Partie III: La pureté des cieux. Vingt quatre heures: douleur, amour et bonheur.

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Il était huit heures moins le quart lorsque j'ai ouvert la persienne,

Le soleil brillait, chatouillant délicieusement mon visage.

J'étais euphorique et j'étais la sienne,

Je m'envolais dans un ciel sans nuages.

Il était dix heures moins le quart lorsqu'il s'est mis à pleuvoir.

De petites gouttes tombaient sur mon visage,

Mais quelques éclaircies me permettaient d'entrevoir

Que le soleil reviendrait chasser les nuages.

Il était midi lorsqu'une énorme averse s'est abattue,

Et le soleil n'est jamais revenu.

Mon visage était désormais si pâle,

Et puis mon cœur avait si mal.

Et lorsqu'il est définitivement parti

Avec mon cœur, malgré mes cris,

Est arrivé le plus terrible des orages.

Puis quand j'ai levé mon visage,

La plus grande de ses décharges

M'a jeté dans un marécage...

A quatorze heures j'étais à genoux,

Je n'étais plus qu'une ombre, tout à coup.

Pourtant à seize heures trente j'étais debout,

Les vêtements déchirés, le cœur en poussière,

J'avançais malgré tout,

Courbée, de moi-même la meurtrière...

Et j'ai marché, marché,

Les yeux perpétuellement baissés.

Il n'y avait plus d'orage

Mais la pluie fouettait encore mon visage.

Il n'était pas loin de vingt heures

Lorsque j'ai senti le battement de mon cœur.

J'ai relevé la tête et j'ai aperçu une lueur,

J'ai senti en moi l'ombre du bonheur.

Alors j'ai couru, j'avais retrouvé un peu d'envie,

Et doucement je sentais mon sourire éclore

Me poussant toujours un peu plus fort,

Intensément...

A présent il n'est plus très loin de minuit

Et je sens revenir en moi, doucement,

La vie...

Média : Grand Corps Malade - Midi 20

L'écrit du coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant