Je marche au plus vite malgré le gravier sous mes pieds. Je m'éloigne de lui petit à petit, même si la sensation en moi, elle, ne disparaît pas du tout. Au contraire, elle ne fait qu'accroître. Je n'entend pas la porte de l'appartement se refermer. Ni même s'ouvrir d'ailleurs. Que fait-il ? Est-ce-qu'il m'observe ? J'atteins la terrasse et cherche mes clés avec hâte dans ma pochette. Elle est petite, pourtant mon esprit est ailleurs et j'ai l'impression que je met beaucoup trop de temps pour les trouver. Lorsque je les ai enfin en main, je soupire de soulagement et je me concentre pour les enfoncer dans la serrure. Je ne sais pas vraiment pourquoi j'essai de fuir James, je n'ai pas peur de lui, j'ai peut-être peur de ce que je ressens mais il me suffirai de le repousser s'il tente quelque chose. Forcément, ma bonne volonté à être rapide me rend moins efficace et je fais tomber le trousseau par terre. Je pourrais m'insulter, je le fais d'ailleurs intérieurement, puis je me baisse pour les ramasser.- Pourquoi tu t'enfuis ?
La voix de James me fait sursauter mais je ne me retourne pas entièrement. Je pivote la tête et je l'observe. Droit, immobile, confiant, tout ce que je ne suis pas là tout de suite. Je me liquéfie littéralement. Bon sang qu'est-ce-qu'il m'a fait ?
- Je vais me coucher James, c'est tout.
Je me tourne à nouveau, ces satanés clés sont contre moi elle aussi. Je perd la tête, je ne sais plus laquelle est la bonne. Il ne répond pas et ça ne me rassure pas vraiment. Je l'entend s'approcher. Il est là, tout près, trop près. Une main chaude glisse le long de mon bras.
- Qu'est-ce-que tu fais ?
Je préférais lorsqu'il était con avec moi, finalement. Il ne répond toujours pas et son autre main atteint ma chevelure. Ma main en action a cessé tout mouvement. Je ne sais même plus ce que je m'apprêtais à faire. J'ai l'impression de respirer beaucoup trop bruyamment pourtant l'air semble manquer. J'ai l'impression de faire une crise d'asthme mais je ne suis même pas asthmatique... Je fixe la porte comme si elle allait me parler.
- Qu'est-ce-que tu fais ?
Je me sens bête avec cette question, mais je ne sais pas quoi dire d'autre. Il a pris le contrôle de mon cerveau.
- Je suis en train de faire quoi selon toi ?
Je ne préfère pas répondre à sa question et je le laisse retirer les épingles et l'élastique de mes cheveux. Il a détaché mes cheveux, ce n'est pas bien grave. Pourtant lorsque sa main glisse dans mon dos en ouvrant la fermeture éclair de ma robe, ma gorge se sert et mon corps réagit, brutalement. Sa bouche s'approche de mon oreille et je sens son souffle contre mon cou, sa chaleur est contagieuse et je ferme les yeux pour oublier la voix qui hurle que ce n'est pas raisonnable.
- Je te trouve très sexy en sous-vêtements Hanna...
Je met quelques secondes à comprendre puis je réalise ce qu'il vient de dire. Lorsque l'information monte à mon cerveau, je me retourne rapidement pour lui faire face et protester, mais il me domine rapidement. Il pose simplement un doigt sur mes lèvres pour me faire taire, ensuite, il passe une main dans mes cheveux et approche son visage près du mien. Je veux qu'il m'embrasse, je veux qu'il se taise et qu'il arrête de me mettre dans cet état. Je m'approche en retirant son doigt de mes lèvres, je ne le touche pas mais il est assez près pour comprendre ce que je désire. Et il n'en fait rien. Ses lèvres vont encore vers mon oreille et il me murmure "bonne nuit Hanna". Je pourrais le tuer, je pourrais hurler de frustration. Si je le rattrape je passerai pour une fille désespérée, si je le laisse partir, je dormirai très mal mais j'aurais la satisfaction d'avoir eu la force de prendre sur moi. Et c'est ce que je fais... Je me retourne rapidement pour ne pas gamberger et j'enfonce les clés rapidement avant de pousser la porte. Ça n'aurait pas pu être aussi simple tout à l'heure ?
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Stay with me ( français )
RomanceEst-ce-que chaque rencontre est écrite ? Pourquoi l'amour n'est pas aussi simple que dans les films à l'eau de rose ? L'idée même de l'amour était si difficile pour moi à envisager que lorsque celui-ci m'a frappé, brutalement, je n'ai pas su commen...