Évidence |takujae|

32 : Ascenseur émotionnel.

Un énorme mal de tête me sort de mes songes. J'ai encore fait le con...en fait, je ne fais que ça depuis une semaine. Comment j'ai pu agir aussi maladroitement avec Takuya, après tout ce qu'il a fait pour moi ? Je m'en veux de l'avoir laissé de côté, de l'avoir repoussé, de l'avoir rejeté pour ne pas avoir à me confier à lui alors que j'en avais terriblement besoin. L'odeur de ses cheveux me met déjà de bonne humeur même si je sais que cette journée sera loin d'être agréable. C'est aujourd'hui. Nous sommes le 13 août. Le jour que je déteste plus que tout. Le jour que je redoute tant le reste de l'année. J'ai rendez-vous avec mon psychologue aujourd'hui, comme tous les 13 août à vrai dire. Personne ne m'y oblige à y aller mais j'ai le sentiment d'en avoir besoin, pour moi, pour pouvoir survivre le plus longtemps possible. Je viens attraper mon amant pour le coller contre moi. J'aime le savoir aussi prêt, cela me réconforte plus que rien d'autre.

– « Jaejoon... Tu vas bien ? » me demande-t-il de sa voix rauque et encore fatiguée, tout en se retournant vers moi. Je lui souris et acquiesce même si mon corps me fait souffrir de partout. Je me suis encore battu hier, j'ai encore fait l'idiot pour me faire oublier le reste. Je le resserre dans mes bras et lui embrasse délicatement le front.

– « Merci, Takuya...pour tout. » susurrais-je timidement. Je le sens sourire contre mon torse et contre toute attente, mon homme vient me mordiller le cou. Il sait comment me donner envie. Il sait comment s'y prendre pour me manipuler, il me connaît mieux que personne désormais. « Arrête ça tout de suite, sinon je te jure que je te prends. » riais-je d'envie, m'imaginant déjà en pleine action sur lui.

– « Non, j'en ai pas envie. Tu n'es plus aussi doué qu'avant. » me taquine-t-il en se levant du lit avec pour seul vêtement, son boxer moulant ses petites fesses rebondies. C'est fou comme il peut réussir à me rendre fou de manière tout aussi banale.

– « Tu te fous de moi, j'espère ? » m'indignais-je pour rentrer dans son jeu. Il me tire la langue et s'enfuit de la pièce pour me torturer l'esprit. J'en ai vraiment envie maintenant. Une semaine sans le toucher, c'est un réel supplice pour nous deux. Je me suis levé et n'ai pas pris la peine de me vêtir, tout comme lui. Il faut dire que j'aime le voir préparer le petit-déjeuné en sous-vêtement, c'est beaucoup plus attrayant.

– « Tu veux faire quoi aujourd'hui ? » m'interroge-t-il en ignorant ma précédente question. Je le remercie poliment lorsqu'il vient me déposer un verre d'eau et de quoi apaiser ma tête sur la table. Cet homme est si attentionné envers moi que j'en fonds complètement.

– « Je dois aller chez mon psy. » répondis-je simplement. Takuya se fige quelques secondes face au plan de travail avant de se remettre à préparer les omelettes silencieusement. J'ai peut-être été un peu trop direct, je suppose qu'il avait oublié que c'était aujourd'hui.

– « Tu veux que je t'accompagne ? » propose-t-il sincèrement. Un large sourire se dessine sur mes lèvres. Il est vraiment trop adorable et prévenant avec moi. Comment je suis sensé faire pour vivre sans lui désormais ? Il a une telle place dans ma vie... J'ai gentillement refusé. Pas parce que je refuse qu'il m'accompagne jusque là-bas mais parce que je n'ai pas envie de trop me reposer sur lui. J'ai envie qu'il vive pour lui et non pour moi, je l'ai déjà assez emmerdé avec mes histoires personnels ces derniers jours. Takuya comprend, j'en suis certain. D'ailleurs, il comprend toujours tout... Ce petit est trop bien pour moi, j'en ai amplement conscience.

– « J'ai encore cinq minutes avant de partir, tu veux que je m'occupe de toi ? Je serai rapide, promis. » déclarais-je coquinement, en enfilant mon t-shirt. Takuya, allongé sur le sofa, son carnet de dessin dans les mains ne prend même pas la peine de lever les yeux sur moi.