Je me suis enfoncée dans les méandres de rues bétonnées, la respiration haletante, le cerveau engourdi par la menace qui pesait sur nous.
Ils veulent notre peau.
Je m'étais engouffrée sans réfléchir entre deux pans de mur, qui j'espérais nous mèneraient vers un endroit où l'on pourrait trouver une cachette et semer la personne qui nous tirait dessus. Je courais aussi vite que je pouvais, et bien que je ne sois absolument pas sportive, pour me perdre plus profondément dans la ville.
J'entendis l'impact d'une balle briser une vitre quelques mètres derrière moi, et je vis Connor. C'est là que je réalisai.
Pourquoi Dan et Erza ne sont pas avec lui ?
Eh merde. Ils n'ont pas suivis. Je m'inquiétais pour eux, quand une vitre éclatant à ma droite me fit reprendre mes esprits. Je fis un signe à Connor pour me suivre. Je courus à toute vitesse, et au premier tournant, je m'échappai dans une ruelle, le brun à deux pas derrière moi. Je fonçai droit dans une petite cour pour me cacher derrière un banc de poubelles et de détritus innommables. Connor a mes côté, nous recouvrit par une sorte de carton pour que l'on soit moins visibles.
— Daniel et Erza sont partis dans la forêt, annonça-t-il.
Je fis une moue dubitative. Il serait difficile de retrouver les deux tourtereaux avant la nuit. De plus, nous ne savions pas combien de personnes étaient après nous. C'était très probablement les bandits, et ils sont nombreux d'après ce qu'on avait vu. On ne sait pas s'ils étaient plus, ou moins...
— Jenna ! chuchota Connor.
Je tournai la tête vers lui, et il me désigna quelque chose du doigt. Je tournai à nouveau ma tête pour y découvrir un zombie.
— Daniel a brisé mon arc.
— T'as un fusil aussi je te rappelle.
— Bah oui mais on va se faire débusquer, je te rappelle, rétorqua-t-il.
La zombie se rapprochait et faisait un bruit à réveiller les mort (ahah).
— Je m'en occupe, soupirai-je.
Je pris ma barre, et d'un mouvement, je lui fauchai les jambes et écrasai sa tête, répandant des morceaux de cervelle un peu partout.
Je me réinstalla près de Connor.
— Tu penses qu'ils vont vraiment nous chercher ? chuchotais-je après un silence.
— J'en sais rien, on leur a quand même bien cassé la gueule, répondit-il presque fier.
— Tu devrais pas être si content, putain. Connor, ce type de gars c'est du type capable de te poursuivre sur des kilomètre s'il le faut, de te traquer, tout ça pour rendre la pareille, voir pire, de ce que tu leur as fait. Et croit moi, nous, ils vont pas nous lâcher.
— Et pourquoi ça ? fit-il, refroidi.
— Parce qu'on a tué une partie de leurs gars.
— Bah ouais on s'est défendus, normal.
J'insistai, en bougeant ma tête de gauche à droite.
— On a tué plusieurs personnes, Connor. (Puis j'ajoutai, plus bas :) Le pire c'est qu'on a même pas réalisé ce qu'on faisait, tellement c'était naturel.
Il resta sans voix. Lui non plus n'avait pas réalisé avant que je le dise. Qu'on avait abattu des personne aussi naturellement qui l'on écraserait une mouche qui nous tournerait autour. Je restai là à observer les restes de cervelle d'une personne à un mètre de moi. Est-ce qu'on pouvait vraiment continuer comme ça ? Bien sûr on avait un but, quelque chose à atteindre : Paris. Seulement serons-nous encore en vie ? J'étais sûre d'avoir un espoir, en faisant changer d'avis ou influencer mon père.
Mon père. Un frisson de dégoût me monta dans le dos. Mais le sentiment qui s'imposa à moi fut la honte. Elle me collait à la peau. Chaque jour où je voyais des zombies, j'avais honte. C'était à cause de lui que j'avais perdu Alissa, à cause de lui qu'un bandit fou furieux nous poursuivait, à cause de lui que j'étais là, à patienter dans des ordures, près d'une cervelle, pour sauver ma peau.
J'étais celle qui a été crée par celui qui a rendu le monde tel qu'il est actuellement :
une terre abandonnée, comme moi.
~*~
Une fissure de lumière fluorescente entre deux pans de mur. Le bureau de mon père était constamment baigné dans une lumière bleuâtre, ressemblant aux néons des grandes villes. Petite, rongée par la curiosité, j'essayais toujours de regarder ce qu'il se passait à l'intérieur, sans jamais que ce fût réellement fructueux. Toujours le mauvais moment : ma mère m'appelait, une amie venait sonner ou alors Daniel me surprenait par derrière en me demandant lui aussi d'une curiosité enfantine ce que je faisais.
Ce n'est qu'un jour de mes treize ans que je pus finalement voir d'où provenait la lumière, et surtout, ce qu'elle éclairait. Et je vous jure qu'après ce jour, plus jamais je ne franchit le sol autrefois interdit du bureau.
En entrant, des tas de feuilles s'étendaient sur le bureau fait de verre et d'acier. Et plus loin, un tube rempli de liquide amniotique contenait... un cerveau.
Je regardai vaguement les feuilles, discernant "virus mortel", "mort violente", activité cognitive", "syndrome Renfield" et "vampirisme clinique".
C'est quelques années plus tard que je compris ces termes et que je fis le lien avec l'être humain que je trouva enfermé dans un liquide, dans notre cave.
~*~
Les rues défilaient à toute vitesse, créant des formes alignées. Le bruit de nos pas se répercutaient en écho sur l'asphalte chaud et humide. Je paniquais, je suffoquais.
Jusqu'à quand allait-il nous suivre ?
Ce cinglé ricanait en nous poursuivant. J'étais sûre qu'il ne devait pas être tout seul, et la présence d'un sniper était très probable, seulement, ni Connor ni moi n'avait la tête à réfléchir à ça. Il fallait avant tout qu'on trouve de quoi le (/les) semer.
— Bah alors les coco ? Ça fait les fiers quand on est quelques uns, mais dès que le nombre baisse ça réagit comme du poulet !
Il nous poursuivais comme si nous étions du simple bétail. Il m'horripilait. J'en avais marre, j'étais fatiguée, et j'étais prête à abandonner.
Puis, Connor balança tant bien que mal une poubelle, et notre assaillant fut ralentit. Nous nous lançâmes aussi vite que nous pûmes dans un bâtiment, pour nous installer dans une cave ou nous installâmes de quoi faire office d'une bien maigre surveillance.
Les cris du bandit résonnaient de partout.
Où sont Erza et Connor ?
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Alors, qu'en pensez-vous ?
La course-poursuite ?
Le flash-back ?
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Impact
AdventureIls avaient débarqués, réduisant nos espoirs à néants. Nous nous y attendions plus ou moins, mais nous ne voulions pas y croire. Leurs bruits atroces, affreux grincements de mâchoires, leur odeur puant la mort, et leur nombre, toujours cr...