Chapitre 19

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Nous voilà dans les couloirs de l'hôpital psychiatrique Morrisset. Bien connu dans tout l'état pour traiter les criminels les plus dangereux que nous avons retrouvé et arrêté. Bon nombre des « patients » comme les appellent ce bon Docteur Von Cliff et directeur de l'établissement ont été placés ici par nos soins. Henry a réussi à nous avoir un entretien avec Tom Ferguson. Le Dr Von Cliff tenait à s'entretenir avec nous avant. Il sait que je ne suis pas d'accord avec lui sur bon nombre de ses cas. Michael et moi avons bien précisé que nous voulions voir l'état de Ferguson avant le rapport de son médecin traitant. Avant de lire son dossier créé ici lors de son internement. Nous avons également demandé à le placer dans une cellule donnant sur un bureau avec vitre sans teint. Je ne peux approcher cet homme sans risquer de le faire basculer plus encore. Je suis celle qui lui a menti, je suis celle qui l'a fait arrêter et emprisonner. Sans connaître, volontairement, son état mental, nous avons donc préféré ne pas m'exposer. Mike dirigera l'interrogatoire pendant que, bien malgré moi, je me contenterai d'observer. Et seulement après,  nous discuterons avec le Dr Brian Williamson. Je connais ce médecin et le trouve compétent. Il écoute souvent nos points de vue et semble en tenir compte. Au contraire du directeur qui pense que nous, profilers, ne sommes que des pseudos analystes de l'esprit humain.
Nous sommes arrivés, un des gardiens me fait entrer dans la minuscule pièce d'où je pourrai tout voir et tout entendre. Mike, continue vers la porte juste à côté. Tom Ferguson l'attend déjà nous a-t-on informé.
Je suis presque soulagée de constater que les méthodes du Dr Williamson n'ont pas changées, il n'aime pas les drogues. Ne donne aucun psychotrope à ses patients, il est du genre à préférer les conversations et cela, pour une fois, ne me pose aucun problème. Nous avons besoin de faire parler notre preneur d'otage. Il nous faut vérifier notre théorie.
J'observe mon partenaire saluer l'homme qui a presque prit la vie de son fils comme s'ils étaient de vieux amis. Je me concentre sur notre homme. Il a l'air calme, presque serein et soudain je me demande s'il a reprit pied dans la réalité. Et ses premiers mots me glace d'horreur.

« Vous êtes son avocat c'est cela? Elle vous envoie pour le divorce? »
Mike cacha sa déception et se vit confirmer ses doutes lorsque son regard croisa celui de Williamson, assis aux cotés de son patient.
« Je m'appelle Michael Kyson Tom. Et non je ne suis pas l'avocat de votre femme. »
Le psychiatre s'apprêtait à parler, mais l'agent fédéral l'en dissuada d'un signe de la main.
« Vous êtes notre conseillé conjugal alors? »
Ferguson sembla reprendre espoir, cela se vit littéralement sur son visage.
« Katy sait que je suis un bon père. Nous traversons une mauvaise passe c'est tout mais je suis un bon mari et un bon père. J'ai perdu mon travail mais ce n'est pas de ma faute. »
« Vous souvenez vous quand votre femme est parti Tom? »
« Vendredi dernier...oui c'est cela...je suis rentré il y avait un mot sur la table. Elle me disait qu'elle me quittait. Qu'elle m'aimait mais que nous n'avions plus d'argent et que je ne pouvais pas continuer comme ça sans travail.... »
Sarah soupira, sa famille était morte un vendredi soir. En rentrant du restaurant, où il avait un peu trop bu, il s'était endormi et avait retourné leur vieille berline. Il en était ressortit physiquement indemne.
Personne n'avait pu croire qu'un homme pouvait basculer si vite dans cette état de psychose. Tom Ferguson était l'homme basique par nature. Un bon père, un bon mari. Il venait de perdre son travail d'ouvrier dans le bâtiment mais ce n'était pas un homme feignant, il en aurait retrouvé un rapidement. Ce soir là, il avait emmené une dernière fois sa famille au restaurant. Pour leur annoncer la nouvelle. Ce soir là il avait bu alors qu'il ne le faisait jamais, et ce, juste pour se donner du courage. Ce soir là il avait brisé quatre vies.
Mais la vie n'était pas faite ainsi, et Sarah Stewart était la mieux placée pour le savoir. Elle observa son coéquipier interroger Ferguson encore une dizaine de minutes, puis elle finit par sortir de la pièce et entrer dans celle occupée par les trois hommes. Elle ne prenait aucun risque elle le savait. Il ne la reconnaîtrait pas.
« Katy, oh ma Katy tu es venue. »
Sarah se figea presque sur place et Mike du cacher sa surprise. Les deux agents, commençant à comprendre, interrogèrent le psychiatre du regard qui ne semblait aucunement surpris par la réaction de son patient.
Elle ne dit pas un mot, se contentant d'écouter celui qui la prenait pour sa femme la supplier de rentrer avec leurs filles. Elle en eu presque le coeur brisé et fut prise de pitié pour cette homme qui au final était plus à plaindre qu'à blâmer.
Un quart d'heure plus tard, il était reconduit à sa chambre, heureux d'avoir vu sa femme et leur conseillé conjugal et persuadé qu'il allait retrouver très bientôt sa famille. Sans un mot, le Dr Williamson conduisit les deux agents à son bureau.
« Déni et état psychotique sévère. Hallucinations permanentes.... »
Sarah se contenta de citer les troubles de l'homme qu'elle avait arrêté. L'homme assis face à eux se contentait de hocher la tête.
« ...QI inférieur à la normale... » ajouta Michael et Sarah approuva d'un signe de tête.
Le psychiatre sembla pour la première fois surpris, la santé mentale et les capacités intellectuelles n'avaient aucun lien ici.
« Prenait-il des drogues? Cocaïnes, antidépresseur... »
Brian Williamson secoua la tête coupant la jeune femme.
« Non, pas lorsque nous avons commencer à traiter Tom et à mon humble avis il n'en a jamais consommé. Il vit à présent dans son monde. Il est persuadé que sa femme va revenir une fois qu'il aura retrouvé du travail et chaque femme qu'il croise est Katy. C'est pour cela qu'il ne vous a pas reconnu agent Stewart et qu'il vous a confondu avec elle. »
« Et c'est ainsi depuis son arrivée? » Demanda Michael perplexe.
Le psychiatre hocha la tête.
« Tom est un des patients les plus calmes que nous ayons. C'est presque impensable d'imaginer le voir prendre une classe en otage...je n'arrive toujours pas à m'expliquer ce brusque changement. Et chaque séance est un cul de sac pour moi. Il ressasse sans arrêt encore et encore la même histoire.  Il ne se souvient de rien, pour lui chaque jour est un lundi. Trois jours après le départ de sa famille.»
« Savez-vous s'il a vu un autre médecin avant vous? » Reprit Stewart.
Il ne pouvait pas avoir changé de comportement de manière si radicale sans un peu d'aide.
Williamson secoua la tête, vérifiant tout de même le dossier. Ferguson avait donc du avoir un contact avant son arrivée à l'hopital. Mike et Sarah cachèrent un soupire et n'ajoutèrent rien de plus. Ils finirent par se lever au même moment.
« Merci docteur. Si son état change. Si il reçoit une visite, n'importe laquelle. Vous serez aimable de nous prévenir. » Demanda Michael avant de quitter la pièce.
« Il y a une chose que vous pouvez faire? »
Le psychiatre, bien que surpris, hocha la tête en signe d'approbation. Et la jeune femme continua.
« Je sais que vous pratiquer l'hypnose. Orientez vos séances sur un homme que Ferguson aurait rencontré juste après la mort de sa femme. Quelqu'un qui l'aurait aidé ou fournit en drogue. »
« Je vous préviens si j'apprends quoi que ce soit, mais je vois mal un homme comme Tom plonger dans la drogue. Et il n'avait rien dans le sang en arrivant ici. »
« Vous et moi savons pertinemment ce qu'on est capable de faire pour faire cesser la douleur Dr. »
Elle vit le regard de Mike s'assombrir et celui de Williamson sur ses cicatrices. Elle en avait l'habitude.
Le thérapeute se contenta d'un sourire presque penaud finissant de les racompagner. Le procès de Ferguson n'éyant pas encore commencé, il se dit que le FBI souhaitait simplement clore l'affaire sans risquer de voir ce pauvre homme jeté en prison alors qu'il n'était clairement plus maître de ses actes.
***
Le trajet du retour se fit dans le plus grand silence. Les deux profilers analysant chaque minute de l'interrogatoire.
L'après-midi était déjà bien entamé lorsqu'ils arrivèrent dans les locaux du FBI. Ils n'avaient pas dit un seul mot depuis qu'ils avaient quitté l'hôpital. C'était dans leurs habitudes. Henry les sortit de leur concentration alors qu'ils reprenaient leur place à leur bureau. Tom et Ben semblaient frustrés et Jen plus active que jamais au milieu de tous ses gadgets.
« Du nouveau avec le labo? » Se contenta de lancer Sarah.
Et vu les mines qu'affichaient les deux anciens marines, il était évident que les nouvelles n'étaient pas bonnes. Puis elle posa enfin les yeux dans ceux de son amant et ses doutes ne furent hélas que confirmés. Ils avaient les même conclusions au sujet de Ferguson. Elle refusa d'écouter son coeur qui battait à tout rompre. Et ignora l'effet de l'enclume dans son estomac qui semblait plus lourde à chaque minute.
« Pas d'empreintes. Le papier est tout ce qu'il y a de plus banal tout comme l'encre utilisée. » Enchaina Ben.
Tim avait l'air dépité et Ben cachait mal sa colère. Sarah soupira. Cette affaire n'augurait rien de bon si même son équipe était perturbée. En général, Tim était le colèrique et Ben le frustré silencieux.
Elle vit Mike se lever et se diriger vers un de leur tableau blanc, non loin de Jen. Il allait commencer. Elle le vit inscrire en silence les différents symptômes de la pathologie de l'homme qui avait pris son fils en otage plusieurs mois auparavant.
« Tom Ferguson était un homme banal avant de développer tout ceci.... »
Il pointa le stylo qu'il tenait dans sa main droite vers les mots qu'ils venaient d'écrire. Et reprit aussitôt.
« Bon mari, bon père, bon ouvrier. Avec certes un QI inférieur à la normale mais sa vie était la vie de tout un chacun. Rien ne le prédestinait à craquer de la sorte. Pas de maladie mentale dans sa famille et aucun antécédent. Cet homme n'a ni tendance sociopathe, ni aucun penchant pour une quelconque violence. »
Il jeta un regard à sa partenaire qui se leva et enchaîna. Plus tard, il penserait à l'histoire de Sarah qui n'était pas non plus prédestinée à sombrer de la sorte.
« Et puis un soir, il boit un verre de trop. Parce qu'il en a besoin, il vient de perdre son travail. Il a simplement voulu offrir une dernière sortie à sa famille. Epuisé émotionnellement et physiquement il s'endort au volant de sa voiture. L'accident qui s'ensuit le laisse veuf et sans enfants alors que lui même s'en sort indemne. »
L'équipe connaissait le dossier mais les deux profilers procédaient toujours ainsi avant de dresser un profil psychologique.
« En trois mois, il bascule dans le déni et la psychose. Son chagrin et sa culpabilité engendre toutes sortes d'hallucinations. Ses facultés mentales n'arrangent rien. » Enchaîna Mike.
Il ne pouvait s'empêcher de penser à sa partenaire et cela lui compressait la poitrine. Elle sembla comprendre et termina leur analyse, le rassurant d'un regard. Elle allait bien. Pour le moment elle allait bien.
« Jen? »
La jeune hackeuse leva les yeux de ses ordinateurs. Elle avait tout assimilé et était déjà retournée dans ses propres recherches.
Elle secoua la tête nerveusement puis répondit à la question silencieuse de son amie.
« Aucun lien encore entre Ferguson et... »
Elle marqua une pause dévisagea longuement Sarah et fut incapable de prononcer le nom de l'homme qui avait, il y a tant de mois, arraché son amie à sa famille.
« Joseph Davies, ça va aller Jen. »
La jeune femme se contenta de hocher la tête rapidement.
« Je continue de chercher... »
« Il va falloir faire son profil Sarah. »
Mike savait pertinemment qu'elle avait déjà du le faire des centaines de fois et ce même sans avoir vu une seule image récupérée par les caméras de surveillances ce jour là.
La jeune femme acquiesça d'un signe de tête, les choses se gâteraient lorsqu'elle devrait visionner les vidéos encore et encore. Mais avaient-ils le choix.
« Ils vont vouloir des réponses là haut. »
Henry venait enfin de s'exprimer et son équipe n'aima pas le ton qu'il venait d'employer.
« Qu'ils attendent. » Répondit Benjamin sur la défensive.
Tim se contenta d'un hochement de tête. Tout allait à l'envers aujourd'hui constatèrent les deux profilers. L'homme qui traquait Sarah jubilerait s'il savait à quelle point il venait de toucher l'équipe. Ils ne resteraient cependant pas déstabilisés très longtemps et cela finirait par jouer en sa défaveur. Il les sous-estimait bien trop.
Henry secoua la tête et soupira.
« Nous n'avons rien, pas de menace claire. Pas de piste tangible et votre théorie ne leur suffira pas. Regardez Ferguson il a basculé et les conclusions seront simples. Quant à Davies »
Henry s'arrêta en voyant le regard de son équipe. Si ceux de Mike et Sarah étaient illisibles même pour lui. Les autres étaient furieux et après lui. Il réprima un soupir et oublia la culpabilité qui l'avait reprit. Les élèves avaient depuis quelques temps dépassé le maître constata-t-il fier et de nouveau coupable lorsqu'il croisa les yeux de sa pupille.
Puis Mike vit Sarah se lever et se rapprocher de leur chef d'équipe.
« Notre théorie Henry? »
Elle venait de hausser le ton, n'aimant pas du tout celui utilisé par son mentor. Il semblait douter d'eux, semblait ne plus prendre la menace au sérieux. Lui, qui en général, se fichait de la hiérarchie semblait soudain penser comme eux.
« Sarah, je ne suis que l'oeil objectif et.... »
« Parce que nous ne le sommes pas? Pourquoi? Parce que ma famille a été tuée par un psychopathe qui semble soudain ne plus en être un? Parce que le fils de Michael a bien faillit les rejoindre encore une fois menacé par un homme qu'on a prit pour un fou alors qu'il a simplement glissé dans la psychose? Qu'il a cédé à ses hallucinations et aux petites voix dans sa tête? Henry, j'ai faillit en finir à cause des voix dans ma tête!! Si Tim n'avait pas défoncé la porte tu sais comment vous m'auriez retrouvé! Tu es le mieux placé pour savoir comment ma mémoire fonctionne! Comment j'arrive à déclencher ces flashs! »
Elle hurlait presque à présent, lui montrant ses profondes cicatrices. Tim et Ben, choqués autant par la réaction de leur responsable que par celle de Sarah ne dirent rien. Jen venait de sursauter, une main sur la bouche bloquant un cri de surprise.
Henry leva une main tentant de calmer sa pupille. Elle secoua la tête, et Mike décida qu'il était temps d'intervenir.
« Stewart. »
Il prononça simplement son nom utilisant le peu de calme qu'il lui restait afin de la faire revenir vers lui. Il venait de lui parler de la même manière que lorsqu'ils discutaient de longues heures dans le noir de sa chambre, enlacés.
Tous virent la jeune femme fermer les yeux, la colère se retourna soudain contre son partenaire. Il n'avait pas le droit d'utiliser ce qu'il y avait entre eux pour cela. Pas pendant leurs heures de travail, pas lorsqu'elle avait raison et qu'Henry se comportait ainsi. Et lorsque leurs yeux se croisèrent, la colère s'évanouit en une fraction de seconde. Jen savait pourquoi à présent, Tim et Benjamin soupirèrent de soulagement sans se poser plus de questions. Quant à Henry, s'il fut surpris, rien ne se vit sur son visage.
Sans se retourner et d'un calme olympien, Sarah reprit.
« Objectif hein? Très bien. Attendons le prochain massacre... »
« Sarah... » souffla le chef d'équipe.
« Vas leur dire que nous sommes de nouveau à leur disposition. Je ne lâche pas cette enquête Henry, tu entends? Je ne laisserai pas ce type me prendre ce que j'ai réussi à reconstruire.  Mais demandons donc aux autres ce qu'ils en pensent? Hein? Pour changer un peu. »
Le calme de la jeune femme ne bluffa personne. Il n'y avait qu'elle pour passer d'une colère noire à un calme cynique et glacial. Elle et Mike constata soudain Henry, il voyait la même lueur dans leurs yeux et se demanda si il avait bien fait de les prendre ainsi à revers.
« Tim, Ben? »
Sarah venait de se retourner et de se rapprocher du bureau des deux hommes. Tim secoua la tête avant de se tourner vers leur responsable.
« Aucune chance que cela soit une coïncidence. Les menaces sont réelles et je ne suis peut être pas profiler mais quelque chose ne tourne pas rond. Ce type est à l'origine de ces deux prises d'otages. Je ne sais pas comment mais il est responsable de tout cela. »
Ben n'attendit pas et enchaina aussitôt.
« Impossible autrement, c'est la seule explication. Objective et réfléchie. L'instinct ne trompe jamais. »
Benjamin redevenait lui même. Peu de mots mais qui exprimaient parfaitement la situation.
« Jen? »
Stewart ne laissa pas à Henry Lone l'occasion de répliquer et s'avança vers son amie.
«Je ne trouve aucune preuve qu'il y ait un lien entre ces deux hommes. Mais mes programmes sont formels, les circonstances sont identiques. Et je suis d'accord. Nous avons les deux meilleurs profilers du pays Henry et des programmes qui ne se trompent jamais. Programmes dont je suis à l'origine et tu sais que je n'aime pas mettre mes compétences dans la balance. Aujourd'hui c'est différent. J'ai été recruté ici pour une raison et je n'ai jamais mis tout ceci en avant. Jusqu'à aujourd'hui. Je viens de passer 48h à voir et revoir mes programmes. Pas de doute possible. »
Sarah fut impressionnée par les paroles de son amie, elle ne l'avait jamais vu aussi remontée. Et ce n'était pas son genre de vanter ses capacités aussi impressionnantes soient-elles.
« Très bien.... » Henry cacha un soupire et reprit aussitôt.
« ... Je garde une ronde chez Daniel et Jennifer. Sarah tu... »
« Je sais très bien ce que j'ai à faire. »
Elle lui tourna le dos, et rejoignit son partenaire. Elle avait soudain besoin d'air.
« Nous irons chez Jen et Daniel. » Lança soudain Ben.
«Ils ont une forteresse et de super jeux vidéos. »
Tim termina la phrase de son partenaire tout en faisant un clin d'oeil à la jeune hackeuse qui semblait toujours furieuse.
Henry se contenta d'un signe de tête et quitta le bureau. Sarah soupira avant de se diriger vers leur cafétéria. Mike suivit aussitôt.
« Tu peux me dire ce que c'était que ça? »
Il cru un instant que la colère de sa partenaire était dirigée contre lui. Il su, cependant, à l'instant où elle se retourna que c'était autre chose. Et il comprit. Le comportement inhabituel de leur chef d'équipe l'avait déstabilisée. Il ne répondit pas immédiatement attendant que sa colère s'estompe.
Sarah s'aperçu aussitôt que son partenaire avait pris sa remarque acerbe pour lui et sa poitrine se comprima plus encore. Elle s'approcha plongeant son regard dans le sien puis posa avec une délicatesse infinie une main sur la joue de son amant et soupira. Elle était calmée.
«J'ai quelques relations en dehors de l'agence, ta mère ne restera pas sans surveillance. Daniel non plus. Et avec les nouvelles procédures de sécurité à son école Jamie est en sécurité également. Mais il y aura un homme à l'intérieur juste pour nous.»
Michael, pensif, se contenta de hocher la tête. Que pouvait-il dire de plus. Et soudain cela le frappa.
« Tu penses que s'il ne peut rien tenter contre ton entourage il va s'en prendre directement à toi. Il a déjà changé de mode opératoire, il sait évoluer lorsqu'il est acculé. Tu compte devenir directement sa prochaine cible. »
Ce n'était pas une question mais une affirmation. Il venait de comprendre avec effroi ce que sa partenaire avait en tête. La jeune femme ne retira pas sa main et s'approcha un peu plus sachant pertinemment que leurs coéquipiers de rentreraient pas avant qu'ils aient terminé.
« C'est le seul moyen. Et je crois que c'est pour cela qu'Henry a réagit de la sorte. Il a peur et il n'aime pas ce sentiment. »
Elle espérait sincèrement que c'était la seule explication.
« Moi non plus mais tu as raison, il a peur et ne sait pas la combattre parce que ce n'est pas pour lui qu'il s'inquiète. Mais attention Stewart, tu ne me laisse pas en arrière.»
Elle allait protester mais le ton et les yeux de Mike l'en empêchèrent. Inutile de tenter de l'en dissuader comme il était inutile de tenter de la faire changer d'avis également.
Sarah soudain pensive se contenta donc de hocher la tête s'éloignant lentement.  Elle ouvrit le réfrigérateur et en retira deux bouteilles d'eau minéral.
« Ce type est organisé, intelligent et ,je pense, a une position sociale importante. Il ne se fond pas dans la masse, il est reconnue et aime ça. Il en a besoin. »
Elle lui tendit une bouteille puis ouvrit la sienne.
« Sarah, c'est trop tôt... »
Elle secoua la tête, cette fois les circonstances étaient différentes.
« Il a réussit à amener un homme à commettre meurtre et suicide. Si nous n'avions pas réussi à raisonner Ferguson ce jour là, nous aurions eu un autre suicide et non une psychose... »
« QI supérieur à la normale avec un égo surdimensionné.... »Finit-il par enchaîner puis continua.
« ...Tu as déjà croisé sa route, nous n'apparaissons jamais à l'écran, nos noms ne sont jamais cités. »
Sarah acquiesça d'un nouveau hochement de tête avant de reprendre.
« Je ne sais ni quand ni comment mais après cette première rencontre je suis devenue son obsession. »
Michael n'aimait pas cela, bien sur cela faisait partie du job mais cet homme était plus dangereux que tous ceux auxquels ils avaient eu à faire jusqu'à présent. Et à eux deux, ils avaient croisés pas mal de psychopathes.
« Comptons donc sur ces tendances sociopathe pour changer de MO une fois de plus et venir à nous. Il a commit une première erreur, il en commettra une autre. Son orgueil l'y conduira.»
Elle termina sa bouteille et reprit.
« Lorsqu'il verra que tous ses efforts pour me mener vers la folie sont vain. Me voir avec toi a été le premier déclencheur. »
Elle vit son amant se rapprocher forçant un sourire sur ses lèvres afin de cacher sa peur pour elle.
« Il va falloir passer plus de temps avec moi Stewart. »
Elle posa de nouveau sa main sur le visage de Mike, préférant l'apaiser plutôt que d'entrer dans son jeu. Si il savait lire en elle comme dans un livre ouvert, elle était à présent, et depuis un moment, capable de faire de même.
« Je crois qu'il est inutile de se voiler la face.... »
Elle soupira s'obligeant à garder son regard plongé dans celui de son partenaire.
« ...J'ai besoin de toi Michael. »
Il sentit son coeur se comprimer. Quel chemin avait-elle parcourue depuis sa descente aux enfers! Non, l'homme qui en voulait à la vie de Sarah ne l'atteindrait pas. Il en était persuadé et ce malgré la peur qui le rongeait à chaque seconde.
Mike la prit soudain dans ses bras et l'embrassa avec tout l'amour qu'il pouvait ressentir. Elle se laissa faire et il cru que sa poitrine allait exploser tant ce qu'il ressentait pour elle était fort.
« Allons chercher Jamie et rentrons. J'ai quelques coups de fils à passer en chemin. »
Elle venait de laisser s'écouler presque deux minutes après leur fiévreux baiser. Cet homme avait le don de tout chambouler en elle.
Ils sortirent ensemble de la pièce et quittèrent le bureau après avoir prévenu le reste de l'équipe de ce qu'ils avaient l'intention de faire concernant la sécurité de Ruth, Daniel et Jamie.

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