( Avant de commencer réellement l'histoire, je tenais à vous informer que je mettrai le mot "corrigé" a la fin de chaque chapitre, une fois que celui ci aura donc été rectifié. Je pense que cela pourra vous aider à ne pas trop vous perdre ;) Et une fois toute l'histoire corrigée, je les enlèverai. N'hésitez pas à me donner vos avis en commentaires ça me ferait très plaisir ^^ Sur ce, bonne lecture :p )
Je mets la table, comme tous les autres soirs d'ailleurs. Quant à ma tante, elle s'occupe du dîner. Ce sera une vieille soupe de légumes, pas préparée par ses soins mais seulement une vulgaire brique achetée au supermarché.
Ce n'est pas l'argent qui manque à ma tante, elle vit très correctement en fait. Mais je conçois très bien que tout le monde n'aime pas cuisiner, cependant elle ne se prive pas lorsqu'elle sort avec ses amis et elle n'hésite pas à me raconter parfois dans les moindres détails ses escapades. Ce sont il me semble bien les seules discussions que nous ayons. Nous ne nous parlons presque pas hormis pour des choses qui semblent essentielles. De plus, elle ne souhaite pas que je cuisine, prétextant que ce n'est pas à moi de le faire. J'aimerai pourtant pouvoir tester mes talents de cuisinière, même si je redoute les catastrophes arriver.
Je mange ma soupe, indifférente, face à ma tante qui est hypnotisée par la télévision. Elle rigole de son grand sourire qui en ferait craquer plus d'un. Ma tante n'est pas une mauvaise personne, c'est malheureusement et seulement nous qui n'avons pas vraiment de choses en commun.
J'avale rapidement le fond de mon bol, et me relève doucement, inexistante aux yeux d'Emilie. Je dépose mes couverts dans le lave-vaisselle et me dirige en haut. La faim ne me gagne pas ce soir, et c'est en général comme cela presque chaque jour.
C'est avec conviction que je mettrai à exécution mon plan cette nuit. Cela faisait déjà un très long moment que j'avais commencé à y penser. Aujourd'hui en sera le moment idéal.
Je sors un sac à dos du placard. Ce n'est pas "mon" placard, seulement "le" placard. Rien ici ne m'appartient. Ce n'est pas chez moi et ça ne le sera jamais... Me chuchote ma petite voix. Je n'ai jamais réussi à me remettre pleinement de la mort de mes parents. Ils sont décédés lorsque j'avais 13 ans et j'ai à la suite de ça, était confiée à ma tante, la sœur de maman. Notre relation est ambiguë. Je n'arrive pas à cerner son attitude avec moi. Elle ne s'intéresse pas du tout à ce que je fais mais parfois nous avons réussi à être très proches. Pourtant c'est elle qui a réclamé ma garde, peut-être pour garder une sorte de "trace" de sa sœur. Peut-être que sur le moment elle éprouvait de la pitié envers moi. Même si ce fut le cas, tout a bien changé maintenant.
L'accident de voiture qui leur a coûté la vie, me hante encore aujourd'hui. A l'époque, il m'était complètement aberrant que quelque choque puisse nous arriver. Je voyais à la télévision et dans les journaux les terribles accidents qui avaient lieu tous les jours mais jamais je ne pu penser une seconde que cela ne tarderait à être notre cas. Se réveiller le matin auprès d'eux, sans savoir que ça sera pourtant la dernière et unique fois que cela arriverait. C'est malheureusement lorsque ce qu'on avait de plus cher au monde s'envole en un claquement de doigts que la dure réalité s'effondre devant nous. Et c'est irréversible. J'ai eu beau pleurer encore et encore, mais plus rien ne pouvait les ramener à la vie et je devais me ressaisir. Je sais qu'ils n'auraient pas voulu que je me laisse couler mais que je sois forte et c'est ce que j'ai essayé de faire tant bien que mal.
Mais je me demande chaque jours, comment serait ma vie si j'étais à leur côté, comme lorsqu'on était encore dans notre maison. Ce même sentiment m'envahit à chaque fois que je pense à eux. Un sourire mélancolique se dessine sur mes lèvres tandis que mon cœur se resserre et que ma gorge se noue à petit feu. Ils me manquent tant.
Je dissipe ces souvenirs maussades et je me reconcentre vaillamment sur ce que j'avais commencé à entreprendre. Je ne peux pas flancher une fois de plus. J'ouvre ainsi le tiroir de la table de chevet et j'attrape la photo de mes parents. Nous étions tous les trois réunis et on pouvait apercevoir des mines radiantes et heureuses sur chacun de nos visages. Nous étions allés prendre spécialement pour l'occasion, rendez-vous chez un photographe afin d'immortaliser un moment exclusif, un vrai portrait de famille. Mes parents tous deux très bien habillés, un beau chemisier fleuri, des cheveux brillants, détachés et une pointe de mascara sur les cils de maman tandis que papa était vêtu de son plus beau pull et d'une barbe naissante. Quant à moi, je devais avoir si je ne me trompe pas, 10 ans exactement. Je portais une petite robe rose, les cheveux dénoués pour faire comme maman et j'avais même pu mettre du vernis pour l'occasion. Quel si beau moment.. ne puis-je m'empêcher de me rappeler.
Je passe ensuite une de mes mains sous le lit, palpant le sommier métallique dans une position n'étant pas des plus agréable. Je finis rapidement par trouver l'objet de ma convoitise, que je décroche méticuleusement. Il s'agit d'un petit paquet contenant des objets m'étant précieux ou simplement utiles, notamment ma carte de crédit et un carnet gravé à mon nom, offert pour mon douzième anniversaire par mes parents. Ce cahier à une valeur inestimable puisque c'est l'un des rares souvenirs matériel qu'il me reste réellement. Je les introduis en un instant au fond du sac.
Après avoir mis l'intégralité des affaires que je juge indispensable - tel que des vêtements, un nécessaire de soins, mon câble de recharge, mon téléphone... - je referme aussitôt mon sac vigoureusement.
Successivement après avoir enfilé mon blouson doublé et vérifié que je n'avais rien oublié, j'abaisse la poignet de la porte de la chambre afin d'entendre un quelconque bruit qui pourrait remettre en cause mes précédentes actions. Ce n'est pas le cas et ma tante doit déjà dormir à poing fermé. Je me dirige alors vers les escaliers que je descends soigneusement et lentement afin de ne pas risquer de la réveiller.
Je me rends maintenant dans le garage, où sont stockés une partie des réserves de conserves et autres aliments. J'en profite pour glisser énergiquement dans mon sac quelques barres de céréales, boites de sardines, biscuits secs et de l'eau.
Puis enfin, je fais tourner la clé dans la serrure tandis que le stress s'empare progressivement de mon corps, mes mains devenant moites, de peur que le bruit du fer ne me trahisse. Heureusement ce n'est pas le cas et la liberté s'offre à moi. Un beau bleu marin recouvre l'entièreté du ciel, dans une température des plus clémentes. Toutes mes appréhensions s'estompent immédiatement et je sais dorénavant que ma vie va changer.
Je passe alors l'entrée de la maison, prenant soin de refermer derrière moi et je cours sans m'arrêter. Tout est si beau que je ne suis pas certaine que ce soit réel, pourtant c'est bel et bien le cas. Un sentiment de légèreté et de jubilation éclos doucement dans tout mon corps et je n'ai jamais été aussi satisfaite que depuis des années. Je ne tiens pas compte des risques et des complications qui pourront avoir lieu et que j'écarte grandement pour l'instant tant l'effervescence est à son paroxysme. Définitivement je m'enfuie dans l'obscurité la plus complète, totalement candide de mon avenir.
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Eva Casson (EN CORRECTION)
Teen FictionEva Rae Casson. Eva Casson en terme général. 17 ans, lycéenne, enfin presque. Sans parents. Sa voix dans sa tête s'appelle Constance. Il faut qu'elle parte, pour tout oublier et recommencer. Mais comment résister au dehors sans tomber dans la parano...