La pluie faisait fureur sur le toit de la grange, une véritable averse tombait en rafale, humidifiant l'air et déployant un vacarme innommable.
— Vous comptez aller où ? demandais-je.
— Franchement vu ce qui rôde dehors, tu penses que quelqu'un saurait où se rendre ? Les postes de polices sont fermés, les hôpitaux sont soit fermés, soit débordés,ou, dévalisés et rongés par la maladie et aucun militaire ne rôde, rétorqua Sulivan.
Je ne savais pas quoi penser de Sulivan. Simple badaud ou imposteur ? En tout cas il avait le mérite d'être franc et d'avoir du répondant. Mais bon, je partais du principe qu'il avait été réglo, donc je serai réglo avec lui.
— Bah je sais pas moi, répliquais-je. De la famille, des amis, des connaissances à retrouver ?
— C'est la guerre je te rappelle, fit Aaron.
La guerre ?
Je me tournais alors vers Connor, même réaction : il ne savait pas de quoi il parlait. Je regardai Daniel, idem. Erza, pareil. De quelle guerre parlaient-ils ?
— Foutez pas la merde, y'a jamais eu de guerre, répondit presque méchamment Dan.
Je le regardai avec insistance pour lui faire comprendre de se calmer.
— Putain me dites pas que vous êtes pas au courant, se plaignit Sulivan. C'est la putain de guerre civile dehors, et l'Europe entière est en guerre ! Vous pouvez pas n'être pas au courant à moins de venir de mars !
— Bah si, fit Erza.
Alors Aaron bougonna dans son coin « Mais c'est pas possible, pas possible, pas possible... », excédé, et Sulivan eu un tic. Ce dernier demanda finalement :
— Mais vous venez d'où ?
— De Suisse, répondit Connor.
— Aaaah la Suisse ! S'exclama Sulivan. Le bon chocolat, le ski, les montagnes, la richesse... En tout cas ravi de voir qu'on y trouve d'aussi beau spécimens ! (Il fit un clin-d'œil à Connor.) J'y aurais fait un tour avant, si j'avais été au courant... Bref. Pas étonnant que vous soyez pas au courant.
— Pourquoi donc ?
— Bah je te rappelle que vous avez un mur autour de la Suisse qui vous coupe de monde extérieur et de toute électricité, c'est pas rien quand même, lança le blond platine.
— Bah ouais fallait bien installer l'électricité renouvelable.
Aaron le regarda, encore plus désespéré par notre cas.
— Tu penses vraiment que c'était pour ça ? Rêve pas trop, c'était surtout pour couper toute communication et vous éviter d'être au courant de ce qui se passe dehors.
Gros blanc. C'est vrai qu'on n'en avait pas parlé clairement à Daniel. C'est la première fois qu'il entendait ça clairement. Nous aussi, en fait. Mais Erza s'en doutait, avec les documents de sa mère, Connor devait également l'avoir deviné, puisqu'il connaît mieux que quiconque le mur. Et moi... mon père avait semé la zizanie dans ma vie.
Je demandai subitement :
— Vous savez d'où viennent ces trucs qui se baladent dehors ?
— Aucune idée, répondit Sulivan. On sait seulement que quand ils nous mordent ou griffent, bah on est dans la merde. Je sais pas ce qu'ils te refilent mais en tout cas tu crèves pas gentiment.
— Ouais, on est dans la merde quoi,fis Erza.
La pluie s'élança avec encore plus d'ardeur, et chacun se mis dans son coin. Comme d'habitude, Erza rejoignit naturellement son prince charmant. Il faut croire que ces deux-là faisaient la paire, et mes doutes concernant leur relations'étaient envolés : je savais à présent qu'Erza était la fille parfaite pour Daniel, et je l'avait acceptée en tant que belle-cousine. Sulivan échangea quelques mots avec Aaron, puis il fit mine d'aller voir Connor, qui, subitement, se raidit, et avant même que le brun au piercing ait pu lancé quoique ce soit, mon ami prétexta avoir quelque chose à dire à Daniel et il partit interrompre mon cousin et sa chère et tendre... Il faut croire que pour eux, c'étaient grâce à tout ça qu'ils se sont rejoins et acceptés. Personnellement, je pense que lorsqu'on aura buté tout ces zombies et fait un p'tit tour chez mon père, j'élèverai fièrement mes quarante chats, et je tricoterai des pulls de laine pour les mini-Danza.
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Impact
AventureIls avaient débarqués, réduisant nos espoirs à néants. Nous nous y attendions plus ou moins, mais nous ne voulions pas y croire. Leurs bruits atroces, affreux grincements de mâchoires, leur odeur puant la mort, et leur nombre, toujours cr...