Dans ses yeux...

18

- Je suis désolé... Souffle Samuel.

Vanessa ne fait que pleurer depuis que le diagnostic à été donné. Le cancer est revenu pour se loger dans ses poumons. Il n'y a rien a faire, et même si s'était le cas, le bel homme ne supporterait pas une autre intervention. Il est épuisé de vivre de la sorte, d'avoir tout le temps mal, de ne pas pouvoir prendre soin de celle qu'il aime.

Il se souvient clairement ne pas avoir voulu de cette opération. Samuel repense au sentiment de déception qui l'ont envahi alors que Vanessa mettait toute son énergie à remotiver le convalescent, alors que celui-ci n'avait en tête que ce moment précis. Celui ou ils lui annonceraient que la tumeur est de nouveau là... Encore.

- On trouvera un moyen, Sam, je... Je ferais tout...

Une fois de plus, les mots de la jeune femme se perdent dans ses pleurs. Elle est désespérée et Samuel le voit bien. Une larme lui échappe, et il l'essuie aussitôt, il ne doit pas craquer, pas maintenant, pas devant elle. Il doit se montrer positif, lui faire croire que tout ira bien, sans pourtant le croire.

- Je suis fatigué, ma princesse, et tu l'est aussi... Va te reposer et préviens ton patron pour...

- Je ne peux pas te laisser! Couine la jeune femme en se blottissant contre Sam.

- Tu es l'amour de ma vie... Mais des fois, le destin fais que...

- Je t'en prie, ne me fait pas ça... Implore la jeune femme.

Elle connaît se discourt, elle y a eu droit autre fois. Samuel veut lui dire au revoir, il ne veut plus se battre. Cependant, la première fois, elle a su lui faire changer d'avis et elle compte bien recommencer. Peu importe les sacrifices, elle doit trouver l'argent pour tout ce qui va suivre. Vanessa ne le laissera pas dépérir... Jamais.

Samuel passe sa main dans les boucles de sa bien aimée, il aime tant le faire, et a chaque fois, il est étonné par la douceur de ceux-ci. L'épuisement est insoutenable. Elle le sait pourtant, alors pourquoi insiste-t-elle à le faire soigner. Ça ne sert à rien. Sam insiste...

- J'aimerais que tu sois heureuse, Vanessa, que tu te trouves une homme bien, qui te fasse oublier tout ce calvaire ...

- Non! Sam, je t'aime et jamais je ne baisserais les bras! S'emporte Vanessa, sauf que le malade est réellement épuisé, qu'il est à bout, et pour la première fois de leur vie, il élève la voix sur elle.

- Ne sois pas égoïste, merde! Je n'en peux plus d'être alité! Je n'en peux plus de la douleur physique, mais aussi psychologique! J'ai mal à en crever, Vanessa, et toi... Toi tu veux me garder coûte que coûte...

- J'ai fais de nombreux sacrifice aussi... Souffle-t-elle déboussolée.

- Oui, je le sais, et ça me fais chier comme pas possible! Tu crois que te voir te démener pour moi me laisse indifférente? Tu crois que c'est facile de constamment se sentir épuisé, mourant, et te sourire comme si rien n'était?

- Sam! On s'est promis de rester avec l'autre pour toujours! Je... Laisse-moi faire, et peut-être que cette fois?

- Cette fois, quoi? Rien n'est différent, mon amour, je vais souffrir le martyr, ensuite passer sous le scalpel pour me réveiller vider de mes organes! Je suis inconscient, Vanessa, je n'ai pas mal, mais je sens leurs mains dans mon corps... Je le sens chaque jours depuis la première fois... Je veux demander qu'on ne me réanime pas si mon coeur s'arrête de battre! Non, je ne veux plus de traitements, et je partirais plus vite... Non, je... Je n'en peux plus de vivre comme ça, Vanessa, ne m'en veut pas s'il te plaît, je suis juste épuisé...

- Sam...

- Je t'en prie... Je sais que nous nous somme juré d'être ensemble... Je me suis accroché pour ça, mais... Regarde-moi! Regarde, Vanessa, je ne suis plus que l'ombre de moi-même... Je ne peux rien t'apporter de ce que j'avais espéré, je voulais te montrer le monde! Je ne suis qu'une loque...

- Ne dis pas ça... Si tu ne vis pas, alors je n'ai aucune raison de vivre...

Ces mots sont comme une gifle pour Samuel et il ne le cache pas. Brusquement, il repousse sa bien-aimée et tente vainement de se relever. La colère lui fait oublier la douleur un instant, alors qu'il foudroie Vanessa des yeux.

- Comment peux-tu dire ça? Crache-t-il avec dédain. Tu as la vie devant toi! Tu es en bonne santé... Tu es... Tu es égoïste!

- Je veux juste...

- Tu me veux à tes côtés peu importe mon état! S'agace le malade. Tu as le choix, merde, et tu dépéris avec moi! Souviens-toi, Vanessa, lorsque nous étions là-bas, que nous avions peur... On a eu plusieurs possibilités pour vivre mieux mais nous avons toujours choisis l'autre, et je le regrette maintenant! Nous nous sommes soutenu assez longtemps... Je veux que tu rentres te reposer, que tu ailles au travail et que...

- Que je te laisse mourir, c'est ça? Termine Vanessa en serrant les dents.

Malgré la colère de Samuel, elle comprend tout à fait ce qu'il essaye de faire. Il veut l'éloigner, la forcer à vivre sans lui, même blessée. Comment peut-il croire qu'elle pourra l'oublier? Le détester? Être en colère contre lui parce qu'il est fatiguer d'avoir mal... Prenant la main blanche de son bien-aimé, Vanessa inspire silencieusement mais Sam la devant en retirant ses doigts contre lui.

- N'essaye pas de me faire changer d'avis... Je refuse tout traitement, et c'est catégorique.

Reprenant place sur le siège, la jeune femme s'essuie le visage, observe autour d'elle, l'observe lui et tous les branchements nécessaire pour calmer sa douleur, mais aussi sa toux, pour l'aider à respirer, pour écouter son rythme cardiaque tachycardique. Elle se rend compte qu'elle n'a que ça comme image de lui, que les beau jours s'estompent lentement.

- Lorsque j'ai perdu mes parents, je ne l'ai pas compris... Commence-t-elle. Je me souviens avoir eu droit à plusieurs conversations, avec l'école, avec les médecins, avec ces gens qui m'ont prit en charge pour la maison d'accueil... À chaque fois qu'une nouvelle personne se présentait à moi, je demandais ou sont mes parents...

- Tu me l'a demandé aussi... Souris tristement Samuel.

- Oui, je te l'ai demandé... Et lorsque tu m'a parlé, j'ai compris...

- Tu as pleuré dans mes bras durant des heures, tous le monde nous a laissé tranquille, ils savaient que tu réalisais seulement là et respectait ton deuil.

- Te souviens-tu des mots que tu as choisis? Moi, jamais je n'oublierai... Tu as dis: Tes parents sont partis rejoindre les miens auprès des anges... Ils sont au paradis! Tu ne peux pas leur parler pour l'instant, plus comme avant en tout cas, mais tu peux le faire lorsque tu es toute seule, avec ton coeur, parce qu'ils t'entendent de la haut... Et si tu écoutes bien, tu les entendras toi aussi...

- Lorsque tu dormiras, ils viendront te voir dans tes rêves, ils te couvriront pour que tu ne prennes pas froid, ils chasseront les monstres... Poursuis Samuel en souriant tristement. tu m'as dit que tu veux sentir leur odeur, la chaleur des bras de ta maman, et je t'ai répondu...

- Je suis là, maintenant, je ne te laisserais pas avoir froid.... Termine Vanessa en reprenant son sérieux. Je serais également là pour toi, Sam! Je le serais aussi longtemps que tu en auras besoin! Ne me repousse pas, je t'en prie... Laisse-moi être là, faire de mon mieux, pour ne pas passer le reste de ma vie à me demander nous aurions pu concrétiser nos rêves...