35 : "L'homme est parfois assez fou pour préférer le chagrin à l'oubli."

1K 140 190
                                    

1ère étape : le choc et le déni.

« La rencontre est le début de la séparation » Tu étais partis avant même que je n'en prenne réellement conscience, avant que je ne pense que je ne te reverrai plus jamais. C'était si précipité, si inattendu que la séparation m'a été fatale. Cette sensation d'abandon a été néfaste mais surtout mortel à mon moral. Je suis tout d'abord resté silencieux, pendant au moins deux jours. J'étais incapable de mettre un mot sur ce que j'étais en train de vivre. C'était irréel, invraisemblable. Tu as disparu de mon champs de vision, de mon quotidien telle une illusion qui n'aurait même jamais existé. Les émotions auxquelles j'ai dû faire face sans toi, étaient incompréhensibles, indéchiffrables. Je n'arrivais même pas à mettre un putain de mot sur ce que je voulais faire, ou dire... J'étais...sans voix...complètement vide de sens. En fait, j'étais tellement choqué, tellement stupéfait par la tournure des choses que je suis entré dans ce qu'on appellerait un état second. Un état hors de la réalité. Alors j'ai refoulé mon ressenti, j'ai continué à vivre comme si tu étais toujours là, comme si tu étais seulement sorti avec Hongki ou Ayame pour la journée, me promettant à moi-même que tu finirais pas rentrer dans les futurs minutes. J'ai même fais les courses, en pensant à bien t'acheter le shampooing odeur menthe que tu aimes tant et des glaces au citron, parce que je sais que tu adores ça. C'était comme si tu continuais d'exister autour de moi, pour moi et moi seul... J'évitais mon téléphone portable au début, puis j'ai pensé que je devais au moins vérifier les appels entrants, au cas où ce soit toi...

2ème étape : la douleur.

Puis un matin, alors que je cherchais ta main, que je cherchais un signe de ta présence, j'ai réalisé. J'ai réalisé que tu étais bien parti. J'ai pleuré, Takuya. J'ai pleuré comme un fou parce que j'ai tout perdu lorsque tu t'es enfuis. Cette mauvaise nouvelle nous as éloigné l'un de l'autre, elle m'a volé mon homme, mon bien le plus précieux... Je suis devenu dépendant à l'amour, à ton amour. Sans en avoir l'air, j'avais laissé mon cœur s'emplir de toi. Mon cœur qui était si vide et qui ne possède nulle autre richesse que toi désormais. Pour cette unique raison, je ne pouvais plus vivre sans toi. Je n'avais que la force d'aimer...de t'aimer...toi. Alors ce n'était que plus affligeant de devoir supporter ce profond chagrin sans toi. Je crois que si j'y réfléchis bien, c'était la première fois que je surmontais une telle épreuve sans toi. Cela aurait fait trois mois ce jour-là, Takuya. Si tu avais été là, ça aurait été le premier jour de notre quatrième mois ensemble. Trois mois d'émotion, trois mois que je n'oublierai jamais, trois mois que je me repassais en boucle dans la tête, sans aucune pause. C'est parce que j'avais peur de faire face à la réalité, peur de me rendre compte que j'étais définitivement et irrévocablement seul depuis déjà quatre longs jours. L'abandon a été cruellement douloureux. Il m'a tourmenté l'esprit dans les moindre recoins, me martyrisant en me remémorant ton visage et ton sourire si chaleureux. Parce que tout était froid ici. Malgré la chaleur de l'été, je ne ressentais plus rien. J'avais froid, froid de tes bras, de ta bonté, de ton amour, de ton intérêt... Mon âme s'est ancré dans un sulfureux combat entre le passé et la vie. Je ne savais même plus depuis combien de temps je n'avais pas mangé correctement... J'errais comme un zombie de la salle de bain à ta chambre. Entre vomir et m'apitoyer, je ne savais rien faire d'autre. Mon esprit n'a pas cessé de se faire tourner dans tous les sens à l'intérieur de moi, tellement que mon crâne m'a fait terriblement souffrir depuis le jour de ma prise de conscience... J'étais triste, perdu dans un insupportable ennuie, un odieux manque. Je devenais complètement fou, bébé... J'en étais même à maudire le monde pour avoir osé nous faire un coup pareil. J'étais même égoïstement jaloux de ton père et du réconfort que tu avais dû lui apporter... Je sais, je suis pathétiquement horrible comme personne pour avoir ce genre de pensée alors que tu viens de perdre la personne qui comptait le plus à tes yeux... Mon état est piteux, tu sais. Je ne suis pas sûr que tu me reconnaîtrais si tu décidais de rentrer. Enfin, si tu finissais par rentrer...

Évidence |takujae|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant