Chapitre 7

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Me voilà enfin chez moi me sentant soudain plus seule que jamais. Jamais je n'aurai cru possible un retour en arrière si violent. Je me demande même comment cela à pu se produire aussi rapidement. En tant normal, je sais maitriser mes émotions. A mes dépends parfois mais en infiltration, ou pendant une enquête je sais me gérer. Cette fois je ne sais pas ce qui à pu se passer...je secoue la tête m'observant dans le miroir de la salle de bain après une longue douche trop chaude. Je sais ce qu'il s'est passé. Je refuse simplement ne serait-ce que d'y penser.

Je ne peux pas...pas encore. Ce serait trop difficile de perdre tout cela de nouveau. Et pourtant, son visage me hante. Ses yeux si inquiet, ses bras si fort semblant être là pour moi quoi qu'il arrive. Son regard si expressif parfois. Pourquoi moi? Je suis brisée, je suis invivable. Et son visage laisse place à celui de son petit Jamie qui a prit une place démesurée dans ma vie. Je ne veux faire du mal à personne. Et c'est ce qu'il risque d'arriver si je m'écoute, si j'écoute mon coeur. Non. Je ne peux pas.

Et soudain je sens des larmes que je n'arrive plus à retenir couler le long de mes joues. Je détourne le regard du miroir. Mon visage est hanté, j'ai de profondes cernes et les yeux rouges.

Il faut que je me sorte tout ça de la tête alors que mes démons me hurlent de replonger dans mes anciennes addictions. Impossible. Je refuse. Je m'habille rapidement, sentant une migraine vriller mes tempes soudainement.

Ce n'est qu'une fois sur le pavé que je me rend compte qu'il pleut, fort, trop fort. Cela me convient, le bruit de la pluie couvre presque mes pensées beaucoup trop n-envahissantes. Il fait froid alors que nous sommes en Juin, je cours plus fort encore. La nuit et la pluie me conviennent parfaitement.

Hélas, éviter de penser me ramène à mon dilemme et je me retrouve soudain à quelques mètres de la maison de Michael. Je m'arrête de l'autre coté du trottoir. Les lumières sont éteintes, sauf celle du rez de chaussé, tout au fond. Sa chambre. Je sais qu'il ne dort pas. Comment pourrait-il. Il doit se sentir coupable, il doit même lutter pour ne pas me téléphoner. Et moi je reste là, transie de froid et grelottante. Et soudain les larmes reviennent, différentes. Je ne pleure plus pour un amour perdu. Mais pour un avenir que je ne sais admettre. Que je me refuse pour je ne sais même plus quels prétextes finalement.

La double porte s'ouvre soudain, je ne sais pas depuis combien de temps je suis restée plantée sur ce trottoir, les muscles tendues à l'extrême. Tremblantes à la fois de peur et de froid.

Je le vois me parler mais je n'entend rien. Je refuse d'entendre. Je n'entends que le vide et les battements frénétiques de mon coeur.


Michael secoua la tête, elle ne l'écoutait pas. Il n'était vêtu que d'un tee-shirt et d'un pantalon de pyjama en coton. Elle était en tenu de sport et tremblait de la tête aux pieds. Il devait bien faire dans les 10 degrés. Il inspira, et descendit les quelques marches, les pieds nus. Le froid l'arrêta presque dans son élan. Il continua cependant, traversant la route. Ils étaient seuls. Quel fou sortirait par un temps pareil à une heure pareil. Minuit ayant, en effet, largement sonné.

« Sarah!Rentrons!Te rends tu compte de la température qu'il fait! » Hurla-t-il en la rejoignant.

Il s'arrêta à quelques centimètres de sa partenaire qui sembla enfin réaliser qu'il se trouvait face à elle. Son regard la força à revenir à elle. Elle secoua cependant la tête, cherchant ses mots pour la première fois de sa vie.

« Je suis prêt à m'excuser mais rentrons!!! »

Elle secoua la tête une fois de plus. Refusant de bouger lorsqu'il la prit par la main.

Seconde chanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant