26 : Dai sukidesu...

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  Je le regarde dormir depuis déjà quelques minutes. C'est fou à quel point Jaejoon peut-être si viril et innocent à la fois lorsqu'il est perdu dans ses rêves. Il est à peine dix heure que le soleil tape déjà à 34° sur Séoul. Ce beau temps, cette relation avec mon homme et le fait qu'il veuille faire la rencontre de mes parents me rend si heureux que je crois halluciné. Quand je repense à notre première rencontre, à notre premier baiser et notre première fois, je me dis que rien n'aurait pu être plus magique. Si je devais tout recommencer à zéro, je prierais pour que tout soit exactement identique. Parce que même si cet idiot sexy m'a fait pleurer et souffrir, je sais que notre relation est sincère et vraie. Je sais que chaque geste que Jaejoon a pour moi est honnête et accomplit avec son cœur. Je me lève doucement et attrape mon portable avant de rejoindre la cuisine. Lorsque Jaejoon a proposé d'inviter mes parents à venir passer du temps ici, j'ai cru que mon cœur allait exploser. C'était beaucoup mieux que ce que j'avais imaginé. Je suis extrêmement heureux de savoir qu'il fait des efforts pour moi, pour lui, pour nous. Je ne sais pas vraiment comment annoncer à mes parents que la personne que j'aime plus que tout est un homme. Mais, je pense qu'ils ne seront pas aussi choqué que les parents de Jaejoon lorsqu'ils l'apprendront. Je me moque silencieusement avant de prendre place sur l'une des chaises pour appeler mes parents. J'espère qu'ils répondront positivement. Il faut dire qu'ils me manquent tellement tous les deux. J'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne les ai pas vu...

– « Allô ? » interroge la petite voix chaleureuse de ma mère au bout du fil. Les larmes me montent instinctivement aux yeux. C'est fou comme je peux devenir émotionnel lorsqu'il s'agit de ma mère. Je crois même en perdre toute ma virilité lorsque j'agis comme ça.

– « Tu me manques tellement. » annonçais-je simplement. A peine ces mots prononcés, j'entends ma mère sangloter comme une dingue contre le téléphone. Savoir qu'elle pleur à cause de moi me fait légèrement culpabiliser. Parfois, j'aimerai simplement rester à ses côtés pour le reste de ma vie. « Ne pleurs pas, s'il te plaît... » suppliais-je, essuyant les larmes qui roulent sur mes joues.

– « Tu me manques tellement, mon fils. Comment vas-tu ? » s'empresse-t-elle de demander. J'ai beau l'appeler presque chaque semaine, elle s'inquiète toujours pour moi. Je lui ai pourtant dit que j'étais heureux ici, que dessiner et habiter en Corée m'emplissait d'une joie immense. Je lui ai même parlé de Jaejoon, bien sûr pas de la bonne façon. J'ai inventé une quelconque personne pour lui parler de mon amour pour mon colocataire. Mais je pense sérieusement lui dire la vérité lorsqu'elle viendra nous rendre visite ici... J'ai parlé avec elle une bonne vingtaine de minutes avant de me décider à les inviter. Même si cela faisait déjà une semaine que Jaejoon m'avait fait la proposition, j'ai longuement hésité avant. Pour être sûr que ce soit la bonne façon de le faire...

– « Dis..tu voudrais venir me rendre visite pendant quelques jours la semaine prochaine ? Avec papa, bien sûr... » lui demandais-je, un large sourire aux lèvres. Je suis si excité et impatient à la fois de les savoir ici, avec moi. C'est presque illusoire de penser que mes parents vont venir à Séoul, dans notre appartement. Qui l'aurait cru ?

– « Oh, on peut vraiment ? Ça ne dérangera pas ton colocataire ? » s'inquiète-t-elle comme à sin habitude. Je suis sûr que Jaejoon va l'adorer. Quand elle saura qui il est vraiment, elle ne pourra s'empêcher de le chouchouter comme elle le fait avec moi. Ma mère est tellement maternelle et affective avec ceux que j'aime. Elle souhaite constamment que tout se passe au mieux pour tout le monde, c'est naturel chez elle d'être aussi gentille.

– « C'est lui qui a proposé, tu sais... Puis, je pourrais dormir avec lui et vous dans ma chambre. Comme ça, ça vous évitera de payer l'hôtel. » continuais-je pour la convaincre, même si je sais qu'elle pourrait prendre un avion sur le champ si je le lui demandais.

– « Il est vraiment adorable, ce garçon. Je lui apporterais des friandises du Japon pour le remercier. » rit-elle de bon cœur. Ça me rend tellement heureux de la voir si enthousiaste. J'arrive parfaitement à imaginer son large sourire et son odeur aimante à travers le téléphone. « Est-ce qu'il serait possible de venir la semaine d'après ? Ton père nous a offert un voyage de quatre jours à Kagoshima. Tu sais bien que j'adore cet endroit, même si je préfère cent fois venir voir mon fils mais...il insiste pour qu'on y aille quand même... » déclare-t-elle, légèrement contrariée de devoir repousser nos retrouvailles d'une semaine. Bien sûr que j'ai hâte de la voir mais je sais à quel point elle tient à ce voyage, alors je peux bien patienter encore une semaine de plus. Je remarque soudainement que mon colocataire est réveillé. Il est là, debout, appuyé contre le mur de la cuisine à me dévorer des yeux animalement. Je dois sembler pathétique à pleurer au téléphone comme un idiot. J'essuie mes larmes et lui adresse un petit sourire gêné.

– « Bien sûr que tu devrais y aller, tu adores cet endroit. On peut bien attendre encore un peu plus, ne t'en fais. » la rassurais-je, embarrassé d'avoir à agir comme ça face à Jaejoon. « Je vais te laisser, maman. Embrasse papa pour moi. On se rappelle la semaine prochaine pour organiser tout ça. » Je suis assez satisfait de savoir que Jaejoon ne comprend pas bien le japonais. La situation serait réellement gênante autrement.

– « D'accord, passe une bonne journée, mon fils. Aishiteru ! » cri-t-elle comme si j'étais sourd. Je ris bêtement. J'aime tellement cette femme. Elle me manque énormément...

– « Aishiteru... » susurrais-je, les joues rouges. Je perçois le large sourire de séducteur de mon colocataire avant que je ne raccroche promptement. « Je t'ai réveillé ? » le questionnais-je en reposant mon portable sur la table. Je n'ose pas regarder Jaejoon dans les yeux, je suis bien trop embarrassé. Mon homme vient s'asseoir sur la chaise juste à côté de moi avant de poser sa main sur ma cuisse.

– « J'adore t'entendre parler japonais... » soumet-il en venant m'embrasser sur la joue. Il me rend tellement amoureux de lui comme ça... « Surtout quand tu prononces ces mots... » bredouille-t-il, le regard coquin.

– « Quels mots ? » continuais-je, ne voyant pas où il veut en venir.

– « Aishiteru... » répète-t-il maladroitement. Je ne peux que sourire face à lui. Il est trop adorable à essayer de parler ma langue maternelle. Je me lève et viens m'asseoir sur ses genoux pour venir chuchoter contre son oreille.

– « Dai sukidesu... » Je l'embrasse langoureusement pour accentuer mes mots alors que lui m'interroge du regard. « Je t'aime tellement. » traduis-je timidement. Mon homme vient refermer ses bras autour de moi pour répondre à ma confession. C'est fou ce que je suis heureux, rien ne pourrait me sortir de cet état second qui me porte dans ce bonheur extraordinaire.

Après avoir partagé le petit-déjeuner, Jaejoon a proposé de m'emmener manger à l'extérieur pour le déjeuner. J'ai accepté, bien évidement. Alors après être passé rapidement sous la douche, j'ai rangé l'appartement puis j'ai décidé d'aller surfer sur le net en attendant que Jaejoon se prépare. Je suis toujours plus rapide que lui. Même si j'aime être attirant et beau à ses yeux, je sais qu'il aime mon côté naturel et simple. Alors que lui, c'est limite pire qu'une fille. Il doit se coiffer les cheveux, quitte à recommence maintes et maintes fois. Il se parfume, s'étale une crème hydratante sur la visage. Même si je trouve ça exagéré, je suis toujours heureux de le voir ressortir plus sexy et viril que jamais. Je suis donc assis devant mon bureau et défile l'écran sans grande conviction, à la recherche de je ne sais quoi. Je m'ennuie, soupire de banalité jusqu'à ce que quelque chose ne capte mon attention. Mon Dieu...que suis-je devenu ? Ne me demandez pas comment je suis arrivé sur cette page comportant des images sexuelles assez intéressantes. Tout ce que je sais, c'est qu'au lieu d'arrêter d'admirer ces gifs explicites, je suis en train de m'extasier devant ces hommes qui se font plaisir d'une manière plutôt attrayante.

– « Takuya, je peux... » J'ai refermé mon ordinateur portable lorsqu'il est entré, sûrement par réflexe. Sauf que maintenant, Jaejoon doit certainement se douter de quelque chose. Il a stoppé sa phrase et a immédiatement froncé les sourcils pour attendre une explication. Pétrifié, je reste là, cherchant nerveusement une excuse mais rien ne me vient. Jaejoon, torse-nu et le jean entrouvert sur son boxer, s'approche doucement de moi, comprenant que je ne dirai rien ou que je m'apprête certainement à mentir. Sa main vient éloigner la mienne pour pouvoir ouvrir l'écran. Lorsqu'il se penche sur le bureau pour pouvoir mieux regarder, je baisse les yeux tentant de cacher ma perversité et la honte qui me consume. « C'est quoi ce bordel, putain...? » spécule-t-il, ébahi. Je sens le rouge me monter aux joues, l'embarras s'emparer de moi alors que lui, reste fixer l'ordinateur. Soudainement, alors que je m'attendais à me faire disputer comme un petit garçon, Jaejoon vient s'asseoir sur mes genoux, face au bureau. Il fait défiler la page, laissant de plus en plus de fantasme prendre place dans ma tête. « Merde, pourquoi tu regardes ça, Takuya ? » chuchote-t-il comme s'il ne voulait pas que l'on nous entende.

– « J-Je...j'en sais rien, je... » Jaejoon s'allonge presque sur moi, se mordant les lèvres de désir. Qu'est-ce qu'il... ? Il vient attraper ma main gauche pour la mener sous son jean, je comprends alors ce qu'il attend de moi. Mes doigts s'appliquent à malaxer le sexe de Jaejoon avec douceur et précision pendant que cet idiot sexy reste hypnotisé par les corps et les mouvements qui défilent sur mon écran. Ses soupirs de complaisance m'excitent au plus haut point. De toute façon, il ne faut jamais grand-chose pour que Jaejoon me donne envie. Mater son torse musclé m'emplit déjà d'idées plus que bandantes...

– « Putain... Prends-moi, bébé... » souffle-t-il, complètement désireux. J'exécute rapidement ses envies. Mes deux mains déshabillent futilement le peu de vêtement que porte mon homme avant de venir m'enfoncer entre ses deux fesses. C'est la troisième fois que Jaejoon me laisse le prendre et j'avoue adorer ça, sa peau est si savoureuse... Nos deux bassins montent et descendent au rythme de nos deux souffles. Nous nous laissons emporter par l'érotisme de l'instant, nous inspirant de la bestialité des hommes face à nous. Mon colocataire vient promptement refermer l'ordinateur pour se concentrer sur ma main qui pompe son sexe alors que le mien s'occupe de son intimité au plus profond de lui-même. Faire l'amour avec Jaejoon ne me lassera définitivement jamais. La sensation qui me traverse à chaque fois qu'il me touche est incomparable à toute autre friandise. J'aime le goûter, le laisser m'envahir, le ressentir me consumer entièrement... La tentation qui nous lit l'un à l'autre est intense et extrêmement attrayante. Jaejoon est telle une obsession, comme s'il était l'aimant qui m'attire en permanence vers lui. L'animosité qui s'imprègne de nos deux corps est clairement et incontestablement effrayant mais j'aime cette obsession et cette éminente préoccupation qui conduit mon cœur et mes actions vers lui. Parce que même si je suis vulnérable, même si je suis dépendant à Jaejoon comme je pourrai l'être à la drogue, j'adore me dire que je lui appartiens et qu'il m'appartient à son tour. Cet envahissement en vaut carrément la peine. Nous avons presque hurlé de plaisir au même moment, nous salissant à nouveau au passage. « Ne regarde plus...ce genre de chose...sans moi... » susurre-t-il en se relevant, tout haletant. Il m'a offert sa main pour le suivre jusqu'à la salle de bain. Et alors nos échanges physiques ont recommencé sous l'eau, une puis deux fois...

– « Tu m'emmènes où ? » m'excitais-je sur mon siège. Je suis tellement heureux qu'il propose de passer la journée dehors avec moi que je ne tiens plus en place une fois dans la voiture. Jaejoon conduit prudemment, le sourire aux lèvres sans rien dire. Je suppose qu'il a l'intention de m'emmener dans l'un de ses petits restaurants préférés. C'est quelque chose que j'ai remarqué chez Jaejoon, il préfère les endroits discrets dans lesquels les gens ordinaires viennent dîner ou déjeuner dans la bonne humeur. C'est contraire à Sungkyung qui elle, nous avait directement mené dans l'un des restaurants les plus chers de Séoul. C'est certainement quelque chose qui s'explique par leur manière d'avoir été éduqué... D'ailleurs depuis que Sungkyung a accepté le mariage et que Jaejoon est revenu presque en pleur de chez ses parents, je n'ai pas osé remettre la discussion sur le tapis. J'avoue que cela m'angoisse légèrement. J'ai conscience désormais que ses parents sont horribles avec lui, alors j'ai peur que ce soit quelque chose qui le travail et le bouffe de l'intérieur. Peut-être qu'il préférerait cent fois me voir me mêler de mes affaires ou ce genre de chose mais puisqu'on sort ensemble, j'estime avoir le droit de m'inquiéter pour lui et de lui demander ce qu'il ressent par rapport à tout ça. J'étais assez surpris d'apprendre qu'elle avait accepté le mariage, je me demande sincèrement ce qu'ils ont pu lui promettre pour qu'elle accoure jusqu'à eux pour arranger les choses. Jaejoon était prêt à se mettre sa famille à dos pour elle, quitte à ne plus jamais les revoir. Alors pourquoi être aussi têtue et bornée alors qu'elle sait pertinemment qu'elle ne sera jamais heureuse avec un homme qu'elle n'aime pas ?! Parfois j'aimerai vraiment être une petite souris pour pouvoir espionner les gens...surtout pour pouvoir suivre Jaejoon chez ses parent lorsqu'il y va.

Sans grande surprise, Jaejoon m'a emmené dans un petit restaurant familial à l'ambiance chaleureuse et festive. La Corée a tellement de restaurant sur tout et n'importe quoi que je n'imaginais pas trouver autant d'endroits aussi sympathiques... Nous nous sommes installés à une table, loin des autres puis nous avons commandé, complètement affamé. Jaejoon semble heureux et apaisé de partager ce moment avec moi. J'ai même remarqué qu'il portait le t-shirt que j'avais choisi avec lui la dernière fois. C'est réconfortant de savoir que les choses avancent et qu'on est tous les deux sur la bonne voie.

– « Au fait, tu as parlé de quoi avec ta mère ce matin ? » me questionne-t-il avant de croquer dans son hamburger. Cela n'a rien de très gracieux mais même avec une tonne de ketchup sur la joue, Jaejoon reste l'homme le plus sexy du monde. Je viens essuyer le coin de sa lèvre du bout de mon pouce avant de me rasseoir dans le fond de ma chaise. Mon colocataire reste choqué face à mon geste, comme si c'était presque interdit d'avoir un contact physique ici. Il vérifie rapidement que personne n'ait rien vu, le regard inquiet. Il ne changera donc jamais... Il balbutie quelques mots incompréhensibles, ne sachant quoi dire exactement.

– « Rien, j'ai juste parlé de la vie...en général...et de toi aussi... » répondis-je en coupant vainement ma viande. J'ai discuté de tout et de rien avec ma mère mais je ne sais pas si c'est une bonne idée d'avoir ce genre de conversation avec lui. Il clair que Jaejoon à ce manque d'affection maternelle enfouit au fond de lui. Et inconsciemment, il essaye de s'en débarrasser en venant ce terrer dans ces petits restaurants familiaux ou en me questionnant sur mes conversation avec mes parents. C'est sûrement pour ça qu'il était aussi déterminé à arracher Sungkyung des mains de ses parents. C'était pour pouvoir avoir un lien familial avec elle, il était même prêt à la laisser vivre avec lui alors qu'auparavant personne n'aurait été autorisé à venir lui rendre visite en pleine journée. Je sais que c'est aussi parce qu'il aime sa sœur. Mais Jaejoon est le plus jeune, c'est le petit frère, celui qui n'a jamais reçu d'amour et qui a terriblement envie qu'on s'occupe de lui...même s'il ne le montre pas, même si ne le remarque pas vraiment...

– « De moi ? Tu veux dire que tu lui as dis que tu... » Il se stoppe ne sachant comment finir sa phrase. Il redoute certainement ma réaction s'il vient à utiliser les mauvais mots.

– « Que j'étais gay ? Non, j'ai juste un peu déguisé les choses mais...je leur dirai pour nous deux quand ils viendront nous rendre visite. » expliquais-je difficilement, un morceau de viande dans la bouche. Jaejoon change rapidement d'expression. Est-ce que j'ai dis ou fais quelque chose de mal ? Sa main vient lentement attraper son verre d'alcool avant de le porter contre ses lèvres et de le vider rapidement. Ce n'est pas bon signe... Je sens la dispute flotter au-dessus de nos têtes, à des kilomètres à la ronde.

– « Tu vas leur dire qu'on baise ensemble lorsqu'ils viendront ici ? » répète-t-il vulgairement de façon hautaine et méprisante. Je manque presque de m'étouffer avec ma nourriture tellement je suis choqué par la façon dont il présente les choses. Je le regarde fixement cherchant à comprendre son comportement. Pourquoi est-ce qu'il réagit de cette façon ?

– « Tu... » commençais-je, énervé. J'inspire profondément avant de baisser d'un ton et d'essayer de garder mon calme pour ne pas attirer l'attention sur nous. « On ne baise pas ensemble, on sort ensemble, Jaejoon. » prononçais-je distinctement.. J'ai tout de même pris le soin de lui répondre sur ce même air méprisant en prenant le temps de décortiquer chaque mot pour qu'il les imprègne bien profondément en lui. Voilà qu'il se met à rire comme un connard. C'est Jaejoon le retour à ce que je vois. Est-ce qu'il devient fou ? « Tu te fous de moi ? » Non, c'est juste son ancien lui qui refait surface...

– « Explique-moi la différence, hein ? C'est juste que j'arrive pas à croire que tu vas avouer ça à tes parents...comme si c'était juste un petit truc de rien du tout. Comme s'ils allaient te féliciter pour ton homosexualité... » s'outrage-t-il comme si c'était une grande découverte. Bien sûr que je dois avouer ce genre de chose à mes parents. Puis...ils comprendront si je leur explique qu'il n'y a qu'avec lui que je ressens ce genre de chose. Aucun autre homme ne me m'attire comme Jaejoon, du moins pour l'instant...

– « C'est toi qui m'a dit que tu voulais rencontrer mes parents, c'est toi qui... » Il vient m'interrompre brusquement en levant le ton bien plus qu'il ne le devrait.

– « Pas pour ça ! Bien sûr que je veux les rencontrer, c'est tes parents après tout mais... Leur dire que toi et moi, on...enfin, c'est... » tente-t-il de dire, légèrement agité et énervé. J'ai l'impression que le ciel me tombe sur la tête. Je suis déçu par lui. Complètement. Je pensais qu'il voulait enfin l'annoncer aux autres, qu'il voulait que tout le monde sache même si on devait supporter les sales regards et les jugements misérables après ça.

– « Tu l'as dis à Taehyung alors, je... Tu...tu ne veux pas que je le dise à mes parents ? » prononçais-je lentement, complètement indigné et perdu. Je tente de comprendre et d'analyser les choses, j'ai l'impression de ne rien comprendre à ce qu'il dit. Pourquoi je devrais mentir à mes parents. S'ils viennent jusqu'ici, j'estime tout de même qu'ils aient le droit de savoir pour nous. C'est ma vie après tout...

– « Je...réfléchis deux secondes, tu veux... Et si tes parents te renient ? Si ta mère ne veut plus jamais te revoir après ça ? » Son hypothèse me fait froid dans le dos mais...j'ai confiance en l'amour qu'ils me portent. Mes parents ne feraient jamais ça. Ma mère ne ferait jamais ça. Ils m'aiment, je suis leur fils, mes préférences sexuelles ne change rien en cela.

– « C'est ma mère, Jaejoon. Elle m'aime... L'amour d'une mère il...il peut tout endurer... » marmonnais-je comme si j'essayais de discuter avec un étranger qui ne comprend rien à ce que je dis. Je suis sérieusement surpris qu'il puisse penser comme ça mais...après tout, est-ce qu'il sait ce qu'est réellement l'amour d'une mère ? Ne serait-ce qu'un peu ?

– « Laisse-moi rire.. Je...tu es si sûr de toi... » grogne-t-il comme si j'étais le responsable de cette dispute totalement futile. Je n'y crois vraiment pas mes oreilles. Comment peut-il juger l'amour que mes parents me portent alors qu'il ne les connaît même pas ? Puis, c'est lui qui voulait les rencontrer, c'est lui qui voulait connaître ceux qui m'ont élevé et aimé, non ?

– « Tu n'as jamais envisagé l'annoncer à ta famille ? Tu pensais qu'on allait vivre comme ça toute notre vie ? » demandais-je, les larmes aux yeux. Il pensait sincèrement que j'allais me cacher dans son appartement pour le reste de ma vie ? Que j'allais prétendre aimer une femme sans jamais le présenter à mes parents alors que derrière, je moisirais, enfermé dans sa chambre à cacher l'amour que je lui porte ? A-t-il déjà au moins imaginé notre futur à deux une seconde ?

– « Parce que tu crois qu'on va passer le reste de notre vie ensemble ? » répond-il, du tac au tac. Comme porté par son instant d'enfoiré. Il m'a enlevé les mots de la bouche. Il vient de me tuer sans même s'en rendre compte... Je baisse les yeux sur mon assiette encore pleine, mais j'ai perdu tout appétit. En réalité, je ne pense même pas à finir cette assiette, je suis bien trop blessé par sa méchanceté et sa dureté... Je ferme les yeux rapidement pour cacher mes larmes mais elles dévalent mes joues à toute vitesse sans que je ne puisse faire quoique ce soit. Le silence se fait entre nous, je n'ose même pas espérer une excuse de sa part, ni même un mot. Mon corps vide d'esprit se lève lentement avant d'attraper ma veste et de quitter le restaurant sans rien dire.

Tu es tellement prétentieux. Je n'ai pas besoin de ça, Jaejoon. Ta mauvaise foi, cet orgueil, cette monstrueuse vanité qui ne cesse de venir me blesser à chaque fois que l'envie te prend... En fait...je n'arrive pas à comprendre la façon dont tu m'aimes. Je ne pourrais pas m'habituer à vivre sans toi mais toi...j'ai l'impression que ça ne te dérangerait pas. Vivre sans toi à mes cotés est désormais inimaginable. Je ne veux pas vivre seul après t'avoir connu, parce que je t'aimerai toujours et que ton odeur me manquerait sûrement. Alors pourquoi suis-je le seul à imaginer un futur à deux ? Tu es trop égoïste. Tu devrais penser à moi, à ce que je ressens en ce moment, à ce que je voulais entendre sortir de ta bouche mais non...tu te refermes sur toi-même comme un narcissique exagéré. Je marche tellement vite que je bouscule quelque personne au passage, je veux simplement retrouver mon lit et me terrer dans ma chambre pour le reste de la journée. Soudainement, une main vient me stopper. Je me retourne déjà prêt à le frapper pour oser revenir me retenir mais ma main s'arrête subitement lorsque je constate que ce n'est pas Jaejoon.

– « Hongki... » susurrais-je presque à moi-même. Je rougis légèrement lorsque je prends conscience des choses. J'ai les yeux inondés d'eau, le visage certainement dans un piteux état...qu'est-ce que je vais lui dire ? Qu'est-ce que je vais encore devoir inventé pour ne pas griller ma situation ?

– « Takuya...est-ce que tout va bien ? » s'inquiète-t-il tout en me dévisageant. Je cherche désespérément quelque chose à inventer mais rien ne me vient. Comme par hasard, juste à cet instant, Jaejoon débarque, essoufflé. « C'est lui qui t'a mis dans cet état ? » m'interroge-t-il dans ma langue maternelle. Je remarque qu'immédiatement, Jaejoon fronce les sourcils, mécontent de tomber sur lui. Déjà que Jaejoon ne semble pas particulièrement l'apprécier, je suppose que le moment est mal choisi pour se mêler de nos histoires...

– « C'est rien, je vais bien. » assurais-je en coréen, pour ne pas contrarié Jaejoon et le laisser s'imaginer des choses à notre sujet. Têtu comme il est, il pourrait même imaginer que je le critique ouvertement en japonais.

– « Viens, on rentre. On doit discuter. » adjure Jaejoon en m'attrapant le poignet. Hongki vient brusquement l'en empêcher. Putain...qu'est-ce que je suis censé faire maintenant ?

– « Tu te fous de moi ? Dis-moi la vérité, il s'est passé quoi ? Pourquoi tu pleurs à cause de Jaejoon ? » cri Hongki toujours en japonais tout en me retenant fermement le bras. Je suis complètement coincé entre ses deux imbéciles, tout ce que je souhaite c'est pouvoir aller pleurer et me morfondre seul sur mon lit mais me voilà entre eux, prêt à démarrer une stupide querelle.

– « Arrêtes de parler japonais, idiot. Je comprends encore lorsque tu prononces mon prénom. Il t'a dit qu'il avait rien alors laisse-nous maintenant. » commande autoritairement Jaejoon. Il est jaloux, je peux le voir dans ses yeux emplies de colère et de rage. Je les repousse tous les deux pour retrouver un minimum d'air avant de soupirer d'agacement. Je suis tellement épuisé de tout ça. Fatigué de revivre les mêmes disputes, encore et encore.

– « Je vais bien, j'ai juste...le mal du pays... » mentis-je en adressant un léger sourire à mon ami. Je suis reconnaissant qu'il s'inquiète pour moi mais je ne peux pas lui dire la vérité. J'ai bien compris que de toute façon, cela ne servirait à rien. « Et toi...laisse-moi. J'ai besoin d'être seul. » marmonnais-je sans même poser les yeux sur Jaejoon.

– « Alors c'est vraiment à cause de lui que tu es comme ça ? » demande une nouvelle fois Hongki dans sa langue. Jaejoon expire lourdement, exalté par le comportement enfantin de Hongki. Je suis sûr que s'il le pouvait, il le remettrait bien rapidement à sa place.

– « Si c'est à cause de ce que j'ai dis, je le regrette déjà. Laisse-moi m'excuser correctement. » bougonne mon homme en m'attrapant la main. J'écarquille les yeux, comprenant que s'il continue plus loin, notre relation ne sera plus un secret pour Hongki. Il est peut-être en couple avec Ayame mais il n'est pas pour autant idiot au point de ne pas comprendre. « Dai sukidesu... » assure-t-il simplement. Mon visage rougit comme une tomate alors que Hongki porte ses deux mains sur sa bouche pour s'empêcher de faire une quelconque remarque. Le fait que Jaejoon me dise qu'il m'aime devant Hongki, qu'il le dise en japonais mais surtout pour s'excuser et me faire oublier ses mauvaises paroles me touche. Il vient m'embrasser chastement, sous le regard amusé de mon ami.

– « A-Alors vous sortez ensemble ? Ya... pourquoi tu m'as rien dit ? Je n'me serai pas mêlé de vos histoires si j'avais su ! » se plaint Hongki en me tapant sur le bras, honteux d'avoir prit de haut mon homme. Je suis complètement figé, incapable de dire ou de faire quoique ce soit. J'ai juste...envie de remercier Jaejoon pour tous les efforts surhumains qu'il fait pour me garder auprès de lui. S'il pense que ces mots n'ont pas une si grande importance, il se trompe. Cet instant, je m'en souviendrais toute ma vie. Même s'il a du mal a accepté le fait que nous soyons tous les deux des hommes, je sais qu'il veut s'investir dans cette relation...

– « Je suis désolé...pour ce que j'ai dis. Maintenant, rentrons nous reposer. » chuchote-t-il, embarrassé. Je jette un regard à Hongki qui se frotte nerveusement la nuque, gêné, il ne sait plus où se mettre.

– « J-Je... Je t'appelle plus tard. » bredouillais-je à Hongki pour lui faire comprendre que le moment est mal choisi pour en parler. Mon ami hoche la tête promptement avant de nous laisser marcher ensemble, vers la voiture. Nous avançons lentement, sans rien dire, la main dans la main. J'ai les mains moites tellement je suis perplexe et anxieux. Il me tient réellement la main, dans la rue, aux yeux de tous...c'est inattendu.

– « Bien sûr que j'aimerai passer le reste de ma vie avec toi. Tu es le seul à m'aimer et tu es le seul que j'aime... J'ai juste peur pour toi...je ne veux pas être une gêne entre toi et ta famille. La mienne j'en ai strictement rien à foutre, ils se moquent bien de savoir ce que je fais mais toi...ils t'aiment tes parents. » explique-t-il en regardant droit devant lui. Je ne peux m'empêcher de jeter de mauvais regard au passant qui nous regardent de travers seulement parce que nous nous tenons la main...

– « Justement, c'est parce qu'ils m'aiment que je veux qu'il sache pour toi et moi. Parce que je suis sûr qu'ils t'adoreront. » répondis-je sincèrement, toujours aussi remué par ses aveux. Jaejoon ouvre sa voiture et me fait signe de rentrer, ce que je fais. Une fois assis et attaché, il vient m'embrasser langoureusement jusqu'à ne plus avoir de souffle.

– « Je te fais confiance. C'est ton choix...je serai avec toi...si tu veux... » susurre-t-il sensuellement mais avec beaucoup d'honnêteté. Ton tempérament est aussi mauvais que le mien. Tu es pareil que moi. Tu n'entends pas la sincérité dans ma voix lorsque je te parle, tu es trop borné. Mais au fond, tu sais que j'ai raison et que je t'aime plus que tout au monde. Tu as confiance en moi, parce que tu sais que jamais je n'oserai te mentir à toi, jamais je ne voudrais te faire du mal.  

Évidence |takujae|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant