je le plus doucement possible.

- Ta grand-mère, pourquoi ?

- Que fais telle ici ?

- Tu ne te souviens de rien ?

- De quoi tu voudrais que je me souvienne ?

Un « rien » soulagé s'échappa de ses lèvres. Ma grand-mère me fit un câlin. Son sourire radieux illumina son visage.

- Mamie que fais-tu ici ?

- Je me suis dis que je devrais venir te rendre visite après tout ce que tu viens de découvrir, ce ne doit pas être facile. Mais c'est ta mère qui a tenu à garder le secret ! Mais je vois que tu es très bien encadré !

- Je ne comprends absolument plus rien !

Mon regard passa des uns aux autres, les gars étaient recouverts de bleus.

- Qu'es qui vous êtes arrivés ?

- Tu as fais un mauvais rêve, on a voulu te calmer mais tu nous as repoussé...

Je passai en revu mes derniers rêves mais mon seul souvenir était le néant. C'était le noir le plus total...

- Je ne me souviens de rien, je suis vraiment désolée ! Il faut croire que la maladresse et le fait de tout oublier est un point fort chez moi.

Ils se mirent tous à rirent de bon cœur. C'est entrain de joie me fis sourire. Une vague de chaleur déferla en moi. Il était bon de trouver tous ces êtres chers encore vivant dans la même pièce. Mike qui avaient encore un peu de mal avec Gaël, lui proposa d'aller faire un tour. Mais le plus important c'est qu'ils ont fait un effort tout les deux pour moi. Ma grand-mère se tourna vers moi.

- Ça te dirait qu'on sorte un peu toute les deux ?

- Oui bien sur, je suis partie tellement vite. Il y a tellement de chose que je voudrais savoir et d'autre que je voudrais éclaircir. J'ai tellement de questions sans réponse...

Elle se contenta de hocher la tête et de passer une main sur mon épaule en me proposant de nous habiller pour aller dîner. Lors du repas, on n'échangea aucun mot. Bizarrement ma grand-mère me paraissait différente, moins joyeuse ou trop peut-être, je ne sais plus... En sortant du restaurant, je me détendais quand ma grand- mère à commencer à me lancer de vannes, à me lancer « tu te souviens de... ». On marchait le long de la rivière qui séparait la ville de la forêt. La nuit était claire et laissait apparaître de belles étoiles qui illuminaient le ciel. La lune à demi pleine dominait au milieu de sa cours.

- Que fais-tu réellement ici ?

Son visage se contracta, elle s'arrêta.

- Qu'es que tu entends par là ?

- Pourquoi maintenant et pas six mois avant ?

- Je ne sais pas j'ai ressenti seulement maintenant le besoin de venir te rejoindre. La vie sans toi ce n'est plus pareil. Et j'ai mis du temps avant de trouver ton adresse.

Je ne répondis rien, je la regardai hésitante. Quelque chose clochait dans son attitude mais quoi ?

Les jours suivant furent calme. Les gars se remettaient de la nuit d'horreur que je leurs avaient fais subir. Mamie, quant à elle, sortait un fois par jours et ne rentrait que tard dans la nuit. Et moi, je prenais d'affreux mal de crâne. Parfois il m'arrivait d'avoir des flashes. Je voyais Mike et Gaël voler à travers ma chambre puis un très gros chien plus grand qu'un humain, noir, aux yeux or pétillants. Un soir, lors de l'une des absences de grand-mère, je pris un fort mal de crâne si intense que je me mis à hurler. Les garçons accoururent.

- Lou ! Qu'es qui t'arrives ?

Je n'avais plus de force, j'étais si mal....

Point de vue extérieur :

Les deux garçons tenaient la jeune fille qui convulsait. Ses yeux était désormais vides, blancs. Ses cries déchiraient le cœur de ses deux protecteurs. L'un d'eux prit de la distance, ses mains entouraient son visage qui trahissait la douleur. Des larmes coulaient sur son beau visage. Pendant un instant il ne bougeait plus, le regard fixe sur ses amis. Il se raisonna en secouant la tête, sa main se tenait au dessus du visage de la belle jeune fille. Il fit signe à son ami de se décaler. Sa main percuta violemment la joue de la fille. Le garçon aux yeux vert, or se pencha sur elle. Elle ne bougeait plus, elle respirait tellement lentement. Son visage se tordit de douleur, il tendit la main et lui caressa la joue devenue rouge. Il se sentait tellement coupable, il pensait l'avoir tué. Son ami, quant à lui, la bouche ouverte, choqué de l'action de garçon qu'il croyait si protecteur et si droit, restait immobile. L'atmosphère devient lourde. Une ombre se dressait au dessus de la jeune fille endormie. L'ombre grandissait. Elle dominait, sa forme ressemblait fortement à un loup. Il s'agissait du loup qui partage et qui est une partie de la fille. Les garçons brusquement devenus blanc, laissèrent leurs regards passer de l'un à l'autre. Tout à coup...