31 : L'amour a plusieurs formes.

1.3K 143 164
                                    

C'est douloureux, bien plus que tout ce que j'ai connu jusqu'ici. Mais avant d'être triste et désolé pour l'homme que j'aime, je suis énervé, en colère, au bord de l'explosion. Comment peut-on jouer avec les sentiments des gens de cette façon sans n'éprouvez ne serait-ce qu'un minimum de regret et de culpabilité ? Ils avaient joué la comédie, me laissant même croire que l'un d'entre eux avait besoin d'aide et de soutien. Alors que non...tout était faux. Peut-être même que Yoongi et Taehyung étaient de parfaits inconnus. Peut-être qu'ils avaient été engagés et que ce n'était même pas leurs vrais noms. J'avais envie de les frapper, de les étrangler et de les battre pour leur faire regretter leurs comportements. On ne touchait pas à mon Jaejoon, pas juste sous mes yeux. On ne le manipulait pas de façon aussi odieuse juste pour un peu d'argent. Le calmer a été beaucoup plus difficile que je ne l'aurai cru. Beaucoup trop de larmes ont été versé, au point que moi aussi je me suis laissé aller avec lui. Jaejoon a fini par s'endormir dans mes bras complètement anéanti. Et dire qu'il apprend ça à peine une semaine avant le jour qu'il redoute tant. Comment vais-je faire pour lui faire oublier tout ça, pour l'aider à surmonter cette douleur aussi importante soit-elle ? J'ai peur, je suis même terrifié de ne pas être à la hauteur, de ne pas lui rendre tout ce qu'il a fait pour moi. Il a dormi toute la journée, se réveillant seulement pour passer aux toilettes et boire un peu d'eau. J'avais beau le pousser à venir manger un bout, il n'a rien voulu entendre mais surtout...rien voulu dire. Après m'avoir expliqué les choses, Jaejoon a comme perdu la parole. Il s'est rallongé et a prolongé sa nuit le plus longtemps possible. Moi, je n'ai fais que ressasser tout ça dans ma tête. En boucle, je revoyais les hypocrites sourires de Yoongi et Taehyung, je me remémorais le faux regard de Sungkyung cette nuit-là... J'avais l'impression de devenir fou à ne pouvoir rien faire... Je me contentais de rester éveillé, à le surveiller au cas où il se réveillerait.

J'ouvre les yeux, réveillé par un lourd bruit provenant du salon. Comme presque tous les jours depuis que Jaejoon a fait face à la réalité, je suis sans en arrêt sur mes gardes, à faire la nounou. Mon colocataire a recommencé à boire et à sortir. Sans me prévenir, il quitte l'appartement, rentre à l'aube et s'enferme dans sa chambre sans jamais venir vers moi. J'essaye de me dire que ce n'est qu'une mauvaise phase. Après tout, demain nous serons le 13 août, le jour où il...se remémore son passé plus que le reste de l'année. Je n'ai pas envie de lui crier dessus, de lui faire la morale sur la façon dont il devrait travailler sur ses émotions. Tout simplement parce que je ne sais pas ce qu'il ressent, je n'arrive pas à imaginer ce que cela fait d'apprendre que tout n'est que mensonge autour de soi. Mais je me sens plutôt vexé qu'il ne m'en parle pas, qu'il ne veuille pas partager ses sentiments avec moi. Je l'aime, il sait que j'ai toujours été honnête avec lui, que je serai toujours à ses côtés, alors pourquoi m'ignorer ? Je m'avance dans le couloir, peu sûr de vouloir voir ce qui m'attend. Lorsque j'arrive jusqu'au salon, Jaejoon est allongé par terre, les chaussures encore aux pieds. Je soupire longuement... Il est neuf heure du matin et je dois déjà faire face à l'odeur d'alcool et de vomi qui émane de lui. C'est répugnant, j'en ai même la nausée mais je ne peux pas le laisser comme ça.

– « Jaejoon...lèves-toi. Faut que tu ailles prendre une douche. » ordonnais-je sans pour autant élever la voix. Pourquoi se laisse-t-il autant aller ? Il devrait réagir, se montrer fort et fier d'avoir enfin dis ce qu'il avait à dire à sa famille. Il devrait leur prouver qu'il peut surmonter tout ça et vivre sa vie sans penser à eux mais non... En réalité, il se croit plus faible et plus fragile qu'il ne l'est réellement. Je lui attrape les deux poignets et le tire vers moi pour le remettre sur ses pieds.

– « Taku ! Bébé, emmènes-moi dans la chambre... Je veux te baiser toute la nuit... » bredouille-t-il, les yeux à moitié fermés. Ce sont les premiers mots qu'il prononce depuis presque cinq jours. Pourquoi est-ce que cela me blesse autant ?

Évidence |takujae|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant