Chapitre 20

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La matinée passe plutôt rapidement même si j'avoue avoir regardé mon portable une dizaine de fois. Je n'attendais ni appel ni message, je voulais simplement voir si je me rapprochais de mon déjeuner avec James. Je me concentre pleinement entre chaque coup d'œil, hors de question de perdre la tête à cause de quelques heures passées avec lui.

Jess vient me voir quelques fois pour voir où j'en suis, et je suis davantage de meilleur humeur lorsqu'elle me sourit avec satisfaction. Midi arrive très vite et je termine ma phrase avant d'enregistrer mon travail. Je referme l'écran et je reprend mon portable rangé soigneusement dans mon sac. Lorsque mon écran n'affiche absolument rien, je me demande si James a bien compris que je terminais à midi. Je lui envoi un message pour le lui confirmer et j'attend patiemment, une dizaine de minutes, puis une vingtaine et une trentaine. Je tente de l'appeler, un brin désespérée, mais là encore... Rien. Après précisément quarante cinq minutes, le temps fixé dans ma tête, la limite ultime, je me lève énervée et je vais déjeuner à la cafétéria. Je trouve que j'ai été très patiente, c'est peut-être l'une de mes qualités mais je me demande si, dans ce cas-là, ce n'est pas un défaut. Associé à de la naïveté.

Aucun appel de l'après-midi, aucun message, aucune excuse. Une partie de moi-même s'inquiète, peut-être lui est-il arrivé quelque chose. L'autre partie m'hurle que je suis une pauvre imbécile qui s'est fait poser un lapin. Après plusieurs heures, j'opte pour la seconde option. Je lui en veux d'autant plus lorsque les heures passent et que je réalise que mon travail stagne au plus haut point. Je n'arrive plus à écrire avec autant de faciliter et je rejette la faute sur lui, même si les cours d'écriture mon appris que rien ni personne ne devait avoir d'impact sur mon travail. Je ne suis peut-être pas si douée que ça; après tout, j'ai toujours éviter les prises de tête alors je n'ai sans doute aucun mérite.

Ma journée se termine et forcément, James n'a toujours pas donné signe de vie. Le trajet jusqu'à chez moi est empli de questions et de conversations intérieures, mais une chose est sûre, je ne suis pas le genre de fille à attendre après quelqu'un. Néanmoins, je refuse également de tirer des conclusions trop hâtives. J'ouvre le portail et j'entre ma voiture sans pouvoir m'empêcher de pivoter mon visage vers la gauche, sans rien y voir à part une terrasse et un jardin vide. James ne travail pas dehors mais je refuse de monter dans ma chambre sans explications. Je me gare et je descend en récupérant mon sac à main. J'avance d'un pas décidé jusqu'à la porte et je tape doucement. Je n'entend pas de bruit au premier abord mais la présence de sa voiture m'indique qu'il y a très peu de chance pour qu'il ne soit pas là. Nous ne sommes pas loin du centre mais de là à y aller à pieds, surtout avec cette chaleur... La porte reste close et je répète mon geste avant d'entendre des pas.

- James ?

J'insiste une dernière fois avant de me décider à partir. Juste avant que je ne me retourne, la porte s'ouvre doucement. Je reviens dans ma position et j'observe son visage. Il n'ouvre pas la porte entièrement et il semble contrarié mais je me trompe surement. Il est toujours aussi beau, évidemment, et la vision de son visage m'apaise l'espace d'une seconde.

- Hanna...

- J'aurais aimé que tu me préviennes pour ce midi...

- Je suis désolé Hanna, je t'expliquerai.

Il me coupe la parole pour me présenter des excuses mais il n'en dit pas plus. Je reste plantée là mais les explications ne viennent pas. Je lève les sourcils pour montrer mon impatience.

- Tu me fais entrer pour m'expliquer ou je reste devant la porte ?

- Je ne peux pas là tout de suite, je viendrais te voir d'ici quelques heures, ou tu peux revenir ce soir...

Je pouffe sans être amusée.

- Tu te fiches de moi n'est-ce-pas ?

À peine terminée ma phrase,  j'entend du bruit dans l'appartement. C'est un bruit sourd, mais je sais parfaitement que ça vient de l'intérieur. Je ne ferais pas de crise de jalousie, je suis loin d'être à ce stade, mais être prise pour une conne me déplaît plus que tout autre chose.

- Laisse-tomber. Je pense que je vais m'en passer. Bonne soirée James.

Je souris et je repars. C'était bien et bref, il m'a peut-être rendu service finalement. Je ne sais pas qui était dedans, mais le fait qu'il m'oublie à midi et qu'il me donne en plus l'impression de le déranger me laisse conclure que je ne devrais pas perdre une minute de plus avec un gars de ce genre.

Finalement, même si les choses sont encore flous, je réussis à reprendre l'écriture. J'ai un peu de peine, mais je suis surtout déçu. Malgré ça, je passe ma soirée à rattraper mon retard de cette après-midi. Ma mère rentre du travail et nous nous racontons nos journées tout en dînant. Je ne lui parle pas de James, je préfère garder toute cette histoire, si on peux l'appeler comme telle, pour moi. En allant me coucher, je regarde brièvement par ma fenêtre par curiosité, je me dis que je verrais peut-être quelqu'un sortir de l'appartement. Je continue aussitôt ma route jusqu'à mon lit en réalisant que je prend trop à cœur ce qu'il s'est passé. Et j'ai la faiblesse d'attendre un signe de sa part pour me prouver que je James n'est pas celui qu'il laisse paraître aujourd'hui. Pourtant, je m'endors dans le silence.

Stay with me ( français )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant