CH.13

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Nous sommes dimanche. Qui dit dimanche, dit reprise des cours. Et autant vous dire que je n'ai ni la motivation, ni l'envie.

Mais qui dit dimanche, dit aussi grand ménage! On parle pas d'un coup d'aspirateur mais du ménage comme on peut en faire au bled avec la raclette et l'eau savonné. Je me mets en condition: gros chignon, de la bonne musique et let's go!

13H. Le ménage est enfin fini. Ma mère m'envoie au fast food du quartier. Mais avant, je vais me mettre en bombe. Non, je rigole. Je suis le genre de personne qui peut aussi bien sortir apprêtée et tirée à 4 épingles comme je peux sortir avec une dégaine de clocharde. Je me préoccupe pas du regard des gens. Au dessus de mon pyjama, je mets une longue doudoune doublée à l'intérieur avec des UGG.

Comme d'habitude, en bas du bâtiment il y avait tous les teneurs dont mon frère. Je remarque qu'une personne manquait à l'appel: Marwane. J'ai trouvé ça bizarre mais peu importe. Je vais au fast food. À peine le gérant me voit, il me lâche un sourire.

- Gérant: Comme d'hab?
- Oui *rires*

En attendant que ma commande soit prête, je m'assois à l'une des tables et me plonge dans mon téléphone. Ma commande est prête, je repars en direction de mon bâtiment. Je me fais interpellée. En relevant la tête, j'aperçois une fille habillée, pas tant que ça en réalité, elle était limite nue avec une bonne couche de maquillage étalée grossièrement sur son visage.

- Oui?
- ..: Ne t'approches plus de Marwane, j'espère avoir été clair.
- Tu cherches à intimider qui là? Arrache ta mère toi et ton Marwane.

Je la bouscule avec mon épaule et continue mon chemin. Arrivée près des teneurs, je donne son tacos à Kaïs et je monte. Avec on déguste nos menus devant la télé. Ensuite, je décide de l'habiller et chausser rapidement. On descend et on passe chercher Manal. Elle était comme à son habitude en retard. Je lui envoie un message pour la prévenir qu'elle nous retrouve au parc comme Aymen s'impatientait. Je m'installe sur un banc en face des jeux sans quitter des yeux Aymen qui s'amusait avec des petits de son âge, probablement du quartier parce qu'il avait l'air de les connaître. J'étais dans mes pensées quand on m'en tire. Je vois.. Manal.

- Moi: Mama, quinze ans après toi aussi!
- Manal : Abuse pas cousine!

Elle s'installe à mes côtés, on commence à papoter de tout et de rien. Elle me raconte les derniers scoops et on en vient bien évidemment à l'autre, je lui raconte tout. Elle n'en revenait pas!

- Manal: AYAAA DEMAIN LES COURS!
- TFOU T'ES OBLIGÉE DE CRIER COMME ÇA!
- Manal: Ptddddr peureuse va!
- Punaise, tu m'as fait trop peur! Bref, tu prends et finis à quelle heure?
- Manal: Je fais 8h 18h et toi?
- 9h 13h, tu as le seum hein?
- Manal: Parle pas avec moi.

Je me tourne, pour je ne sais quel raison, et je vois derrière moi au loin son algérien et une fille entrain de se galocher. Ok. Faut vite déguerpir d'ici avant que la tornade Manal ne se réveille et dévaste tout sur son passage. J'invente une excuse bidon pour que l'on parte, j'appelle Aymen mais c'était sans compter sur ce petit morveux qui voit au loin la même chose que moi.

- Aymen: Y a tonton Nordine!

À l'entente du prénom, Manal devient toute rouge. Aymen court vers lui malgré que je tente de le retenir en vain. Manal se tourne dans la direction où Aymen se dirigeait et son visage se décompose à la vue de cette scène. Nordine porte Aymen qui lui saute dessus et le couvre de bisous. On se dirige vers eux, pour mon cas c'était à reculons, j'appréhende. La fille était toujours là. Nordine nous salue moi et Manal et dit à la fille qui l'accompagne de l'attendre dans la voiture.

- Aymen: Tonton? C'est ta chérie?

Aymen ce n'est pas le bon moment. Un silence s'installe. Nordine nous regarde tous un par un.

- Nordine: Oui, d'ailleurs t'es invité au mariage bg!

J'ai manqué de m'étouffer.

- Manal: Pardon?!
- Nordine: Tu y vois un inconvénient ?!

Je n'aime pas la manière dont il s'adressait à elle et je ne comprends pas ce qu'il se passe. Elle m'a pourtant dit que tout se passait pour le mieux entre eux. Elle fini par rebrousser chemin en direction de chez elle sans même prendre la peine de lui répondre.

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Place à la description (il mérite pas en vrai!)

Nordine est un algérien de 19 ans. Il a les yeux marrons, les cheveux bruns petit dégradé. Il est mate de peau et porte une barbe de trois jours qui lui donne un charme. Il est assez grand, dans les 1m80.

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Je tire Aymen par la main et je me lance à la poursuite de Manal. Je la rattrape. Je vois qu'elle a les larmes aux yeux! Je la prends dans mes bras. Nordine tu vas regretter. Je la raccompagne jusqu'à chez elle. Je tenterai de lui parler pour comprendre ce qu'il s'est passé quand elle sera en état de coopérer. Je porte Aymen sur la hanche sous prétexte que Monsieur est fatiguée et a mal à ses petits pieds et je fais le chemin inverse pour rentrer chez moi. On arrive près de mon bâtiment, il n'y avait personne. Bizarre. J'allais ouvrir la porte de mon bâtiment lorsqu'on m'interpelle de nouveau. En me retournant je vois Marwane.

- Moi: Tu veux quoi?
- Marwane: Ilhem, je vais revenir dans le droit chemin et te prouver que je suis quelqu'un de bien contrairement à ce que les gens peuvent dire sur moi.

J'ai n'ai même pas eu le temps de rétorquer quoique ce soit, il part sans se retourner. Il est déjà loin, je continue de le regarder disparaître et cette phrase continue de trotter dans ma tête.

Je monte les marches tant bien que mal. Une fois à la maison, j'aide ma mère à faire à manger pour ce soir. Mais mon esprit était ailleurs.

- Yemma: Hmara attention la viande, ça va être du charbon!

Sa voix me rappelle vite à l'ordre et j'atterris sur Terre. On laisse mijoter, je choisis donc ce moment pour aller prendre un bon bain et me détendre avant la reprise des cours. Je m'habille d'un pyjama et m'enroule les cheveux dans une serviette pour les laisser sécher naturellement. On s'attable tous pour manger. Je finis de manger et vais me brosser les dents. Je me dirige ensuite dans ma chambre. Je déroule ma serviette de mes cheveux, et les lisse pour le lendemain afin d'éviter la touffe de mouton et de ressembler à Aicha Kandicha (les reubeux comprendront!).

Il était dans les alentours de 00h lorsque je finis de lisser ma tignasse. Je m'exécute rapidement pour boucler mon sac de cours en vérifiant maintes fois que je n'ai rien oublier. Je me glisse dans mon lit, tcheck les réseaux sociaux et fini par m'endormir le portable à la main.

« 𝐋𝐞 𝐝𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧 𝐞𝐧 𝐚 𝐝𝐞́𝐜𝐢𝐝𝐞́ 𝐚𝐮𝐭𝐫𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant